PLAN-2023-04 - Surveillance des travaux - BIM

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DOSSIERS

Surveillance des travaux

BIM

Clément Gosselin , ing.

Grand Prix d’excellence 2023

La revue de l’Ordre des ingénieurs du Québec

juillet août 2023 04 numéro
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6 Mot de la présidente

Un génie engagé pour un avenir plus résilient

12

Clément Gosselin, ing.

Le professeur qui écoute les équations

Clément Gosselin a obtenu le Grand Prix d’excellence 2023, la plus grande distinction de l’Ordre pour l’ensemble de sa pratique professionnelle. Ce professeur, qui enseigne au Département de génie mécanique de l’Université Laval, est passionné par les équations et les lois de la physique.

Dossier Surveillance des travaux

Génie en pratique

18 26 22

30 34

36 60 P4 | juillet-août 2023 | Plan

TRANSITION ÉCOLOGIQUE

ENCADREMENT PROFESSIONNEL

ÉTHIQUE ET DÉONTOLOGIE LÉGISLATION ET JURISPRUDENCE

Portraits

72 74

de génie

PARCOURS D’ENTREPRISE MËKANIC

PROFESSIONNEL FORMÉ À L’ÉTRANGER

FEDERICO GALLI, CPI

Sommaire Vol. 60, n° 4
COIN RH
Dossier BIM

Fondé en 1920, l’Ordre des ingénieurs du Québec a comme mission d’assurer la protection du public en agissant afin que les ingénieures et les ingénieurs servent la société avec professionnalisme, conformité et intégrité dans l’intérêt du public.

Conseil d’administration

2023-2024

Région 1 • Grande région de Montréal

Menelika Bekolo Mekomba, ing., M. Ing., DESSG

Sandra Gwozdz, ing., FIC Carole Lamothe, ing.

Béatrice Laporte-Roy, ing.

Sophie Larivière-Mantha, ing., MBA

Relève en génie

PRIX ET BOURSES DE LA FONDATION DE L’ORDRE THOMAS GÉRIN-LAJOIE , ING.

Vie de génie

52 16 8 7 82 86 90

Diffusion

63 446

Tirage

NOUVEAU CA DE L’ORDRE

ENTREVUE AVEC

LOUIS BEAUCHEMIN, ING.

FAITS SAILLANTS DU RAPPORT ANNUEL 2022-2023

RETOUR SUR LA SOIRÉE DE L’EXCELLENCE EN GÉNIE DE L’ORDRE AVIS

NOUVELLE COHORTE D’INGÉNIEURES ET INGÉNIEURS EN TITRE MOSAÏQUE

16 000 exemplaires

Impression Imprimeries Transcontinental inc.

Cette revue est imprimée sur du papier carboneutre.

Jean-Luc Martel, ing., Ph. D.

Nathalie Martel, ing., M. Sc. A., PMP

Région 2 • Autres régions

Normand Chevalier, ing., M. Ing.

Christine Mayer, ing., M. Sc. A.

Michel Noël, ing., M. Sc. A., ASC

Région 3 • Grande région de Québec

Marco Dubé, ing.

Michel Paradis, ing., M. Sc. 4 administrateurs nommés par l’Office des professions du Québec

Joëlle Calce-Lafrenière, Adm. A., MBA

Alain Larocque, CRHA , ASC

Diane Morin, MBA

Catherine Nadeau

Directeur général

Louis Beauchemin, ing.

Directrice des communications

Marie Lefebvre

Rédactrice en chef

Sandra Etchenda, réd. a. 514 845-6141, poste 3123 setchenda@oiq.qc.ca

Graphisme

Turcotte design inc.

Photos

Didier Bicep

Chloé Dulude

Jonathan Robert

Israel Valencia

Maquillage

Stéphanie Villemaire

Révision et correction

Marie-Andrée L’Allier

Collaboration

Clémence Cireau

Me Martine Gervais

Me Sophie Godin

Pascale Guéricolas

Mélanie Larouche

Valérie Levée

Philippe-André Ménard, ing.

Michel Morin, ing.

Jacques Patry, ing.

PUBLICITÉ

Dominic Desjardins

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450 227-8414, poste 309

Plan est publié 6 fois par année par la Direction des communications de l’Ordre des ingénieurs du Québec. La revue vise à informer les membres sur les conditions de pratique de la profession d’ingénieur et sur les services de l’Ordre. Plan vise aussi à contribuer à l’avancement de la profession et à une protection accrue du public. Les opinions exprimées dans Plan ne sont pas nécessairement celles de l’Ordre. La teneur des textes n’engage que les auteurs.

Les produits, méthodes et services annoncés sous forme publicitaire dans Plan ne sont en aucune façon approuvés, recommandés ni garantis par l’Ordre. Le statut des personnes dont il est fait mention dans Plan était exact au moment de l’entrevue.

Nous appliquons les principes de la rédaction épicène.

Envoi de Poste-publications • no 40069191

Dépôt légal

Bibliothèque nationale du Québec • Bibliothèque nationale du Canada ISSN 0032-0536

Droits de reproduction, totale ou partielle, réservés ® Licencié de la marque Plan, propriété de l’Ordre des ingénieurs du Québec 1801, avenue McGill College, 6e étage

Montréal (Québec) H3A 2N4 514 845-6141 1 800 461-6141 514 845-1833 oiq.qc.ca

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76 80 Plan | juillet-août 2023 | P5

Mot de la présidente

Un génie engagé pour un avenir plus résilient

Chères consœurs, chers confrères, La surveillance des travaux de construction : un objectif que l’Ordre poursuit depuis plusieurs années en mettant en lumière ses bénéfices et l’importance de la rendre obligatoire. C’est un contrôle qualité nécessaire qui contribue à la protection du public, et c’est précisément pour cette raison que l’Ordre la réclame, à l’unisson de plusieurs autres ordres professionnels et associations. Nos rencontres avec la Régie du bâtiment du Québec (RBQ) et le nouveau ministre du Travail, Jean Boulet, commencent à porter fruit puisque celui-ci s’est engagé à faire avancer ce dossier. Dans un dossier consacré à la surveillance des travaux, vous en apprendrez plus au sujet des avantages à mettre en place un système obligatoire de surveillance des travaux et sur les outils dont disposent les ingénieures et ingénieurs responsables de la surveillance des travaux.

Construction et modélisation des données du bâtiment – Autre volet lié à la construction abordé dans ce numéro : la modélisation des données du bâtiment (BIM). Voyez comment cette méthode aide à concevoir des constructions de meilleure qualité et quelles sont les difficultés que pose sa mise en œuvre.

Construction et développement durable – En outre, nous présentons dans la chronique « Transition écologique » les défis de la déconstruction du pont Champlain, un chantier ayant fait l’objet d’une stratégie innovante et audacieuse ; il y sera aussi question de la revalorisation des matériaux ainsi que de l’influence de la transition écologique sur la construction de bâtiments durables.

SOIRÉE DE L’EXCELLENCE EN GÉNIE : FÉLICITATIONS AUX PERSONNES LAURÉATES !

Le 31 mai dernier, nous avons eu l’honneur d’accueillir plus de 200 personnes à la Soirée de l’excellence en

génie. Je félicite les 12 ingénieures et ingénieurs lauréats pour leur grande contribution à la science et au génie.

Lors de la cérémonie de remise des prix, les lauréates et lauréats ont été nombreux à nous parler du rôle que joue la curiosité dans leur travail, en lien avec le thème de la Soirée. D’ailleurs, nous avons entendu des discours empreints de passion et d’engagement. Découvrez les lauréates et lauréats à la page 52.

J’aimerais également féliciter l’ingénieur Éric Bordeleau, administrateur de l’Ordre de 2013 à 2022, qui a reçu le prix Mérite du Conseil interprofessionnel du Québec (CIQ) en reconnaissance de son apport au développement de la profession et du système professionnel.

UN GRAND MERCI POUR VOTRE CONFIANCE RENOUVELÉE !

Je vous remercie de la confiance que vous m’avez accordée lors du scrutin tenu du 16 au 31 mai dernier. Je peux vous assurer que je continuerai de représenter notre profession avec passion, intégrité et professionnalisme.

C’est avec beaucoup d’enthousiasme que nous accueillons Jean-Luc Martel, ing., Ph. D., professeur adjoint à l’École de technologie supérieure, au sein du Conseil d’administration de l’Ordre. Nous remercions l’administrateur sortant, Maxime Belletête, ing., directeur développement stratégique – Industriel, EXP, ainsi que l’administratrice sortante, Carole Lamothe, ing., directrice de projets Civils et Mines, EBC inc., qui termineront leur mandat le 21 juin.

Je vous souhaite une belle saison estivale. Bonne lecture à toutes et tous !

Sophie Larivière-Mantha, ing., MBA Présidente de l’Ordre des ingénieurs du Québec

P6 | juillet-août 2023 | Plan

Composition du Conseil d’administration de l’Ordre 2023 - 2024

Le 103e Conseil d’administration de l’Ordre est entré en fonction le 21 juin dernier à l’issue de l’AGA de l’Ordre. En voici la composition :

Mme Sophie Larivière-Mantha, ing., MBA présidente de l’Ordre des ingénieurs du Québec

M. Michel Noël, ing., M. Sc. A., ASC Président suppléant directeur, Centre de développement professionnel, Faculté de génie, Université de Sherbrooke

Mme Menelika Bekolo Mekomba, ing., M. Ing., DESSG, LL. B directrice Contrats, Appels d’offres et Propositions - Canada, Hitachi Énergie

Mme Joëlle Calce-Lafrenière, Adm. A., MBA nommée par l’Office des professions du Québec

M. Normand Chevalier, ing., M. Ing. ingénieur-conseil, AMC Groupe conseil

M. Marco Dubé, ing. directeur général, Entreprise Form-Éval inc.

Mme Sandra Gwozdz, ing., FIC

Mme Carole Lamothe, ing. directrice de projets, EBC inc.

Mme Béatrice Laporte-Roy, ing. gestionnaire principale, recrutement sur les campus, Bell

M. Alain Larocque, CRHA, ASC nommé par l’Office des professions du Québec

M. Jean-Luc Martel, ing., Ph. D. professeur adjoint à l’École de technologie supérieure

Mme Nathalie Martel, ing., M. Sc. A., PMP directrice – service des infrastructures du réseau routier, Ville de Montréal

Mme Christine Mayer, ing., M. Sc. A. surveillante principale, services ingénierie, Rio Tinto

Mme Diane Morin, MBA nommée par l’Office des professions du Québec

Mme Catherine Nadeau nommée par l’Office des professions du Québec

M. Michel Paradis, ing., M. Sc. directeur général, direction générale du laboratoire des chaussées, ministère des Transports et de la Mobilité durable du Québec

Plan | juillet-août 2023 | P7
P8 | juillet-août 2023 | Plan Entrevue

J’ai de la nostalgie à l’idée de quitter la grande famille de l’Ordre

Après avoir occupé le poste de directeur général de l’Ordre des ingénieurs du Québec pendant près de six ans, Louis Beauchemin, ing., prendra sa retraite le 11 août prochain. À cette date, il confiera les clés de l’organisation à l’ingénieur Patrick Savard.

Par Sandra Etchenda, réd. a. Photos : Israel Valencia, Chloé Dulude et Didier Bicep

Louis Beauchemin, appelé affectueusement « Louis » par les employées et employés de l’Ordre, s’est entretenu avec le magazine Plan afin d’expliquer les raisons de son départ et pour faire le bilan de son mandat.

Pourquoi avez-vous décidé de prendre votre retraite à ce moment-ci de votre carrière ?

Je considère que c’est le bon moment ! J’ai réalisé les objectifs que je m’étais fixés à mon arrivée et c’est le temps de passer le flambeau. À 64 ans, je suis en bonne santé et je peux en profiter pleinement pour voyager, faire plus d’activités sportives, et bien d’autres choses encore. De plus, mon épouse a déjà pris sa retraite l’an dernier.

Je n’ai pas encore tout planifié quant à mes projets après le 11 août, mais une chose est sûre : je vais commencer par me remettre en forme. Actuellement, je

me sers du vélo pour une partie de mes déplacements quotidiens, notamment pour me rendre au bureau. Je compte bien avoir une retraite active, mais pas uniquement sur le plan physique.

Avez-vous l’intention de siéger à des conseils d’administration liés à votre profession ?

Oui, bien sûr. Honnêtement, j’ai beaucoup apprécié mes presque six années à l’Ordre des ingénieurs du Québec en tant que directeur général, et je suis sincèrement reconnaissant de cette expérience.

Je compte continuer à m’impliquer au sein de l’organisation. D’abord en tant que membre, je souhaite participer à des activités organisées par l’Ordre. Comme je l’ai indiqué à la présidente, Sophie Larivière-Mantha, ing., je pourrai faire partie de différents comités. J’aurai également du temps libre pour m’investir dans d’autres projets.

Plan | juillet-août 2023 | P9
LOUIS BEAUCHEMIN, ING.
«
»

UNE FORTE MOBILISATION

Quels ont été les principaux défis que vous avez relevés à l’Ordre et quelles sont les réalisations dont vous êtes le plus fier ?

En tant que directeur général, j’ai dû faire face à un défi majeur : regagner la confiance du public, du gouvernement et des parties prenantes envers notre profession. Au début de mon mandat en 2017, seulement 75 % de la population avait une opinion favorable à l’égard des ingénieures et ingénieurs. Aujourd’hui, je suis fier de dire que ce chiffre est passé à 87 %, grâce à notre travail constant et à une communication plus efficace avec le public.

Mais ce n’était pas le seul défi à relever. En interne, il fallait mobiliser les membres du personnel en créant un environnement de travail plus agréable et en favorisant la collaboration entre les départements. Nous avons éliminé la hiérarchie dans la culture de l’organisation, notamment en aménageant des espaces de travail collaboratifs qui favorisent la participation de tout le monde. Nous avons construit un environnement où toutes les employées et tous les employés ont la

possibilité de s’exprimer. Résultat : le taux de mobilisation du personnel de l’Ordre a augmenté de manière significative, passant de 79 % à 95 %.

Bien sûr, ces changements n’ont pas été faciles à mettre en place, mais nous avons réussi, malgré la pandémie de COVID-19, à maintenir un niveau élevé de mobilisation et d’engagement du personnel dans la poursuite de nos objectifs communs.

Que retenez-vous de votre expérience des six dernières années en tant que directeur général de l’Ordre ?

Mon expérience à l’Ordre m’a permis de construire une équipe solide et unie. Nous avons travaillé ensemble comme une famille, avec des personnes qualifiées qui ont la bonne attitude pour entreprendre des projets et les mener à bien avec succès. Nous avons été en mesure de recruter et d’embaucher les personnes capables d’accomplir de nombreux projets pour les membres, les futurs membres et le public.

Les équipes ont réussi à mettre en œuvre le Plan ING 2020 et travaillent maintenant à la réalisation du Plan ING 2025, en respectant les objectifs d’agilité interne

Entrevue P10 | juillet-août 2023 | Plan

fixés par le Conseil d’administration. En tant qu’organisation, nous avons accompli l’un de nos principaux objectifs, à savoir améliorer les processus d’admission, d’inspection et d’enquête.

Selon vous, quels sont les plus grands défis auxquels l’Ordre devra faire face dans les prochaines années ?

On peut dès à présent prévoir le fait que la profession d’ingénieur aura à surmonter trois grands défis : la pénurie de main-d’œuvre, la mondialisation et la transformation de la profession.

Pour faire face à la pénurie de main-d’œuvre, il est essentiel de poursuivre les efforts visant à rendre la profession d’ingénieur de plus en plus attrayante pour les jeunes, y compris pour les femmes ; pour y arriver, nous misons sur des actions de valorisation des sciences et du génie, entre autres.

Chaque année, l’Ordre accueille environ 1000 professionnelles et professionnels formés à l’étranger, ce qui témoigne de notre ouverture à la mondialisation. Nous devons continuer à faciliter l’intégration de ces personnes au sein de l’Ordre.

Enfin, notre profession évolue : nous utilisons de nouveaux outils, comme l’intelligence artificielle, et de nouveaux domaines d’expertise en génie sont en émergence. Cela implique qu’il y aura un grand besoin de formation et de développement professionnel pour nos membres, tant sur le plan technique qu’en ce qui concerne les compétences dites humaines. Les établissements d’enseignement ainsi que l’Ordre ont d’ores et déjà un rôle important à jouer dans ces domaines.

Quand vous pensez aux fonctions que vous exercez actuellement, qu’est-ce qui vous manquera le plus lorsque vous serez à la retraite ?

Ce qui me manquera le plus, ce sont les gens. Sur le plan personnel, je ressens déjà de la nostalgie à l’idée de quitter la grande famille de l’Ordre.

J’ai eu l’occasion de côtoyer de près chacune des personnes ici et de développer un esprit de corps et une confiance mutuelle. Cette proximité nous a permis de collaborer efficacement pour concrétiser des projets importants pour l’Ordre. Je pense au nouveau site Web, aux magnifiques galas de l’excellence, à l’ingénieuse série web Génie ou quoi?, au futur site d’emploi dont le lancement est prévu à l’automne 2023, ou encore à l’admission unifiée, un chantier audacieux qui sera déployé en 2024.

SIMPLEMENT MERCI

Maintenant que vous prenez une pause dans votre carrière, à qui aimeriez-vous exprimer votre gratitude ?

Bien que je ne le mentionne pas aussi souvent que je le devrais, je tiens à exprimer toute ma gratitude à ma famille, plus particulièrement à mon épouse, pour avoir suivi mes pas à travers sept pays différents pendant 20 ans.

Je reconnais que cela n’a pas toujours été facile pour elle et nos enfants, mais en regardant en arrière, je crois que cette expérience d’expatriation nous a enrichis humainement. Je suis conscient que ce n’était pas une tâche facile de m’accompagner et de déménager à maintes reprises durant toutes ces années, de la Pologne au Venezuela en passant par le Chili.

Après avoir travaillé avec dévouement à l’Ordre pendant près de six ans pour les membres, les CPI et le public, tout en plaçant le bien-être des employées et des employés au cœur de ses préoccupations, Louis prendra sa retraite le 11 août 2023. Les membres du personnel de l’Ordre lui souhaitent une retraite à son image : hyperactive !

« Nous avons éliminé la hiérarchie dans la culture de l’organisation [...] Le taux de mobilisation du personnel a augmenté de manière significative, passant de 79 % à 95 %. »
Plan | juillet-août 2023 | P11
Louis Beauchemin, ing. Ordre des ingénieurs du Québec

CLÉMENT GOSSELIN, ING.

Le professeur qui écoute les équations

Clément Gosselin, ing., chef de file de la robotique internationalement reconnu, obtient le Grand Prix d’excellence 2023, la plus haute distinction de l’Ordre des ingénieurs du Québec pour l’ensemble de sa pratique professionnelle. Ce professeur, qui enseigne au Département de génie mécanique de l’Université Laval, puise une partie de son inspiration dans les équations et les lois de la physique pour créer des innovations au service des humains.

Photos : Jonathan Robert

Visiter le Laboratoire de robotique de l’Université Laval en compagnie de son fondateur Clément Gosselin, c’est un peu remonter le fil de ses inventions des 35 dernières années. Sur une grande table, tiens voilà son œil agile créé dans les années 1990, qui a donné lieu à plusieurs applications. Un peu plus loin, voici le modèle réduit de son préhenseur conçu pour le bras spatial canadien. Sans parler des dernières avancées, insérées dans les énormes portiques utilisés en usine pour des robots assistant notamment les personnes travaillant dans les usines de GM.

Génie à la une P12 | juillet-août 2023 | Plan

En 1989, rien de tout cela n’existait. Cette année-là, le jeune ingénieur fait son entrée à l’Université Laval comme professeur au Département de génie mécanique, après avoir fait un baccalauréat en génie mécanique à l’Université de Sherbrooke, un doctorat à l’Université McGill sous la direction d’un des plus grands roboticiens de l’époque, puis un stage post-doctoral en Europe. « J’ai commencé seul dans mon bureau, avec une feuille de papier », se souvient le chercheur.

Patiemment, ce passionné des robots depuis sa dernière année de baccalauréat trace son chemin dans un domaine en pleine expansion, celui des robots parallèles. À la différence des robots sériels, cette technologie permet de disposer d’une plus grande charge utile et d’une plus grande vitesse. Comment ? En n’alignant pas les moteurs l’un à la suite de l’autre pour faciliter leur mobilité, ce qui ajoute du poids, mais en montant des structures parallèles, un peu à la manière d’une main qui dispose de plusieurs doigts pour agripper un objet.

VIVE L’INTELLIGENCE MÉCANIQUE !

Quelques années après avoir fondé le Laboratoire de robotique, qui compte aujourd’hui quatre professeurs et une trentaine de chercheuses-étudiantes et chercheurs-étudiants ainsi que des professionnelles et professionnels de recherche, le chercheur et son équipe font une avancée majeure concernant les mains robotiques. À cette époque, ces structures s’avèrent très complexes, car les personnes qui les conçoivent multiplient les moteurs pour faciliter leur mobilité. Le jeune chercheur prend, lui, une autre direction. Il mise plutôt sur l’excellence du design et l’exploitation des principes de base de la mécanique. Il tient pour acquis que toutes les mobilités ne seront pas contrôlables, mais que la main robotique va s’ajuster. Ce concept,

qu’il baptise l’intelligence mécanique, guide encore aujourd’hui les recherches menées par son laboratoire.

Cette avancée majeure propulse le laboratoire dans la cour des grands. En 2008, trois étudiants diplômés de son équipe fondent Robotiq en utilisant une des technologies articulées. Quinze ans plus tard, cette entreprise fait partie de la courte liste des 50 compagnies les plus influentes en robotique, aux côtés d’Amazon et de Google.

CRÉER AVEC LES MATHS

Aujourd’hui, les articles de ce détenteur d’une quarantaine de brevets en robotique inspirent les chercheurs et chercheuses du monde entier. Clément Gosselin indique qu’il n’a pourtant rien d’un bricoleur compulsif. Pour tout dire, il ne montait pas frénétiquement des mécanos dans sa chambre quand il était enfant. Non, l’aventure robot a pris une autre voie chez ce matheux avoué. « Au cégep, les équations différentielles me fascinaient, raconte-t-il. C’est vraiment là que j’ai pris intérêt aux simulations qui permettent de mettre en action les réactions par rapport aux lois mécaniques. »

À la blague, Clément Gosselin dit que « les équations mathématiques lui parlent », car elles lui permettent de prédire certains comportements, que l’on vérifie ensuite dans les simulations, puis dans les prototypes. Cette passion pour un univers très théorique, il l’éprouve aussi pour la musique baroque, en particulier pour l’œuvre de Bach. Joueur de saxophone classique, le professeur Gosselin apprécie l’équilibre parfait, bien imbriqué du compositeur. Grand amateur de concert, il aime aussi l’opéra, l’expression de la voix la plus développée, selon lui.

Qu’on se le dise, cet officier de l’Ordre du Canada – qui a reçu le Award of Merit, la plus haute distinction de la

« J’adore apercevoir dans les yeux de mes étudiantes et étudiants un signe montrant que quelque chose les a touchés.
C’est un des privilèges de faire ce métier-là. »
Plan | juillet-août 2023 | P13
Clément Gosselin, ing. Université Laval

Fédération internationale pour la théorie des machines et des mécanismes (IFToMM) –, également fellow de la Société américaine des ingénieurs en mécanique et de la Société Royale du Canada, carbure à l’humain. Ses recherches portent essentiellement sur la façon dont la machine peut alléger le travail qu’effectuent certaines personnes ou le faire à leur place.

DES ROBOTS AU SERVICE DES HUMAINS

Son œil agile, équipé en 1994 d’une mini-caméra dont le rayon d’action se déplace beaucoup plus rapidement que la vision humaine, a servi à développer des poignets de robot ou des dispositifs pour la réadaptation de la cheville. Une entreprise des Pays-Bas a même repris ce concept pour produire une nouvelle version en 2018 pour manipuler des lasers. Plusieurs des inventions conçues au Laboratoire de robotique trouvent aussi leur application dans des mécanismes d’assistance robotisés, utilisés dans les usines d’assemblage du constructeur automobile GM.

« Il y a 20 ans, on se demandait si nos robots risquaient de priver les gens d’emplois, rappelle Clément Gosselin. Aujourd’hui, il s’agit surtout de créer des technologies qui aident les humains à cohabiter avec ces mécanismes en toute sécurité, et de réduire le plus possible le stress ergonomique. » Le chercheur cite, par exemple, les recherches menées par son laboratoire pour permettre d’installer rapidement et sans effort un tableau de bord dans un véhicule avec l’aide d’un assistant robotisé.

La main robotique sous-actionnée, mise au point il y a quelques années par son équipe, a aussi une fonction sécuritaire. Elle sert notamment à décontaminer un site de déchets nucléaires situé en Grande-Bretagne, où s’accumule du matériel depuis les années 1940. L’Université Stanford a aussi repris ce concept pour réaliser Ocean-One, un robot sous-marin qui explore des épaves et récupère des artéfacts.

UNE MAIN MÉCANIQUE POUR NOURRIR LES QUÉBÉCOIS

Mais ce qui passionne aussi le chercheur actuellement, en plus des travaux menés pour l’assemblage automobile, ce sont les avancées dans le domaine de l’agriculture. « Les robots vont peut-être arriver à suppléer au manque de main-d’œuvre dans les champs, et contribuer ainsi à nourrir la population avec des produits locaux », explique-t-il. Des travaux de sarclage, ou même la récolte de fruits et légumes deviennent possibles grâce à des mécanismes de plus en plus sophistiqués sur le plan de la dextérité et de la préhension.

Très investi dans la recherche, ce chef de file du secteur de la robotique reconnu par ses pairs a publié plus de 700 articles scientifiques. Il ne néglige pas pour autant sa carrière d’enseignant : il donne des cours aux trois cycles universitaires, et encadre plusieurs étudiantes et étudiants diplômés chaque année. « Au début de ma carrière, ce sont surtout mes projets qui m’intéressaient, reconnaît le professeur. Au fil du temps, ma vision a changé. J’adore apercevoir dans les yeux de mes étudiantes et étudiants un signe montrant que quelque chose les a touchés. C’est un des privilèges de faire ce métier-là. »

Clément Gosselin souligne que même après plusieurs décennies à donner des cours comme celui qui porte sur la robotique, il arrive que des questions ou remarques d’étudiants ou d’étudiantes contribuent à changer certaines de ses perspectives sur la matière. Cette ouverture au regard de l’autre, Clément Gosselin la cultive aussi au sein du Laboratoire de robotique, qui dispose d’un grand espace ouvert où les membres de l’équipe travaillent ensemble. « Dans la recherche, il ne faut pas négliger les interactions humaines », remarque-t-il. À l’entendre, les meilleures idées ne naissent pas forcément au cours des réunions formelles par visioconférences, mais souvent d’échanges spontanés. Pas de doute, le titulaire du Grand Prix d’excellence 2023 mise toujours sur l’humain plutôt que sur la technologie !

Génie à la une
P14 | juillet-août 2023 | Plan

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Les faits saillants

Portrait de la profession Nos actions de protection du public

4 423 CPI inscrits au registre de l’Ordre

3 454 nouveaux permis et reclassements

Traitement d’équivalence de diplômes et de formation

330 demandes d’équivalence de diplôme acceptées

595 demandes d’équivalence de formation acceptées ou acceptées en partie

Développement professionnel

40 094

membres ont participé aux activités de développement professionnel de l’Ordre

Admission AU 31 MARS 2023 60 ans et plus De 50 à 59 ans De 30 à 39 ans De 40 à 49 ans 17,4 % 27,8 % 22,1 % 28,3 % 4,4 % 29 ans et moins RAPPORT ANNUEL
22 | 23
Renouvellement de la profession 15,6 % de femmes 84,4 %
2022 / 2023
33 % des membres ont moins de 40 ans P16 | juillet-août 2023 | Plan
d’hommes
59 519 membres

2 601

visites effectuées auprès de membres

81 % des membres ont été ciblés en fonction des domaines de pratique à risque, des riques liés à leur pratique et de leur profil de membre.

Bureau du syndic 320 dossiers d’enquête ouverts sur 332 demandes d’enquête reçues

22 plaintes déposées au Conseil de discipline, comparativement à 16 en 2021-2022

Le temps moyen d’enquête est passé de 6,8 mois au 31 mars 2022 à 5,1 mois au 31 mars 2023

145 dossiers actifs

Prévention

665 demandes d’information reçues au 1 877-ÉTHIQUE et par courriel

Conseil de discipline

32 Décisions

15

décisions imposées, assorties de sanctions

Surveillance de la pratique illégale

125 municipalités et une vingtaine d’entreprises ont été visitées

Plus de 450 chantiers ont été vérifiés par nos enquêteurs et enquêtrices, dans l’ensemble de la province

137 enquêtes ont été réalisées

Consultez le rapport annuel sur le site de l’Ordre pour avoir un aperçu complet des réalisations et des états financiers de 2022-2023.

bit.ly/rapport_annuel_OIQ_22_23

Plan | juillet-août 2023 | P17

DÉCONSTRUCTION DU PONT CHAMPLAIN

Transformer des déchets en ressources utiles

Entrepris en août 2020, l’imposant projet de démantèlement du pont Champlain, l’un des ponts les plus achalandés du Canada, a fait l’objet d’une stratégie audacieuse et innovante en matière de développement durable, allant bien au-delà des considérations environnementales en vigueur au moment où les travaux ont été planifiés.

Par Mélanie Larouche, en collaboration avec PJCCI

Transition écologique
P18 | juillet-août 2023 | Plan

Parmi les innombrables défis que comportait ce projet d’envergure, celui de limiter l’empreinte écologique de la déconstruction de cette infrastructure longue de 3,4 km était assurément le plus exigeant. Rigoureusement géré par la société d’État fédérale Les Ponts Jacques Cartier et Champlain Incorporée (PJCCI), le projet a notamment permis de mettre de l’avant des pratiques de valorisation ambitieuses pour les quelque 287 000 tonnes de matériaux issus de ce vaste chantier.

« PJCCI souhaitait relever les nombreux défis de génie civil liés à cette déconstruction unique, tout en minimisant l’empreinte environnementale des travaux, explique Olivier Vincent, ing., directeur de projet, Déconstruction Champlain, pour PJCCI. Pour ce faire, on a choisi de mener ce projet majeur en suivant les grands principes de développement durable. »

Dès l’étude d’avant-projet, en 2016-2017, PJCCI souhaitait que la grande majorité des matériaux du pont Champlain soit valorisée. « PJCCI a fait preuve d’avant-gardisme pour ce projet de grande envergure et ouvrait la voie à tous ceux du même type qui allaient suivre, souligne Dominique Blouin, ing., directeur principal, Projets, pour PJCCI. Ainsi, cette structure emblématique de Montréal ne disparaîtrait pas entièrement et continuerait d’être utile, dans un autre format. »

Avant même de lancer le processus d’approvisionnement afin d’attribuer le contrat de déconstruction, la démarche de planification des initiatives visant à réduire l’empreinte environnementale du projet s’est amorcée. « PJCCI a aussi intégré aux documents d’approvisionnement des exigences en matière de déconstruction, de protection de l’environnement et de valorisation des matériaux, en plus d’élaborer et de gérer un programme de recherche et développement, et de prévoir la mise en valeur du site une fois la déconstruction terminée », ajoute Dominique Blouin.

LES OBJECTIFS ACTUELS

Il faut savoir que la valorisation des matériaux de déconstruction d’infrastructures civiles au Québec est grandement influencée par la Politique québécoise de gestion des matières résiduelles 2011-2015, qui fixe pour objectif le recyclage ou la valorisation de 80 % des résidus de béton, de brique et d’asphalte, ainsi que par les Lignes directrices relatives à la gestion de béton, de brique et d’asphalte issus des travaux de construction et de démolition et des résidus du secteur de la pierre de taille, publiées en 2009 par le ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs (maintenant désigné sous l’appellation ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs).

Au moment où PJCCI a préparé les documents d’approvisionnement pour le projet, la Stratégie fédérale de développement durable (SFDD) 2013-2016, alors en vigueur, procédait à une consultation. « Mais aucune mesure additionnelle n’y a été ajoutée pour la valorisation des matériaux de démolition », note Olivier Vincent.

Pour une structure de pont, indique Olivier Vincent, la pratique usuelle consiste à retirer les éléments secondaires (lampadaires, glissières, signalisation), à scarifier l’asphalte, à broyer sur place les éléments de béton pour en extraire l’acier d’armature et à découper les éléments d’acier majeurs en sections aisément transportables. « Par la suite, les éléments d’acier sont expédiés à des fonderies pour recyclage, et le béton et l’asphalte sont valorisés selon les recommandations des lignes directrices en vigueur à ce moment. Si, par le passé, des éléments de structure pouvaient être laissés sur place, la pratique actuelle tend à vouloir retirer ces structures lorsqu’elles ne peuvent être intégrées à un aménagement précis. »

« PJCCI a fait preuve d’avant-gardisme pour ce projet de grande envergure et ouvrait la voie à tous ceux du même type qui allaient suivre.
Ainsi, cette structure emblématique de Montréal ne disparaîtrait pas entièrement. »
Dominique Blouin, ing.
Plan | juillet-août 2023 | P19
PJCCI

Transition écologique

DÉCONSTRUIRE PLUTÔT

QUE DÉMOLIR

Dans le cadre de la déconstruction du pont Champlain, PJCCI a préconisé des solutions de valorisation plus ambitieuses que les pratiques usuelles. « La société d’État a pris en compte d’autres usages possibles d’éléments complets de ponts (poutres, piles, treillis modulaires, portions de la structure d’acier, etc.) et envisagé d’autres finalités aux matériaux que la valorisation habituellement recommandée par le ministère responsable de la protection de l’environnement », poursuit Olivier Vincent.

C’est d’ailleurs ce qui explique pourquoi PJCCI a décidé de déconstruire plutôt que de démolir. « Déconstruire pièce par pièce favorise la réutilisation et le recyclage,

puisqu’on peut ainsi sélectionner, conserver des pièces à fort potentiel de réutilisation et trier les matériaux, ce qui stimule l’économie urbaine », précise Olivier Vincent.

UN ENTREPRENEUR AVANT-GARDISTE

Les différentes entreprises responsables des travaux de déconstruction, y compris des firmes d’ingénierie, se sont réunies en un consortium nommé Nouvel Horizon Saint-Laurent S.E.N.C. (NHSL), lequel a été mis à contribution pour repenser les méthodes de travail et les rendre plus innovatrices. « À titre d’exemple, mentionnons les immenses barges qui ont permis de déconstruire sur l’eau, de recueillir les débris et ainsi de minimiser les effets négatifs sur le fleuve », signale Dominique Blouin.

P20 | juillet-août 2023 | Plan

Un plan de gestion et de valorisation des matériaux a été élaboré afin d’encadrer les options de réutilisation et de recyclage, et ce, selon le type de matériaux. « NHSL visait une valorisation minimale de 90 % de l’ensemble des matériaux issus du pont Champlain, et cet objectif sera atteint, affirme Dominique Blouin. Les matériaux sont acheminés à des repreneurs spécialisés. De plus, un système de traçabilité suit en temps réel les matériaux qui quittent le chantier vers la destination finale. »

UN CONCOURS PANCANADIEN

Parmi les initiatives visant la réutilisation de l’acier, PJCCI a lancé un concours pancanadien de réutilisation des matériaux. « Ce concours poursuit deux objectifs principaux, dit Olivier Vincent. D’abord, celui de réduire l’empreinte environnementale de la déconstruction du pont Champlain, notamment en maximisant le pourcentage de valorisation des 287 000 tonnes de matériaux issues de la déconstruction (250 000 tonnes de béton, 25 000 tonnes d’acier et 12 000 tonnes d’asphalte). Le concours permet de donner une seconde vie à plus de 400 pièces d’acier, ce qui représente une toute petite portion en termes de quantité, mais c’est tout de même très significatif sur le plan de la commémoration. »

Le second objectif était d’inciter la population à mettre sa créativité au service de la réalisation d’œuvres d’art ou d’autres projets qui contribueraient à honorer la mémoire de ce grand ouvrage montréalais qu’est le pont Champlain. « Nous sommes très heureux du succès de ce concours unique au pays ; 11 projets ont été sélectionnés sur un total de 28 projets présentés, qui regroupent à la fois les volets récréatif, artistique, commémoratif et communautaire, déclare Olivier

Vincent. On trouve des œuvres uniques entièrement créées par des artistes ainsi que des projets à caractère industriel tout aussi créatifs. »

Le Concours pancanadien de réutilisation des matériaux du pont Champlain d’origine a remporté en 2021 le prix Initiatives circulaires, présenté par Québec circulaire et RECYC-QUÉBEC. Le concours s’est distingué parmi les meilleures initiatives d’économie circulaire au Québec, en particulier parce qu’il encourage la participation des citoyens et citoyennes et celle des entreprises afin d’atteindre les objectifs de développement durable de PJCCI. Pour découvrir les onze projets : httpsjacquescartierchamplain.com/11_projets

PRÉVOIR POUR L’AVENIR

L’expérience de la déconstruction du pont Champlain servira certainement au développement d’autres projets similaires au Québec. « Au sein des équipes de planification, d’ingénierie et de projets de PJCCI, le réflexe de se questionner sur les possibilités de valorisation ou de réutilisation des matériaux est en place, souligne Dominique Blouin. Certains projets se prêtent mieux à la valorisation ou à la réutilisation des matériaux que d’autres. Par exemple, les projets d’entretien ou de réfection sont moins propices à la réutilisation de matériaux que les projets d’aménagements. Dans les cas où c’est possible, nous intégrons la valorisation des matériaux dès la conception. Globalement, nos équipes préparent différents projets dans le cadre desquels les possibilités de réutilisation de matériaux sont considérées. Il ne s’agit toutefois pas d’une façon de faire systématique, puisque les projets ont une portée différente ou présentent des contraintes spécifiques. »

« Le concours de réutilisation des matériaux permet de donner une seconde vie à plus de 400 pièces d’acier, ce qui représente une toute petite portion en termes de quantité, mais c’est tout de même très significatif sur le plan de la commémoration. »
Plan | juillet-août 2023 | P21
Olivier Vincent, ing. PJCCI

Encadrement professionnel

AUTHENTIFICATION DES DOCUMENTS D’INGÉNIERIE

Tout ce qu’il faut savoir pour authenti er vos documents. Cette information remplace toutes les directives di usées précédemment.

2 TYPES DE DOCUMENTS

1 2

Plans et devis

Tous les plans et devis, peu importe leur finalité, à l’exception des plans pour commentaires ou coordination.

Toute modification apportée à ces documents, telle qu’un avis de changement ou un addenda.

Support papier

Signature manuscrite Sceau physique (tampon)

Autres documents

à l’exception des documents pour commentaires ou coordination

attestation ou certificat de conformité, avis écrit, rapport, calcul, étude,

Support papier

Signature manuscrite

dessin, cahier des charges, manuel d’entretien, manuel d’opération, plan de déclassement, etc.

AUTHENTIFICATION REQUISE

Signature et sceau

Support numérique

INGÉ NIEUR QUÉ BEC

Signature numérique*

Image numérique du sceau et de la signature

Signature

Ou, lorsque la loi l’exige, signature et sceau

Support numérique

Signature numérique*

Image numérique de la signature

Tout document authentifié, peu importe le support, devrait comporter la date, le nom, le titre et le numéro du ou de la membre.  Il est également recommandé d’ajouter la finalité du document et, s’il y a lieu, les notes limitatives.

*L’authentification d’un document d’ingénierie sur support numérique devrait être faite à l'aide d’une signature numérique de type Notarius. De plus, lorsque requis, l’image numérique du sceau doit être apposée même si le document comporte une signature numérique.

L’INGÉNIOSITÉ POUR FAIRE FACE AU CHANGEMENT

Encadrement professionnel

ÉQUIPEMENTS ET MACHINES INDUSTRIELS ET DE TRANSPORT

UN NOUVEAU PROFIL I DE COMPÉTENCES I

Le nouveau profil de compétences en lien avec les équipements et machines industriels et de transport a été élaboré afin de guider les ingénieures et ingénieurs dans leur pratique professionnelle.

De façon globale, un profil de compétences détaille les compétences spécifiques à un domaine particulier. Présenté sous la forme d’une liste de compétences attendues à chacune des étapes d’un projet, le profil précise les actions associées à ces compétences que vous devez maîtriser dans l’exercice de vos activités professionnelles. Vous pouvez vous y référer pour vous assurer de réaliser un travail complet, de qualité et, si nécessaire, pour vous mettre à niveau.

Ce nouveau profil concerne un grand nombre de membres de l’Ordre : le domaine des équipements et machines industriels et de transport est large ! Le profil s’applique aux équipements et aux machines du secteur industriel, manufacturier, biomédical et du transport. Cela inclut, par exemple, les machines de production, les appareils de mesure et de diagnostic et les véhicules de toutes sortes. Les ingénieurs et ingénieures qui conçoivent ces équipements, autant que ceux et celles qui soutiennent l’exploitation et s’occupent de la maintenance, y trouvent des réponses à leurs questions.

Ce document expose notamment les activités relatives à la recherche d’information, à la conception, à la gestion des risques et à la performance des équipements et des systèmes. Il fait aussi référence à d’autres profils de compétences connexes, comme la sécurité des machines et les procédés industriels.

UN OUTIL DE RÉFÉRENCE

Les membres pratiquant dans le domaine des équipements et des machines industriels ont désormais accès à une information pertinente et précise pour effectuer les tâches qu’ils ou elles doivent être capables d’accomplir à chaque étape du cycle de vie des équipements et des machines. Le profil de compétences les aide à bien définir les besoins et les attentes en amont du projet. Il contient, entre autres, des renseignements sur les usages possibles des équipements ou des machines, et ce, dans une vision de développement durable. On y donne en outre des précisions sur une étape importante au début d’un projet : la revue de l’encadrement légal, qui consiste notamment à circonscrire les lois,

Par Pascale Guéricolas en collaboration avec Jacques Patry, ing. Inspecteur à la surveillance de l’exercice
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les règlements et les normes auxquels un projet est soumis, ainsi qu’à déterminer quels sont les accréditations et les permis requis. L’identification des risques, qu’ils soient techniques ou qu’ils concernent la qualité, l’environnement, les finances ou la logistique, fait aussi partie de l’exercice. Cela permet de fournir un ouvrage qui répond aux attentes et aux plus hautes exigences.

À l’aide de cet outil adapté à son domaine, l’ingénieur ou l’ingénieure peut évaluer sa pratique en fonction des énoncés de compétences techniques et s’interroger : sa pratique est-elle adéquate et

conforme aux meilleurs usages ? Comment l’améliorer ? Le profil de compétences permet à chacun et chacune de comprendre clairement ce qu’on attend de sa part à toutes les étapes du cycle de vie d’un projet.

En ayant recours à ce profil de compétences, les membres de l’Ordre intervenant dans la conception, l’exploitation ou l’entretien des équipements et des machines seront mieux outillés pour s’acquitter de leurs responsabilités : une façon de livrer un travail de grande qualité qui respecte, ou même dépasse, les attentes !

L’Ordre remercie les membres qui ont contribué à l’élaboration de ce nouveau profil de compétences :

Annie Banville, ing. Les Constructions Excelpro inc.

Denis Bergeron, ing. STAS inc.

Dominic Biron, ing.

Guillaume Couture, ing.

Hydro-Québec

Systemex Automation

Philippe De Grandpré, ing. Norda Stelo

Hugo Drolet, ing.

Ville de Québec

Alex Lefebvre, ing. Leclerc Robotique

François Lemieux, ing.

Francesco Pensato, ing.

Lemieux Technologies

NūMove Robotique & Vision

Rahmani Sara, ing. Medtronic

Hugo Savard, ing.

Julien Testu, ing.

Les Machineries Lauzon

SoundBite Medical Solutions

Merci également aux inspecteurs de l’Ordre des ingénieurs du Québec :

Jacques Patry, ing.

Marc Bellerive, ing.

Yves Perron, ing.

Plan | juillet-août 2023 | P25

Éthique et déontologie

Par Me Martine Gervais, avocate Chef d’équipe de la gestion des demandes d’enquête et conseillère juridique au Bureau du syndic et Philippe-André Ménard, ing. Syndic adjoint

DIRECTION ET SURVEILLANCE IMMÉDIATES

UNE OBLIGATION I

Signer et sceller des plans et devis préparés par des personnes qui ne sont pas membres de plein droit de l’Ordre des ingénieurs du Québec sans avoir exercé une direction et une surveillance immédiates (DSI)1 adéquates est un geste qui peut avoir de graves conséquences. Le Conseil de discipline de l’Ordre des ingénieurs du Québec (CDOIQ) l’a rappelé dans de récentes décisions.

L’une des décisions du CDOIQ à cet égard, rendue à l’automne 2022, concerne la construction d’un immeuble commercial de sept étages à Saint-Hyacinthe en 2016-20172. La firme de l’ingénieur concerné avait le mandat de conception de la structure et des fondations de l’immeuble.

En 2020, trois têtes de pieux, qui se trouvaient au niveau de la structure du garage souterrain, se sont effondrées, forçant ainsi l’évacuation de l’immeuble. Par la suite, d’importants travaux correctifs ont dû être effectués pour renforcer la structure et stabiliser l’immeuble.

L’enquête du Bureau du syndic a révélé que l’ingénieur concerné avait signé et scellé des plans préparés par un ingénieur junior

sous sa responsabilité, et ce, sans avoir effectué une supervision adéquate, c’està-dire sans avoir exercé une direction et une surveillance immédiates. Ce faisant, il n’a pas été en mesure de détecter une erreur de conception qui s’avèrera par la suite avoir eu de sérieuses conséquences.

Dans sa décision, le CDOIQ souligne la gravité du défaut de supervision et cite à cet effet le Tribunal des professions :

« [79] […] L’infraction de ne pas superviser étroitement un noningénieur dans la préparation d’un plan que l’on signe est grave. »

Le CDOIQ a imposé à l’ingénieur en cause deux amendes totalisant 10 000 $, compte tenu notamment de son retrait de la profession et donc du faible risque de récidive.

P26 | juillet-août 2023 | Plan

Une autre décision du CDOIQ, rendue elle aussi à l’automne 2022, a trait à l’attestation de la capacité portante de palettiers3 utilisés pour l’entreposage de palettes de vêtements4

L’enquête du Bureau du syndic, ouverte après une inspection de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST), a démontré que l’ingénieur concerné avait signé à plusieurs reprises des plans et des rapports techniques préparés par des personnes n’exerçant pas la profession d’ingénieur alors qu’il n’avait pas assuré une direction et une surveillance immédiates, et sans avoir donné de consignes particulières.

Bien que, en fin de compte, il n’y ait pas eu de conséquences fâcheuses à la suite de cette infraction déontologique, le CDOIQ n’a pas mâché ses mots dans sa décision :

« [66] Or, le fait pour un ingénieur de sceller et de signer des plans est au cœur de sa profession. »

« [67] Le public est en droit de s’attendre à ce que des plans signés et scellés par un ingénieur soient conformes aux normes établies pour sa protection. Ce qui implique qu’un ingénieur qui confie un travail à des noningénieurs surveille de manière étroite, active et continue le travail de ces derniers tout en

leur donnant les consignes appropriées en temps utiles. »

« [68] Ici, la conduite de [l’ingénieur concerné] est aux antipodes de ses obligations déontologiques. Elle ternit sérieusement l’image de la profession. La perception du public à l’endroit de la profession est mise à mal. »

« [69] Les gestes posés par [l’ingénieur concerné] sont graves. Dans le présent cas, de lourdes charges sont posées sur des palettiers. Des travailleurs sont appelés à manipuler des charges sur ces structures. D’autres membres du public sont appelés à circuler à ces endroits. Les conséquences possibles d’une mauvaise évaluation de la capacité des palettiers à supporter des charges incluent un risque d’effondrement avec ce que cela implique pour la vie de ceux qui s’approchent de ces endroits. »

« [71] Le Conseil partage l’avis [du Bureau du syndic] selon lequel la conduite de [l’ingénieur concerné] est irresponsable. »

« [85] De son propre aveu, l’intimé n’a aucune idée en quoi consiste son obligation déontologique de direction et de surveillance immédiates. Invité à fournir une explication

Plan | juillet-août 2023 | P27

dans ses mots, il répond simplement qu’il ne peut pas en fournir. »

« [102] Surtout […] après avoir entendu [l’ingénieur concerné], le Conseil se sent obligé d’exprimer clairement que sa conduite est inacceptable en ce qu’elle met en danger la protection du public. Ce n’est pas parce qu’il reçoit une rémunération qu’il estime minime que ses obligations déontologiques sont moindres. Même s’il n’a aucun contact avec les clients de la firme qui retient ses services, sa

responsabilité déontologique n’est pas écartée. Si l’intimé ne peut pas effectuer par lui-même les calculs de capacité des palettiers, s’il n’est pas en mesure d’assumer une direction et une surveillance étroites, continues et actives du travail des non-ingénieurs en leur donnant en temps opportun toutes les consignes appropriées, il doit alors refuser ce type de mandat. »

Le CDOIQ a imposé à l’ingénieur en cause une période de radiation de 5 mois et une amende de 3 000 $.

1. Le Guide de pratique professionnelle, publié par l’Ordre, mentionne à ce sujet : « Pour superviser une personne qui n’est pas un ingénieur, l’ingénieur doit, tout au long du projet ou du travail :

• Confier le travail à cette personne et la diriger tout au long de l’exécution de ses tâches, notamment en lui donnant des consignes claires quant aux objectifs à atteindre et aux travaux à réaliser ; la vérification “après coup”, même approfondie, n’est pas valable et ne constitue pas une supervision adéquate ;

• Effectuer un suivi du travail aussi serré que nécessaire et intervenir aux moments opportuns pour en vérifier le progrès, la qualité et la conformité ; l’ingénieur n’est toutefois pas tenu d’être constamment présent sur les lieux ;

• Demeurer disponible en tout temps pour répondre aux questions, prodiguer des conseils et assurer la direction requise ;

• S’assurer que cette personne respecte les normes, se conforme aux codes et aux lois et règlements applicables, et agit selon les règles de l’art à toutes les étapes de son travail ;

• Authentifier tous les documents d’ingénierie préparés conformément à la loi et aux normes de pratiques précisées dans les Lignes directrices concernant les documents d’ingénierie » (Guide de pratique professionnelle, « Professionnalisme, éthique et déontologie »/« Code de déontologie et obligations de l’ingénieur »/« Obligations envers le client ou l’employeur »/« Obligation de supervision (aussi appelée direction et surveillance immédiates [DSI] »).

2. Ingénieurs (Ordre professionnel des) c. Paparella, 2022, QCCDING 30, 21 novembre 2022.

3. Palettier : « Équipement d’entreposage dont la structure est constituée principalement d’échelles et de lisses, et destinée à recevoir des charges généralement palettisées. » (Office québécois de la langue française, Grand dictionnaire terminologique.)

4. Ingénieurs (Ordre professionnel des) c. Côté, 2022, QCCDING 32, 8 novembre 2022.

P28 | juillet-août 2023 | Plan

Chronique financière

Prêt hypothécaire : taux fixe ou variable ?

Lorsque vient le temps de choisir votre type de terme hypothécaire, divers éléments sont à prendre en compte. Vos moyens financiers, votre tolérance au risque et le contexte économique sont autant de facteurs à considérer. Pour démêler le tout et prendre la meilleure décision possible, voici quelques informations qui vous permettront de faire un choix éclairé !

Taux fixe ou taux variable : lequel est le plus bas ?

Règle générale, les prêts hypothécaires à taux variable sont souvent plus bas que les taux fixes. Pour comprendre cette différence, il faut se pencher sur la manière dont est calculé le pourcentage de ce type de taux. En fait, le taux d’intérêt variable d’une institution financière correspond à son taux préférentiel. Ce dernier est établi à partir du taux du financement à un jour de la Banque du Canada. À ce taux s’ajoute un pourcentage d’intérêt supplémentaire qui permet d’obtenir le taux variable.

Si, comme pour le taux fixe, le montant des remboursements mensuels reste le même la plupart du temps, le ratio d’intérêts et de capital sera cependant assujetti aux fluctuations du marché. Il existe aussi certains types de prêts hypothécaires à taux variable dont les mensualités peuvent varier selon l’évolution des taux d’intérêt du marché. Quant au taux fixe, vous serez toujours assuré d’avoir le même montant consacré au remboursement du capital, quel que soit l’état du marché.

Qu’est-ce qui crée les variations des taux hypothécaires ?

Les taux d’intérêt sur prêt hypothécaire fluctuent selon le taux directeur émis par la Banque du Canada. Le taux directeur représente le taux cible du financement à un jour

selon lequel la majorité des institutions financières se prêtent de l’argent entre elles, durant une journée. À huit reprises au cours de l’année, la Banque du Canada indique si elle compte hausser, diminuer ou maintenir son taux directeur.

À la suite d’une hausse, les taux hypothécaires des institutions financières augmentent généralement, bien que ce ne soit pas toujours le cas. Si cela n’a que peu d’incidence avant la fin du terme pour un prêt hypothécaire à taux fixe, les détenteurs de prêt hypothécaire à taux variable s’en ressentent assez rapidement. Toutefois, l’impact ne se limite pas qu’aux prêts hypothécaires ; il touche aussi les comptes d’épargne, les marges de crédit et d’autres produits financiers. Est-ce possible que le taux variable puisse égaler le taux fixe ?

Quoique rarissime, il est possible que le taux variable égale ou dépasse le taux fixe. Toutefois, cela dépend majoritairement du contexte économique. Plusieurs observateurs et acteurs du secteur économique s’entendent pour affirmer que le taux variable est régulièrement nettement plus avantageux.

Mais encore une fois, comme pour tout produit financier qui fluctue au rythme des marchés, prenez en compte votre seuil de tolérance au risque dans vos décisions.

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Pour tout conseil concernant vos finances et celles de votre entreprise, veuillez consulter votre conseiller de la Banque Nationale, votre planificateur financier ou, le cas échéant, tout professionnel (comptable, fiscaliste, avocat, etc.).

Législation et jurisprudence

Par Sophie Godin, avocate à la Direction des affaires juridiques à l’Ordre des architectes du Québec

législation et jurisprudence

Par Marie-Julie Gravel, ing., M. Sc. A. Conseillère à la surveillance de la pratique illégale

En collaboration

L’Ordre des ingénieurs du Québec et l’Ordre des architectes du Québec ont collaboré pour rédiger des articles concernant leurs champs de pratique respectifs.

L’article de l’Ordre des ingénieurs du Québec a été publié dans l’édition du printemps 2023 du magazine

Esquisses.

PROJETS DE RÉNOVATION

QUAND FAUT-IL FAIRE !

APPEL À L’ARCHITECTE ? !

Vous êtes ingénieure ou ingénieur en bâtiment et vous êtes mandaté pour effectuer des travaux d’ingénierie dans un projet de rénovation. En cours de route, vous réalisez qu’il n’y a pas d’architecte au dossier. Devriez-vous en informer votre client ? Mais, au fait, comment savoir si l’intervention de l’architecte est requise ?

Afin de le déterminer, vous devez vous poser les deux questions suivantes.

Comment déterminer si des travaux constituent une modification ?

Des travaux sont considérés comme des modifications au sens de la Loi sur les architectes s’ils affectent l’un des éléments suivants relatifs à un bâtiment :

Si la réponse est non, l’intervention d’un ou d’une architecte ne sera généralement pas requise. Toutefois, vous devrez probablement y regarder de plus près dans le cas d’un projet de modification. En effet, si l’on comprend facilement en quoi consiste la construction ou l’agrandissement d’un bâtiment, la notion de modification au bâtiment est plus difficile à saisir.

• l’enveloppe (les murs extérieurs, le toit, les issues extérieures et leurs accès, comme les balcons et les escaliers extérieurs) ;

• l’aménagement intérieur, si les travaux ont pour effet de changer l’usage du bâtiment ou de toucher au moins un des éléments suivants :

avec Me Patrick Marcoux, avocat 1. Est-il question de travaux de construction, d’agrandissement ou de modification à un bâtiment ?
P30 | juillet-août 2023 | Plan

– l’intégrité structurale du bâtiment ;

– les séparations coupe-feu, y compris les murs coupe-feu ;

– les issues de secours ;

– l’accès aux issues de secours ;

– l’enveloppe.

Voici quelques exemples de travaux qui constituent des modifications au sens de la Loi sur les architectes :

• ajouter ou retirer un mur extérieur, un mur porteur, un mur coupe-feu ou une séparation coupe-feu, percer ou boucher une ouverture dans un tel mur ou en modifier la résistance au feu ;

• retirer ou faire passer des conduits de cheminée ou des conduites d’eau dans un mur extérieur, un mur porteur, un mur coupe-feu ou une séparation coupe-feu ;

• affecter l’accès à l’issue par l’ajout ou le retrait de cloisons ;

• modifier une composante de l’enveloppe du bâtiment : remplacer le revêtement de maçonnerie par du bois, des bardeaux d’asphalte par de la tôle, une membrane

élastomère simple par une membrane laminée sur une couche isolante ; ajouter de l’isolant dans les combles ;

• modifier l’emplacement d’un escalier de secours extérieur sur un balcon.

Voici quelques exemples de travaux qui ne sont pas des modifications au sens de la Loi sur les architectes :

• ajouter ou retirer une paroi qui ne fait pas partie de l’accès à l’issue et qui n’est ni un mur porteur, ni un mur extérieur, ni un mur coupefeu, ni une séparation coupe-feu, ou percer ou boucher une ouverture dans une telle paroi ;

• entretenir ou réparer une composante, ou la remplacer par une composante neuve comportant les mêmes caractéristiques et fonctions (ex. : remplacer une fenêtre, un balcon, une membrane élastomère, des bardeaux, un revêtement extérieur ou une plaque de plâtre par la même chose) ;

• évaluer la condition d’un bâtiment existant sans y proposer de modifications, par exemple en réalisant une inspection ou une étude de conformité au Code de construction ;

• intervenir sur un élément structural ou un système mécanique, thermique ou électrique

Plan | juillet-août 2023 | P31

Mesure de la superficie

Dans la Loi sur les architectes, la mesure de référence est la superficie brute totale des planchers, et non pas, comme dans la Loi sur les ingénieurs, l’aire de bâtiment. Cette mesure comprend la superficie totale de tous les étages au-dessus du niveau du sol, calculée entre les faces externes des murs extérieurs dans le cas d’une nouvelle construction, ou entre les faces externes des murs extérieurs et l’axe des murs coupe-feu dans le cas d’un agrandissement ou d’une modification au bâtiment.

d’un bâtiment (il s’agit d’activités réservées aux membres de l’Ordre des ingénieurs).

Vous établissez que les travaux envisagés constituent une construction, un agrandissement ou une modification ? Posez-vous alors la deuxième question.

2. Le bâtiment est-il assujetti à la Loi sur les architectes ?

Un bâtiment assujetti à la Loi sur les ingénieurs n’est pas nécessairement assujetti à la Loi sur les architectes, et vice-versa. Ainsi, alors que certains établissements de trois étages ne sont pas assujettis à la Loi sur les ingénieurs, la Loi sur les architectes n’exempte que des bâtiments de deux étages et moins. Cependant, les établissements de réunion (A), de soins, de traitement ou de détention (B) et les établissements industriels à risques moyens ou très élevés (F2 et F1) sont assujettis aux deux lois professionnelles, peu importe leurs dimensions.

En règle générale, tous les bâtiments sont assujettis à la Loi sur les architectes, sauf ceux qui correspondent aux critères suivants :

• une habitation unifamiliale isolée ayant au maximum deux étages, un sous-sol, et une superficie brute totale des planchers de 600 m2 ;

• une habitation unifamiliale jumelée ou en rangée, une habitation multifamiliale d’au plus quatre unités, un établissement commercial (E), un établissement d’affaires (D), un établissement industriel à risques faibles (F3) ou une combinaison de

ces habitations ou établissements ayant au maximum deux étages, un sous-sol et une superficie brute totale des planchers de 300 m2 ;

• un silo, un ouvrage de stockage de déjections animales ou une plateforme servant à l’entreposage d’aliments pour animaux ;

• un établissement agricole ayant deux étages et une superficie brute totale des planchers inférieure à 300 m2 ;

• un établissement agricole ayant un seul étage et une superficie brute totale des planchers inférieure à 750 m2 dans le cas d’une nouvelle construction, ou inférieure à 1 050 m2 dans le cas d’un agrandissement ou d’une modification.

À la lumière de ce qui précède, si vous établissez que les travaux relatifs à la construction, à l’agrandissement ou à la modification d’un bâtiment assujetti à la Loi sur les architectes nécessitent vraisemblablement l’intervention de l’architecte, il est préférable d’en avertir le client sans délai.

Pour plus d’information

En cas de doute sur la nécessité de faire appel à une ou un architecte, des guides d’application de la Loi sur les architectes, des articles explicatifs et un formulaire de demande d’information sont accessibles sur le site de l’Ordre des architectes du Québec, à oaq.com/loi.

P32 | juillet-août 2023 | Plan

Autorisation de contracter

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Un grand MERCI aux ingénieures et aux ingénieurs du Québec pour ces 60 années à lire la revue Plan

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La revue de l’Ordre des ingénieurs du Québec Mars-avril 2018 DOSSIER INTELLIGENCE ARTIFICIELLE ENTREVUE Philippe A. Tanguy, directeur général de Polytechnique Montréal DES DÉFIS MONDIAUX Comment l’IA s’apprêtet-elle à changer nos vies et le travail des ingénieurs portail.oiq.qc.ca portail.oiq.qc.ca La revue de l’Ordre des ingénieurs du Québec 100e anniversaire de l’Ordre des ingénieurs du Québec
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Coin RH

Par Michel Morin, ing. Coach professionnel en développement intégral

COACHING PROFESSIONNEL

ÊTRE SOUTENU DANS SES ENJEUX !

Comment les membres de l’Ordre des ingénieurs du Québec peuvent-ils tirer parti du coaching individuel pour améliorer leurs compétences et leur leadership lors de périodes charnières dans leur carrière ?

UN EXEMPLE DE COACHING PROFESSIONNEL

Gabriel, ingénieur, est un expert dans son domaine. Son gestionnaire lui propose de prendre de nouvelles responsabilités en dirigeant une équipe, ce qu’il accepte avec toute la passion et l’énergie dont il a toujours fait preuve. Il se rend rapidement compte que les relations entre les membres de son équipe sont difficiles et que ceux-ci s’opposent à sa volonté d’assurer une bonne entente et une efficacité organisationnelle.

Gabriel demande l’accompagnement d’un coach professionnel pour mieux vivre cette période de transition. Il informe son coach de la situation, et lui explique aussi l’effet qu’elle produit sur lui. L’écoute de son coach et les questions qu’il lui pose permettent à Gabriel de nommer ce qu’il vit, puis d’identifier les compétences qu’il souhaite améliorer. Chaque rencontre de coaching lui fait prendre conscience de ses façons de faire ; il cherche à les adapter dans le but d’atteindre les résultats désirés.

Au bout du processus, Gabriel observe une amélioration de ses compétences en leadership et se sent plus apaisé et confiant dans son rôle de gestionnaire.

DE QUOI S’AGIT-IL ?

Les ingénieurs et ingénieures peuvent faire appel à des coachs pour faire progresser leur carrière et améliorer leur performance et leur vie professionnelle et personnelle. L’International Coaching Federation (ICF) définit le coaching comme « un partenariat dans un processus créatif et stimulant qui inspire une personne à maximiser son potentiel personnel et professionnel [...] Le processus met l’emphase sur l’action que les clients ont l’intention de prendre pour réaliser leur vision, leurs buts et leurs désirs [...] Ce processus aide les clients à définir et atteindre leurs buts professionnels et personnels plus rapidement et plus facilement que sans l’intervention d’un coach1 ».

COMMENT ÇA FONCTIONNE ?

Nous vous présentons en quelques mots l’approche de coaching en développement intégral® (CDI), c’est-à-dire la prise en compte de la personne tout entière et non pas seulement du besoin de développement immédiat. Cela s’actualise progressivement au fil des quatre étapes suivantes : la prise de contact, qui permet

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une exploration large des enjeux en cause ainsi que des objectifs de la personne et de son mode de fonctionnement ; l’élaboration d’un plan de développement des compétences, qui comprend une combinaison d’exercices d’auto-observation, de réflexion et d’exercices pratiques ; le soutien et l’accompagnement que sont les échanges et qui porteront sur les situations vécues, les apprentissages, les difficultés et les progrès réalisés ; et un bilan en regard des apprentissages, du processus de coaching et de ses répercussions sur les plans personnel et professionnel. Pour avoir plus de détails concernant cette approche, nous vous invitons à vous référer à l’article « La promesse du coaching intégral2 ».

QU’EST-CE QUE ÇA DONNE ?

Le coaching est un outil efficace pour les ingénieures et les ingénieurs de toutes les disciplines qui sert à les aider à développer dans l’action leurs compétences, renforcer leur leadership et améliorer leur performance, en particulier lors de la transition de postes techniques à des

postes de gestionnaire, lorsque l’ingénieure ou l’ingénieur est appelé à jouer le rôle de coach pour son équipe.

COMMENT BÉNÉFICIER DE L’ACCOMPAGNEMENT D’UN OU D’UNE COACH ?

Saviez-vous que la participation à un coaching fait partie des activités reconnues dans le Règlement sur la formation continue obligatoire des ingénieurs3 ?

Vous pouvez trouver des ressources en coaching sur le site de l’ICF Québec.

Pour toute question ou pour demander conseil, n’hésitez pas à contacter Michel Morin, ing., coach et auteur de cette chronique, en écrivant à michel.morin@hotmail.com.

1. International Coaching Federation, Coaching d’expérience propulsé par ICF (experiencecoaching.com).

2. James Flaherty et Amiel Handelsman, « The Promise of Integral coaching and New Ventures West’s Professional Coaching Course » (https://www.newventureswest.com/integrating-rigor-compassionand-creative-design/).

3. Voir le Guide d’application du Règlement sur la formation continue obligatoire des ingénieurs (avril 2023), Annexe 2 « Tableau-synthèse des activités de formation continue », p. 24.

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Dossier Surveillance des travaux

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Sécuriser les chantiers

Activité tout aussi primordiale que la conception d’un projet de construction ou d’un nouvel équipement, la surveillance des travaux garantit non seulement la qualité de la réalisation, mais aussi la sécurité du public. Plongée dans cet univers.

Une fois le projet rêvé puis conçu, vient enfin le moment tant attendu de sa réalisation, une étape qui exige une bonne dose de coordination et surtout d’adaptation, puisque la mise en œuvre sur le terrain induit forcément des ajustements. Si la surveillance constitue parfois le mandat principal d’ingénieures et d’ingénieurs embauchés par des maîtres d’œuvre, à d’autres occasions cette tâche incombe à ceux et celles qui gèrent le projet.

Les aléas ne manquent pas, une fois sur le terrain. Malgré les relevés de sol, il arrive que l’excavation

révèle des surprises de structures géologiques ; il se peut que la météo retarde certains échéanciers, ou que les matériaux choisis ne semblent pas conformes aux besoins une fois sur place… Autant de facteurs pour favoriser l’adoption d’un plan de surveillance dès le début des travaux.

Ce plan vise à s’assurer de la conformité de la réalisation avec les plans et devis et les règles de l’art, et surtout à s’adapter aux modifications en cours de route, au moyen d’un processus de points d’arrêt bien précis. Avant même le début du chantier, il faut également

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Dossier Surveillance des travaux (suite) P38 | juillet-août 2023 | Plan

prendre en compte la santé et la sécurité au travail en effectuant un suivi des autorisations, comme l’avis d’ouverture de chantier délivré par la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST), par exemple. Autre point important : voir à ce que le remplacement d’un matériau ou d’une pièce tienne compte de la conformité de ces équivalences aux critères de conception.

« L’ingénieure ou l’ingénieur analyse les demandes en gestion de changement pendant le processus pour s’assurer qu’elles s’intègrent adéquatement à l’ouvrage à réaliser, souligne Olivier Wontcheu, enseignant chargé de cours en formation sur mesure au Collège Ahuntsic et professionnel en ingénierie de santé et sécurité au travail et gestion de projets. Les entrepreneurs de construction ne disposent pas toujours d’un système de contrôle de qualité formel pour garantir l’intégrité des ouvrages, surtout sur les petits chantiers. » Voilà pourquoi le rôle de surveillance des travaux exercé par une ingénieure ou un ingénieur devient primordial.

La vérification de la mise en œuvre de certains ouvrages selon les plans et devis et les règles de l’art

s’avère aussi indispensable. Olivier Wontcheu mentionne, par exemple, l’importance de maintenir le béton à une température minimale, selon les indications du concepteur, en particulier lorsque la température diffère des moyennes durant sa prise ou son durcissement initial. Ce suivi peut incomber à l’équipe chargée du contrôle de la qualité dirigée par un ingénieur ou une ingénieure qui vérifie si les spécifications du produit ont bien été suivies.

La surveillance consiste également à gérer les aspects techniques, que l’on pense aux fiches techniques, aux dessins d’ateliers, à la coordination avec l’équipe de conception. Sans oublier bien sûr la gestion administrative, la vérification des quantités ou le suivi des échéanciers de réalisation.

ET LES ÉQUIPEMENTS DANS TOUT ÇA ?

Si ce mode de fonctionnement fait partie intégrante du génie civil, il s’agit aussi de la liste des tâches des ingénieures et ingénieurs exerçant en génie industriel, par exemple pour les équipements. Certains réservoirs sous-pression requièrent des tests de conformité et de

certification, tandis qu’une liste de vérification préopérationnelle et de sécurité accompagne la mise en place d’appareils et de machines au moment de leur installation et de leur démarrage.

« L’ingénieur ou l’ingénieure pratiquant en milieu industriel pourrait se définir comme un ou une membre d’une équipe qui contribue à l’atteinte des objectifs permis par une nouvelle machine, en termes de productivité, de qualité, de vitesse de cadence », illustre Jacques Patry, ing., inspecteur à la surveillance de l’exercice à l’Ordre. La surveillance exercée en génie industriel équivaut à un point d’arrêt pour valider la conformité aux normes de sécurité pour les personnes qui interagissent avec la machine, le personnel de maintenance ou les opérateurs.

Il s’agit d’un rôle actif, puisque l’arrivée d’un nouvel équipement ne se passe pas toujours comme les équipes l’ont imaginé. Jacques Patry se souvient notamment d’une usine de produits hygiéniques dont le toit a été ouvert de 60 centimètres en plein hiver, afin d’installer une nouvelle machine. Comble de malheur, deux tempêtes de neige ont eu lieu pendant ce

« L’ingénieur ou l’ingénieure pratiquant en milieu industriel pourrait se définir comme un ou une membre d’une équipe qui contribue à l’atteinte des objectifs permis par une nouvelle machine. »
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Jacques Patry, ing. Ordre des ingénieurs du Québec

temps… « L’ingénieur chargé de la surveillance a dû veiller à ce que la zone de production adjacente ne soit pas affectée par le chantier et le déneigement. »

LA VALEUR AJOUTÉE DE LA SURVEILLANCE DES TRAVAUX

On l’aura compris, une bonne surveillance des travaux fait souvent la différence entre des travaux bien réalisés, dont les qualités se maintiennent à travers le temps, et des ouvrages à reprendre ou des machines à adapter, parce que des problèmes non résolus ont surgi en chemin. Selon le professionnel en ingénierie Olivier Wontcheu, la

protection du public occupe une place de choix dans la liste des avantages à bien exercer cette fonction. « Comme on le mentionne dans le Guide de pratique professionnelle de l’Ordre, chapitre “Travail de l’ingénieur”, le Code de déontologie des ingénieurs précise dans l’article 2.03 que l’ingénieur a la responsabilité de signaler des situations qui présentent un danger, souligne-t-il. Il peut s’agir d’une pratique qui va à l’encontre des règles de l’art, par exemple. »

Le regard extérieur porté sur la mise en œuvre de certains travaux permet de détecter rapidement les non-conformités aux plans et devis. Ce faisant, la surveillance agit un peu à la manière d’un signal

d’alarme, qui améliore la qualité des travaux lors des étapes critiques de construction, puis de la validation finale.

« En prenant conscience en amont des enjeux de réalisation des projets sur le terrain, il devient plus facile de réduire et de gérer les conséquences des changements et d’éviter les problèmes durant les travaux et l’exploitation. L’échéancier pour la livraison a aussi de meilleures chances d’être respecté », comme l’explique Patrick Dalpé, ing., inspecteur à la surveillance de l’exercice à l’Ordre.

Ce suivi très serré des travaux par une série de points d’arrêt participe aussi à la collecte de renseignements et de données tout au long

Dossier Surveillance des travaux (suite)
« En prenant conscience en amont des enjeux de réalisation des projets sur le terrain, il devient plus facile de réduire et de gérer les conséquences des changements et d’éviter les problèmes durant les travaux et l’exploitation. »
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Patrick Dalpé, ing. Ordre des ingénieurs du Québec

du cycle de vie du projet. « De cette façon, c’est plus facile de retrouver la trace d’un problème éventuel qui a pu mener à un vice caché, explique Olivier Wontcheu. Cette pratique est intéressante, mais tous les entrepreneurs de construction ne l’adoptent pas systématiquement. »

L’enseignant au Collège Ahunstic précise qu’un inspecteur en bâtiment a tout intérêt à avoir accès à ce dossier. Il pourra ainsi prendre connaissance du diagnostic posé par un ingénieur ou une ingénieure au cours de la réparation d’un problème survenu durant la construction de fondations, par exemple.

Ces données techniques, colligées au fil de la surveillance, constituent une véritable mine de renseignements. Plus que jamais, prendre le temps requis et avoir recours aux ressources appropriées pour veiller sur les chantiers et les travaux constitue donc un investissement d’importance capitale.

« Les entrepreneurs de construction ne disposent pas toujours d’un système de contrôle de qualité formel pour garantir l’intégrité des ouvrages, surtout sur les petits chantiers.
»
Olivier Wontcheu Collège Ahuntsic
polymtl150.ca

Mieux s’outiller

Les ingénieures et ingénieurs chargés de la surveillance de chantiers et de travaux disposent d’une multitude d’outils pour les aider dans leur tâche, et de conseils pour favoriser une communication efficace.

Dossier
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Surveillance des travaux

Benoît Courcelles, ing., se souvient très bien de sa première journée de surveillance de chantier alors qu’il venait de recevoir son diplôme en génie civil. Ce jour-là, l’ingénieur qui le supervise l’envoie sur le terrain, où des travaux doivent démarrer. Sa mission : vérifier que rien n’entrave le déroulement du travail à venir. « Je fais le tour et tout me semble très bien, raconte celui qui est devenu professeur au Département des génies civil, géologique et des mines à Polytechnique Montréal. Sauf que, en y revenant avec le responsable, ce dernier découvre en une minute tout ce que j’avais oublié : un câble pose des problèmes de sécurité pour la grue, un petit bâtiment sur place risque de ne pas permettre l’accès à la foreuse, et le portail, trop petit, ne laissera pas passer les camions. »

Vingt ans plus tard, le responsable du programme de maîtrise en gestion des projets en ingénierie civile n’a pas oublié la leçon. L’expérience du terrain, l’aide des pairs et un très bon sens de l’observation sont indispensables pour exercer une surveillance des travaux efficace. Sans parler des activités de formation continue

pour constamment se coller à l’évolution des normes et des procédés.

Les manuels représentent aussi des ouvrages de référence incontournables. Le Centre d’expertise et de recherche en infrastructures urbaines (CERIU) propose le Guide de surveillance des travaux d’infrastructures municipales, tandis que le ministère des Transports et de la Mobilité durable (MTMD) dispose lui aussi de son propre guide de surveillance des travaux. Ce ministère publie également des guides très précis en lien avec les ouvrages routiers. En outre, la société Les Ponts Jacques Cartier et Champlain Incorporée prépare des publications pour assurer la qualité et la conformité des ouvrages qu’elle gère. On trouve d’ailleurs sur son site les sections normalisées des documents d’appels d’offres pour les contrats de construction.

Côté génie industriel, la Régie du bâtiment du Québec procède à certaines vérifications en cours de construction, pour voir à ce que les produits répondent aux exigences. Cela peut concerner la qualification des soudures, l’épaisseur des produits d’apprêt contre la corrosion,

etc. Les appareils sous-pression font également l’objet d’une surveillance particulière.

SUIVEZ LE GUIDE !

Autre élément essentiel, le plan de surveillance. Le MTMD l’exige pour presque tous les projets avant même le démarrage des travaux supervisés par un mandataire. L’Ordre des ingénieurs a pour sa part son propre Guide de surveillance des travaux, inclus dans le Guide de pratique professionnelle (voir l’article en page 46). Axé sur la pratique de l’ingénierie, ce guide revient sur le processus à mettre en place pour évaluer les risques des travaux et s’assurer du bon déroulement d’un projet.

Les outils, les guides, les manuels ne manquent donc pas pour les ingénieures et ingénieurs chargés de surveiller la réalisation d’un projet. Benoît Courcelles cite aussi l’aide qu’apportent certains moyens technologiques, comme les bases de données de chantier. En quelques clics, il devient facile de géolocaliser une pièce d’équipement, même sur un gros chantier comme celui d’un hôpital.

« L’ingénieur ou l’ingénieure qui surveille les travaux occupe un poste charnière entre le client et le maître d’ouvrage et a tout intérêt à privilégier le dialogue et la transparence, afin de prévenir les risques. »
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Benoît Courcelles , ing. Polytechnique Montréal

L’informatisation relative à l’arrivée et aux départs des chargements de camions rend aussi la surveillance des matériaux plus fluide.

MISER SUR LA COMMUNICATION

Cette assistance technique doit absolument s’accompagner d’une excellente communication pour

atteindre son plein potentiel. C’est ce qui est enseigné aux étudiantes et étudiants de Benoît Courcelles dans leur cours sur le déroulement des projets. « L’ingénieur ou l’ingénieure qui surveille les travaux occupe un poste charnière entre le client et le maître d’ouvrage et a tout intérêt à privilégier le dialogue et la transparence, afin de prévenir les risques », lance-t-il.

Il peut s’agir d’un sol différent de celui qu’on avait anticipé lors des prévisions, ou de la découverte d’un réservoir plein de contaminants dont on ignorait l’existence. En mettant très rapidement beaucoup de personnes au courant du problème potentiel, la négociation s’avère souvent plus facile. Et l’on réduit du même coup les écarts entre les plans et devis et

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les réalisations, écarts qui peuvent grandir au fur et à mesure que le projet avance.

En plus des compétences techniques, le rôle de chef d’orchestre qui incombe à la personne responsable de la surveillance requiert aussi certaines qualités humaines particulières. Julie Morin, ing., qui a donné pendant plusieurs années la formation sur la gestion de la mise en œuvre d’un projet à l’Ordre des ingénieurs, en a défini plusieurs. Elle abonde dans le même sens que Benoît Courcelles et réitère l’importance de communiquer efficacement.

La formatrice, qui donne des cours au CERIU, recommande aux ingénieures, ingénieurs et aux équipes responsables de la supervision de chantier de planifier les communications. Il faut, selon elle, choisir son mode de communication (écrit, verbal, visuel) en fonction de l’importance et de l’usage du message à transmettre, tout en s’adaptant à ses interlocuteurs et interlocutrices. « C’est primordial pour l’ingénieur ou l’ingénieure qui surveille les travaux et pour les membres de son équipe d’être respectueux et se faire respecter, autrement dit de faire preuve de flexibilité sans être

trop sévères ni trop laxistes », ajoute Julie Morin.

LES DEUX CÔTÉS DE LA MÉDAILLE

« Si l’on relève un acte de nonconformité au cours de l’exécution d’un projet, il faut communiquer de façon courtoise et efficace, indique Julie Morin. Par exemple, on doit éviter d’écrire des phrases en caractères gras et soulignés. Mieux vaut laisser les émotions de côté, et s’en tenir aux renseignements factuels en se référant toujours aux articles des documents contractuels ou règlementaires concernés. » Selon l’ingénieure-enseignante, l’empathie, c’est-à-dire la capacité de se mettre dans la peau de l’autre, peut aussi aider à dénouer certaines situations tendues. Cette attitude aide à bien comprendre la réalité de notre interlocuteur ou interlocutrice et à prendre en compte aussi bien les contraintes du projet que celles du terrain.

La volonté de maintenir un bon climat d’échanges et l’attention apportée pour choisir le mode de communication approprié jouent également un rôle déterminant.

« Dans un premier temps, un simple

appel téléphonique au maître d’ouvrage permet souvent d’expliquer une situation compliquée, précise la formatrice. Une autre stratégie gagnante dans les communications consiste à bien identifier les destinataires des messages et à limiter le nombre de courriels. De plus, il est important pour le surveillant ou la surveillante de toujours garder une trace écrite des communications verbales dans le journal du chantier. » Julie Morin insiste aussi sur la nécessité de planifier les communications entre le client, les personnes chargées de la conception et l’entrepreneur avant même que les travaux ne démarrent. De cette façon, le surveillant ou la surveillante s’adresse à la bonne personne en cas de problème.

On le voit, les ingénieures et ingénieurs disposent de plus d’un outil dans leur sac pour exercer leur mandat de surveillance des chantiers et des travaux. La communication joue aussi un rôle prépondérant pour s’assurer que l’entrepreneur applique bien les directives ou corrige les erreurs éventuelles. Tout cela est nécessaire pour favoriser la réussite d’un projet et veiller à la sécurité du public.

« C’est primordial pour l’ingénieur ou l’ingénieure qui surveille les travaux et pour les membres de son équipe d’être respectueux et se faire respecter, autrement dit de faire preuve de flexibilité sans être trop sévères ni trop laxistes. »
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Julie Morin, ing. CERIU

Le Guide de pratique professionnelle en appui à la surveillance

Lorsque Jacques Patry, ing., inspecteur à la surveillance de l’exercice à l’Ordre, rencontre une ingénieure ou un ingénieur, il ne manque pas de lui présenter les sections du Guide de pratique professionnelle (GPP) qui se rapprochent le plus de sa pratique et de ses besoins. « Ce guide, en constante évolution, est particulièrement intéressant pour les ingénieures et ingénieurs qui travaillent dans les petites et moyennes entreprises et qui n’ont pas accès à des structures d’encadrement formelles, remarque-t-il. Il peut aussi bénéficier aux jeunes membres. »

Depuis 2015, le chapitre « Travail de l’ingénieur » comprend une section sur la surveillance des travaux qui détaille les éléments fondamentaux et les bonnes pratiques à prendre en compte lorsqu’on exerce des activités dans ce domaine. On y trouve notamment la description des rôles et des responsabilités des intervenants et intervenantes, et plus particulièrement ceux des ingénieures et ingénieurs responsables de la surveillance des travaux. L’importance d’établir un mandat écrit clair et précis y est d’ailleurs soulignée. La section décrit également les différentes étapes du processus de surveillance et les huit éléments à inclure dans un plan de surveillance. Parmi eux, le plan de gestion de la qualité et les obligations relatives à la santé et la sécurité, notamment lorsque des travaux dangereux sont réalisés.

Pour une surveillance complète et adéquate

Bien d’autres aspects de la surveillance sont abordés dans cette section, comme la vérification de la conformité aux plans et devis et aux normes applicables, la vérification de la qualité des matériaux et des travaux et du respect des exigences techniques, et la gestion des changements apportés en cours de projet. Des activités complémentaires telles que les conseils au maître d’ouvrage ou la préparation de certificats de fin de travaux et d’attestations de conformité y sont également mentionnées.

Avec ce document, les ingénieures et ingénieurs disposent d’un outil pratique pour effectuer la surveillance de façon complète et adéquate, une activité constituant l’une des facettes d’un projet d’ingénierie. D’autres dimensions comme l’analyse et la conception, la gestion des risques, la gestion de projets et d’équipes et le développement durable font l’objet de chapitres dans la section « Travail de l’ingénieur » du GPP.

Pour consulter la section « Surveillance des travaux » du GPP : bit.ly/GPP_Surveillance_travaux

Dossier Surveillance des travaux (suite) P46 | juillet-août 2023 | Plan

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Mieux protéger les chantiers

Les avantages à instaurer un mécanisme obligatoire de surveillance pour les réalisations qui sont liées à des plans et devis et visées par des lois professionnelles abondent. Le public n’en serait que mieux protégé.

Dossier Surveillance des
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travaux

Rarement la volonté d’imposer un contrôle de la qualité sur les chantiers au Québec n’a fait autant consensus. Les différents acteurs du milieu de la construction y vont de leurs propositions pour y parvenir. À ce chapitre, cela fait plusieurs années que trois ordres professionnels, soit les ordres des ingénieurs, des architectes et des technologues professionnels, ainsi que l’Association des firmes de génie-conseil du Québec militent pour la surveillance obligatoire des travaux, une mesure qui reçoit un nombre croissant d’appuis dans le milieu.

« C’est le bon moment pour adopter la surveillance obligatoire des travaux, affirme Sophie LarivièreMantha, ing., la présidente de l’Ordre des ingénieurs du Québec. Il y a urgence d’agir lorsqu’on apprend par l’Autorité des marchés financiers que de nombreux assureurs refusent désormais d’assurer les syndicats de copropriétés récentes, en raison de sinistres directement liés à la présence de vices cachés. » Un avis que partage Pierre Corriveau, qui préside l’Ordre des architectes du Québec. « Il faut savoir que le gouvernement exige des plans de surveillance pour le secteur institutionnel, explique-t-il.

Pourquoi dans ce cas-là ne pas mettre en place le même mécanisme pour les constructions résidentielles ? »

Le public vit dans l’illusion que les réalisations faites d’après plans et devis sont protégées, alors qu’en fait il ne s’agit que de la portion conception, signale Pierre Corriveau. Cette nuance, beaucoup de personnes la découvrent malheureusement trop tard, lorsqu’elles se rendent compte que certains travaux effectués sur leur maison n’ont pas été exécutés selon les règles de l’art.

« Plus on s’éloigne du secteur public et des grands édifices commerciaux, plus on remarque des carences au chapitre de la surveillance des travaux de construction, remarque Bernard Bigras, président de l’Association des firmes de génie-conseil du Québec. On a connu ces dernières années une véritable surchauffe dans le secteur de la construction, en particulier pour le marché locatif. Accélérer la réalisation des projets ne doit cependant pas se faire au détriment de la qualité et de la sécurité des ouvrages. » Selon lui, l’adoption d’un plan de surveillance adéquat assure une certaine durabilité aux réalisations.

TENIR COMPTE DES PARTICULARITÉS

Bien décidée à obtenir gain de cause auprès du gouvernement afin qu’il impose un système de surveillance obligatoire pour les chantiers d’ouvrages visés par la Loi sur les ingénieurs et la Loi sur les architectes, Sophie Larivière-Mantha détaille la forme qu’il devrait prendre. De l’avis de la présidente de l’Ordre des ingénieurs du Québec, il faut que les professionnels et les professionnelles puissent exercer leur jugement en définissant les paramètres du plan de surveillance, plutôt que de se coller aux paramètres fixés par une inspection standard. Il suffit de penser à deux hôtels, l’un ayant une piscine sur le toit et l’autre pas, pour comprendre que les plans de surveillance risquent de différer entre ces bâtiments

Suivre un chantier à différentes étapes charnières peut prévenir plusieurs erreurs de bonne foi et bien des malentendus entre les concepteurs et les constructeurs, relève le président de l’Ordre des architectes du Québec. « Parfois, un détail sur le plan répond à un besoin très particulier de la réalisation, soutient-il. Il faut donc pouvoir aller l’expliquer au moment opportun,

« Il y a urgence d’agir lorsqu’on apprend que de nombreux assureurs refusent désormais d’assurer les syndicats de copropriétés récentes, en raison de sinistres directement liés à la présence de vices cachés. »
Sophie Larivière-Mantha, ing. Ordre des ingénieurs
du Québec
Plan | juillet-août 2023 | P49
Photo : Nadia Zheng

par exemple avant que l’entrepreneur ne recouvre une surface de gypse. C’est dans ce genre de circonstances que le dialogue entre les parties, établi durant la surveillance, prend tout son sens. »

Le président de l’Association des firmes de génie-conseil estime que le Guide de pratique professionnelle de l’Ordre des ingénieurs du Québec constitue une bonne base pour effectuer une surveillance adéquate des projets. Ce document fournit en effet la chronologie des étapes à franchir et, surtout, il définit les responsabilités des intervenantes et intervenants associés au plan de surveillance, en plus de traiter de la coordination entre les parties prenantes. « Il faut qu’il y ait un constant aller-retour entre celles et ceux qui exécutent la construction et l’architecte ou l’ingénieur qui a la responsabilité professionnelle

des plans et devis », précise Bernard Bigras.

DES RESPONSABILITÉS PARTAGÉES

Comme le fait remarquer la présidente de l’Ordre des ingénieurs, les technologues professionnels peuvent aussi jouer un rôle important dans un système obligatoire de surveillance. « Un règlement qui permettra aux technologues professionnels d’exercer certaines activités professionnelles en ingénierie, qui touche entre autres la surveillance, est actuellement examiné par l’Office des professions », indique Sophie LarivièreMantha. L’Ordre des architectes mène une démarche similaire. Le but : permettre notamment que les activités de surveillance puissent

être réalisées par des technologues professionnels en architecture. Le manque actuel de main-d’œuvre requiert effectivement une certaine souplesse pour prendre en charge cette nouvelle responsabilité.

Ceux et celles qui s’opposent aux mesures obligatoires de surveillance évoquent souvent les frais qu’entraînerait la mise en place de ce système. « Il s’agit d’un coût très minime lorsqu’on considère le cycle total de vie d’une construction », réplique la présidente de l’Ordre des ingénieurs. Les coûts nécessaires à la surveillance des travaux se situent habituellement entre 3,5 % et 7,5 %. Aux yeux de Sophie Larivière-Mantha, il s’agit de sommes bien moindres que celles qu’entraîne l’inaction.

« Une étude de l’organisme Garantie de construction résidentielle évalue

« Il faut savoir que le gouvernement exige des plans de surveillance pour le secteur institutionnel. Pourquoi dans ce cas-là ne pas mettre en place le même mécanisme pour les constructions résidentielles ? »
Dossier Surveillance des travaux (suite) P50 | juillet-août 2023 | Plan
Pierre Corriveau, architecte Ordre des architectes du Québec

que les déficiences corrigées directement sur un chantier reviennent de 8 à 15 fois moins chères que celles qu’on détecte une fois la réalisation terminée », souligne Pierre Corriveau. Pour s’en convaincre,

il suffit de penser à ce que coûte la réparation d’un toit qui coule ou l’élimination de moisissures causées par des infiltrations d’eau. Sans prévenir tous les problèmes, la surveillance d’un chantier sert

sans nul doute à en éviter plusieurs. Cette mesure pourrait donc contribuer à améliorer grandement la qualité des réalisations et à assurer leur longévité.

La RBQ, partie prenante de la discussion

En 2021, le gouvernement a donné un mandat clair à la Régie du bâtiment du Québec (RBQ) afin de définir un nouveau modèle d’inspection des travaux de construction avec la Corporation des maîtres électriciens du Québec et la Corporation des maîtres mécaniciens en tuyauterie du Québec. Plusieurs échanges ont eu lieu au cours des derniers mois avec plus d’une dizaine de partenaires, dont les associations d’entrepreneurs, les ordres professionnels (outre l’Ordre des ingénieurs du Québec, l’Ordre des architectes du Québec et l’Ordre des technologues professionnels du Québec) et les municipalités.

Déjà, ces discussions ont permis d’établir un diagnostic de la situation, de définir les objectifs et de proposer des pistes de solution. « On sent une volonté de collaboration des partenaires, souligne Michel Beaudoin, PDG de la RBQ. C’est ensemble que nous parviendrons à revoir le modèle d’inspection au Québec. »

Plusieurs scénarios à l’étude

De nombreuses pistes sont sur la table actuellement. Elles prévoient notamment de procéder aux inspections à des étapes charnières de la construction ou encore de recourir à des attestations de conformité, réalisées par des professionnelles et des professionnels mandatés pour la surveillance des travaux. Autres possibilités : collaborer étroitement avec les partenaires pour effectuer les activités d’inspection

et augmenter le nombre d’activités d’inspection réalisées par l’organisme sans but lucratif Garantie de construction résidentielle (GCR), dans les bâtiments assujettis au Plan de garantie des bâtiments résidentiels neufs. Un règlement de la RBQ préciserait dans quel cas une surveillance au moyen d’attestations de conformité serait nécessaire et selon quelles modalités. Un tel règlement serait élaboré en collaboration avec ses partenaires, dont l’Ordre des ingénieurs du Québec.

Ces dispositions destinées à moderniser l’ensemble de l’industrie de la construction concernent évidemment les activités au Québec. Cependant, la RBQ est partie prenante des travaux visant l’harmonisation des codes entre les provinces, en vertu de l’Accord de conciliation sur les codes de construction lié à l’Accord de libre-échange. En 2020, la RBQ a entrepris des démarches de concertation auprès des ministères, des organismes et des partenaires afin de faciliter l’arrimage de la réglementation québécoise avec les codes nationaux.

Cet accord réduirait les obstacles au commerce intérieur canadien en facilitant la mobilité de la maind’œuvre entre les provinces et territoires. Cela permettrait aussi de diminuer les coûts additionnels et le fardeau administratif pour les entreprises qui souhaitent construire des bâtiments à différents endroits au Canada. Sans parler bien sûr d’une réduction du nombre d’écarts entre les codes de construction et les codes nationaux.

« Accélérer la réalisation des projets ne doit cependant pas se faire au détriment de la qualité et de la sécurité des ouvrages. »
Plan | juillet-août 2023 | P51

LAURÉATS - PRIXDE L' O

ERDR 2023

Sous le thème de la curiosité

Le 31 mai dernier, plus de 200 membres, amis et amies de l’Ordre ont assisté à cet événement annuel au Centre des sciences de Montréal.

Lors de la remise de prix, animée par KaterineLune Rollet, nous avons dévoilé le nom des lauréats et lauréates des Prix de l’Ordre 2023. Parmi la trentaine de finalistes, 12 personnes inspirantes pour la profession ont reçu un prix.

L es L aur É atS

GRAND PRIX D’EXCELLENCE PROFESSIONNELLE

Après avoir fait un baccalauréat en génie mécanique à l’Université de Sherbrooke, un doctorat en robotique à l’Université McGill et un post-doctorat à l’INRIA en France, Clément Gosselin a fondé le Laboratoire de robotique de l’Université Laval en 1989. Son équipe de recherche est devenue un centre incontournable dans le milieu de la recherche en robotique au niveau international, particulièrement dans le domaine des robots parallèles et des mains robotiques sous-actionnées. Il a formé plusieurs générations de roboticiens à la maîtrise et au doctorat, contribuant ainsi de façon significative à l’essor de la robotique au Québec et au Canada.

CLÉMENT GOSSELIN, ing. Professeur titulaire Université Laval

PRIX DE LA PRÉSIDENCE POUR IMPLICATION EXCEPTIONNELLE À L’ORDRE

Nadia Lehoux est professeure et directrice du programme de baccalauréat en génie industriel de l’Université Laval. Elle est également directrice adjointe du Centre interuniversitaire de recherche sur les réseaux d’entreprise, la logistique et le transport. Son expertise repose notamment sur le recours à la recherche opérationnelle pour concevoir des outils aptes à guider la prise de décisions dans le milieu manufacturier. Elle est actuellement présidente du Comité d’admission à l’exercice de l’Ordre des ingénieurs du Québec, et siège au sein du Bureau canadien des conditions d’admission en génie d’Ingénieurs Canada.

NADIA LEHOUX, ing.

Professeure titulaire Université Laval

H ONO ri S gEN I us

ENGAGEMENT SOCIAL

MARTINE LANOUE, ing.

Assainissement des eaux — Ville de Terrebonne

Cette ingénieure chimiste spécialisée en eau est engagée dans le respect de l’environnement et l’amélioration des pratiques en gestion de l’eau par son implication dans une multitude d’initiatives et de comités.

ENTREPRENEURIAT

OLIVIER MARCOTTE, ing.

Président — Nucleom

Il a fondé l’entreprise Nucleom en 2010, à l’âge de 28 ans. En participant à la conception et l'intégration d'outils spécialisés, il est rapidement devenu expert en inspection de réacteurs de type CANDU.

MENTORAT

YVAN CÔTÉ, ing.

Directeur, Grand Nord — Bouthillette Parizeau

Il a mis sur pied un programme de mentorat pour les jeunes ingénieur.e.s qui souhaitent travailler dans le Grand Nord. Il exerce un leadership naturel par son assurance et par ses aptitudes à transmettre son savoir.

PROGRESSION DES FEMMES DANS LA PROFESSION

CHANTAL GUAY, ing.

Directrice générale — Conseil canadien des normes

Elle a mené de grandes avancées dans le domaine de la normalisation au Canada et à l'étranger, entre autres dans les domaines de l'égalité des sexes, de l'environnement, de l'économie numérique et de l'innovation.

RELÈVE

AUDREY CORBEIL THERRIEN, ing.

Professeure adjointe — Université de Sherbrooke

Elle dirige la Chaire de recherche du Canada niveau 2 sur l’intelligence temps réel embarquée pour détecteurs à débit ultrarapide. Elle a travaillé au CERN en Suisse et au SLAC National Accelerator Laboratory (É.-U.).

RECHERCHE OU ENSEIGNEMENT DU GÉNIE

CAROLINE BOUDOUX, ing.

Professeure titulaire — Polytechnique Montréal

Cette ingénieure est une pionnière de l’optique biomédicale. Chercheuse de renommée mondiale, elle bâtit des ponts entre l’ingénierie et la médecine. Également entrepreneure, elle a co-fondé Castor Optique en 2013.

H ONO ri S gEN I us −PrOJets

PROJET D’INGÉNIERIE

Projet : Plateforme de forage flottante à ancrage vertical

BRUNO LECLERC, ing.

Ingénieur principal, R-D — Le Groupe Océan

Ce projet consiste à développer une plateforme de forage géotechnique flottante, stable et sécuritaire, dans le cadre d’une étude géotechnique du sous-sol marin du Saint-Laurent, entre Québec et Lévis. Le Groupe Océan s'est investi dans la création d'un nouvel équipement maritime à haute capacité, muni de pieux d'ancrage d'une longueur extrême, conçu sur mesure en respectant l’enveloppe budgétaire octroyée.

INNOVATION TECHNOLOGIQUE

Projet : Automate de production de radio-isotopes médicaux

JEAN-FRANÇOIS BEAUDOIN , ing.

Ingénieur biomédical — CIUSSS de l’Estrie - CHUS

Une équipe multidisciplinaire composée de radiochimistes et d’un ingénieur du Centre de recherche de l’hôpital universitaire de Sherbrooke a conçu et déployé un automate pour décupler la production du Gallium 68 par cyclotron. Le résultat permet d’accueillir des patients venant de partout au Canada, qui peuvent ainsi recevoir un diagnostic. Le produit est également distribué dans d'autres centres hospitaliers du Québec.

DÉVELOPPEMENT DURABLE

Projet : École Curé-Paquin

MAXIME BOISCLAIR , ing.

Directeur, développement durable — gbi experts-conseils

L’École Curé-Paquin est le premier projet au Québec et la première école au Canada à obtenir la certification « bâtiment à carbone zéro » par le Conseil du bâtiment durable du Canada. Dans la conception de ce projet, la firme GBI a agi comme chef de file de l’ingénierie en mécanique et électricité du bâtiment et en développement durable. Ses équipes y ont intégré plusieurs nouvelles technologies permettant la réduction de la consommation énergétique et la réduction de l’impact environnemental.

PrIX MÉrite Du cIq

MÉRITE DU CONSEIL INTERPROFESSIONNEL DU QUÉBEC

Administrateur de l’Ordre de 2013 à 2022, Éric Bordeleau a reçu le prix Mérite du Conseil interprofessionnel du Québec (CIQ) en reconnaissance de son apport au développement de la profession et du système professionnel. En plus de sa contribution à titre d’administrateur, Eric Bordeleau a piloté les travaux entourant l’élaboration d’un règlement qui permettra aux technologues professionnels d’exercer certaines activités professionnelles en ingénierie. Ce règlement, qui devrait sous peu être approuvé par le gouvernement, constitue un important jalon pour la collaboration entre les ordres professionnels.

ÉMISSIONS DE GES COMPENSÉES

La compensation des émissions de gaz à effet de serre liées à la Soirée est soutenue par nos partenaires phares. Ce geste atteste l’engagement que nous portons envers le développement durable.

— Sur cette photo, Eric Bordeleau est accompagné de Sophie Larivière-Mantha, présidente de l'Ordre (à gauche), et de Danielle Boué, présidente du CIQ (à droite).

TÉMOIGNAGES RÉCOLTÉS DANS LE CADRE DE LA SOIRÉE EN LIEN AVEC LE THÈME DE LA CURIOSITÉ...

Comment la curiosité a-t-elle joué un rôle dans l'orientation de votre carrière en génie ?

La curiosité a joué un rôle important...quand j’étais petit, je « cassais » mes jouets pour comprendre comment ils étaient faits.

— Martin Thibault, ing.

Elle m'a incité à découvrir d'autres cultures, langues et professionnels avec lesquels j'ai pu échanger des idées et apprendre d'eux. La curiosité m'a poussé à continuer à me former et à me mettre à jour constamment dans mon domaine, ainsi qu'à chercher de nouveaux défis et opportunités qui me permettent de grandir en tant que professionnel et en tant que personne.

— Carlos Hilarion, ing.

Au fil du temps, ma curiosité m’a amené à m’intéresser à différentes approches utilisées pour concevoir un produit. J'ai découvert une foule d’outils de conception qui m'ont permis d’améliorer ma performance en ingénierie.

— Bruno Leclerc, ing.

C’est pour ça que je suis ingénieure! Je voulais savoir comment tout fonctionnait.

— Sophie Lariviève Mantha, ing.

La curiosité, c'est une porte d'entrée à vouloir apprendre et dans le monde du génie lorsque l'on veut apprendre, il n'y a plus de limite et on en fait un métier!

— Alexandre Lynch, ing.

La curiosité m’a toujours servi d’inspiration dans ma carrière d’ingénieur en développement durable. Elle m’a amené à découvrir des innovations, et même d’abattre certains paradigmes qui s’étaient ancrés dans mes réflexions. La curiosité anime l’innovation, et l’innovation fait partie intégrante de mon ADN!

— Maxime Boisclair, ing.

Comment encouragez-vous la curiosité au sein de votre équipe ?

Je donne l'exemple en étant curieux moimême. Je pose des questions, j'explore de nouvelles idées et je suis ouvert aux suggestions de mon équipe. J'organise régulièrement des séances de partage d'expériences et des discussions techniques pour favoriser l'apprentissage continu et l'échange d'idées.

— Carlos Hilarion, ing.

Quels conseils donneriez-vous aux futurs ingénieur.e.s qui souhaitent cultiver ou exploiter leur curiosité ?

Toujours rester agile et se questionner sur les solutions tout en étant à l'écoute des besoins et des objectifs. La collecte d'information est primordiale dans le processus de conception. L'écoute et l'empathie sont des qualités appréciées.

— Yvan Côté, ing.

Restez attentifs à la petite voix en dedans, cette petite voix qui exprime son étonnement, qui fronce les sourcils et identifie ce qui cloche, ce qui devrait être différent, ce qui mériterait un changement, ce qui devrait fonctionner autrement.

— Luc Sirois, ing.

Approfondir des sujets avec des lectures, se garder 30 min par semaine pour lire sur un sujet qu’on ne connait pas.

— Martin Thibault, ing.

Comment nourrissez-vous et entretenez-vous votre curiosité ?

Écouter des livres, écouter les gens, écouter les enfants, écouter tout le temps. Créer le silence pour entendre les signaux faibles qui chuchotent de nouvelles idées, de grands changements à venir.

— Luc Sirois, ing.

Beaucoup de lectures, sur plein de sujets que je connais peu ou pas.

— Louis Beauchemin, ing.

Je demeure sensible aux beautés de la nature et à l’art. Je m’intéresse aux personnes, ce qu’ils font dans la vie, ce qui les intéresse…

— Bruno Leclerc, ing.

M erc I

À NOS parTE Na I reS

SOIRÉE PRÉSENTÉE PAR EN COLLABORATION AVEC

Dossier Modélisation des données du bâtiment (BIM)

P60 | juillet-août 2023 | Plan

Une gestion collaborative des projets de construction

En proposant des maquettes numériques tridimensionnelles et une approche collaborative, la modélisation des données du bâtiment (désignée par le sigle BIM correspondant à l’appellation anglaise Building Information Modeling) transforme la manière dont les projets sont gérés dans l’industrie de la construction.

Les mérites de la modélisation des données du bâtiment pour la gestion des projets de construction sont largement reconnus. L’étroite collaboration de toutes les parties prenantes est au cœur du BIM, qui est une représentation numérique des caractéristiques physiques et fonctionnelles d’un bâtiment ou d’une infrastructure. Le BIM met en commun et structure toutes les données et informations provenant des diverses disciplines auxquelles on a recours dans la réalisation d’un projet et constitue une base

fiable pour les décisions tout au long du cycle de vie de l’actif bâti. À travers cette course à relais qu’est la construction, le BIM vient réduire la marge d’erreur, faciliter le travail collaboratif et améliorer la qualité du projet final. Grâce au BIM, tous et toutes travaillent en synergie à partir d’une même base fiable qui évolue en temps réel et prend en compte l’entièreté d’un projet de construction, depuis son idéation et sa construction, en passant par son exploitation et sa maintenance, et jusqu’à la fin du cycle de vie d’une infrastructure.

Plan | juillet-août 2023 | P61

« Avec le BIM, on arrive à construire tout le projet virtuellement avant la mise en chantier, souligne Ivanka Iordanova, professeure à l’École de technologie supérieure (ÉTS), experte en BIM. La modélisation multidimensionnelle permet l’intégration de tous les éléments, jusqu’aux infimes détails, nécessaires pour ensuite faire une simulation de performance à la fois structurelle, énergétique, environnementale, acoustique, etc. Il est possible de se rapprocher très près de la réalité avec cette modélisation. Ainsi, le BIM aide à réduire les erreurs puisqu’on peut les déceler et les corriger assez tôt dans le projet, de façon que leur correction ait un moindre impact sur le coût et l’échéancier des travaux. Son caractère pluridisciplinaire prend en compte toutes les disciplines dans un même espace de collaboration et de communication. C’est très précieux comme outil de gestion. »

Le BIM en lui-même est une grosse base de données partagée, un environnement commun des données. Les intervenants et intervenantes de chacune des disciplines produisent leur propre fichier qu’ils intègrent ensuite dans le même espace de partage. Au moyen d’un logiciel ou d’une plateforme BIM spécialement conçus pour cette mise en commun, il est alors possible de voir le bâtiment avec tous les aspects superposés.

OPTIMISATION DE L’OUTIL

Cependant, la professeure Iordanova insiste sur le fait que cette modélisation doit être analysée adéquatement, du point de vue de la personne qui l’utilise comme de celui du ou de la propriétaire ou du gestionnaire.

« Il faut faire l’effort d’exploiter pleinement le modèle BIM pour pouvoir en tirer le maximum de bénéfices, note-t-elle. Le BIM exige de la rigueur pour représenter l’évolution du projet, il doit être alimenté continuellement. Obligatoirement, il faut attribuer les ressources nécessaires pour sa mise à jour constante, un coordonnateur BIM par exemple, pour s’assurer que le modèle correspond à l’évolution de la conception et à la réalité au chantier à tout moment. C’est seulement ainsi qu’il est possible de profiter de tous les avantages. Parce qu’il permet d’avoir un regard commun sur tout le projet, le modèle BIM favorise nettement le travail collaboratif, ce qui aide énormément à la conception d’une construction de meilleure qualité. Toute l’information recueillie sert à gérer le bâtiment de a à z, pendant son

Dossier Modélisation des données du bâtiment (BIM)
« Exploiter, maintenir et gérer un actif de façon optimale pendant toute sa durée de vie, et même jusqu’à son démantèlement, voilà ce que propose le BIM. »
P62 | juillet-août 2023 | Plan
Emil Dobrescu, ing. Hydro-Québec

cycle de vie complet, pour une réelle optimisation du projet. »

UN LEVIER DE COHÉSION

« Le BIM permet un suivi rigoureux des besoins du client et une meilleure compréhension du concept et de la constructibilité du projet, des facteurs clés pour assurer le succès d’un projet de construction, explique Emil Dobrescu, ing., expert CAO 3D-BIM chez Hydro-Québec. Le BIM favorise une collaboration étendue entre tous les acteurs contributeurs et toutes les parties prenantes. C’est un outil très efficace pour réaliser des projets clés en main de haute qualité, dans les délais prévus et à l’intérieur de l’enveloppe budgétaire fixée. »

Selon Emil Dobrescu, cette collaboration autour d’un référentiel de travail commun, représenté sous la forme d’une maquette fédérée, permet à toutes les parties prenantes d’avoir une seule source de vérité, d’éviter de potentielles erreurs durant la phase de conception, d’améliorer le concept et de décliner plusieurs variantes du concept

initial. « Ainsi, à la phase suivante, celle de la construction, on arrive à réaliser des ouvrages, des installations ou des infrastructures d’une qualité nettement supérieure, précise-t-il. Au-delà de la conception et de la construction, le BIM met ainsi la table pour une myriade de possibilités. Exploiter, maintenir et gérer un actif de façon optimale pendant toute sa durée de vie, et même jusqu’à son démantèlement, voilà ce que propose le BIM. »

UN OUTIL DE PRODUCTIVITÉ

L’arrivée du BIM dans le domaine de la construction a introduit un nouveau paradigme, celui du travail collaboratif. « Cette méthode de travail élimine le cloisonnement et le travail séquentiel pour évoluer vers un système de travail structuré, organisé à partir d’une équipe de projet unie autour d’un seul référentiel commun, mentionne Emil Dobrescu. Le concept “intervenants, processus d’affaires, outils de travail et données” (People, Process, Tools and Data) est au cœur de la réussite d’un projet gouverné par le BIM. »

Emil Dobrescu indique que les entrepreneurs ont été les premiers à comprendre les bénéfices du BIM. « Ç’a été difficile au début, surtout en raison de la règle selon laquelle le donneur d’ouvrage attribue le contrat au soumissionnaire qui propose le plus bas prix dans le cadre d’un appel d’offres pour les projets publics, parce que le BIM augmente le coût d’un projet. Mais les entrepreneurs ont vite réalisé que le BIM leur permettait d’être plus productifs. Dans un même laps de temps, ils peuvent ainsi réaliser beaucoup plus de projets, et souvent les terminer avant les délais prescrits. Ça représente donc plus de profits et de contrats pour eux. »

Emil Dobrescu rappelle que le BIM est régi entre autres par la norme ISO 19650, une norme internationale en constante évolution. « Bien que le fond du BIM demeure le même, chaque pays a ses couleurs propres, signale-t-il. Les aspects légaux et les encadrements sont différents d’un pays à l’autre. La mise en place éventuelle d’une politique internationale permettra la mondialisation du BIM et facilitera assurément aux entreprises québécoises la réalisation de projets de construction à l’étranger. »

« Parce qu’il permet d’avoir un regard commun sur tout le projet, le modèle BIM favorise nettement le travail collaboratif, ce qui aide énormément à la conception d’une construction de meilleure qualité. »
Ivanka Iordanova
Plan | juillet-août 2023 | P63
École de technologie supérieure

Modélisation des données du bâtiment (BIM)

Révolutionner les projets d’infrastructure

Jusqu’ici, de grands projets d’infrastructure ont été menés au Québec en intégrant la méthode BIM, à commencer par la construction du Centre hospitalier de l’Université de Montréal, terminée en 2021. La réalisation du Réseau express métropolitain (REM) se fait également partiellement selon le processus BIM. L’industrie suit progressivement cette trajectoire.

Le gouvernement du Québec, par l’intermédiaire de plusieurs grands donneurs d’ouvrage publics, déploie actuellement la Feuille de route gouvernementale pour la mise en œuvre du BIM, laquelle vise l’utilisation du BIM dans tous les projets d’infrastructure publique. Déployée sur

un horizon de cinq ans (2021-2026), cette Feuille de route a comme objectifs ultimes l’accroissement de la productivité et une contribution dans la réduction de la pénurie de main-d’œuvre.

Hydro-Québec est très avancée dans l’intégration de la modélisation

des données du bâtiment. « Nous travaillons en mode BIM depuis plus de 15 ans, d’abord pour la conception assistée par ordinateur, puis pour les volets concernant l’échéancier et le coût, précise Emil Dobrescu, ing., expert CAO 3D-BIM chez Hydro-Québec. Tant qu’à avoir accès à une telle richesse,

Dossier
P64 | juillet-août 2023 | Plan

il faut l’utiliser, penser en mode BIM, surtout quand on voit ce qui se passe mondialement ; c’est la voie de l’avenir pour l’industrie. Les autres provinces canadiennes sont moins avancées, elles vont s’inspirer du Québec. »

À la Société québécoise des infrastructures (SQI), le BIM fait l’objet d’un déploiement structuré et progressif depuis 2016. Les aspects de la conception intégrée et de la coordination BIM (désignées par le sigle 3D dans la Feuille de route) sont déjà mis en œuvre dans tous les projets de plus de 50 millions de dollars, et ce, depuis quelques années ; les dimensions relatives à l’échéancier (4D), au coût (5D), au développement durable (6D) et à l’exploitation (7D) seront graduellement intégrées dans l’horizon 2023-2026.

UNE PROGRESSION CONSTANTE

« Au départ, quand nous avons lancé notre propre feuille de route 2016-2021, nous avons tout de suite accolé le terme “Processus de conception intégré (PCI)” au BIM, signale Guy Paquin, ing., directeur général des stratégies et des projets spéciaux à la Société québécoise des infrastructures (SQI) et chef de projet de la Feuille de route

gouvernementale pour la mise en œuvre du BIM. Cette association entre le BIM et les approches collaboratives est essentielle afin de maximiser le potentiel de bénéfices lié à cette transformation. L’objectif initial à la SQI était de mener une quinzaine de projets de plus de 50 millions de dollars avec le processus et les outils BIM. En date d’aujourd’hui, 84 projets sont réalisés en appliquant le modèle BIM, pour un total de 24 milliards de dollars. »

Cette même approche est d’ailleurs utilisée dans le déploiement de la Feuille de route gouvernementale. « Depuis deux ans déjà, six grands donneurs d’ouvrage publics participent au déploiement de la Feuille de route (la SQI, le ministère des Transports et de la Mobilité durable, la Société d’habitation du Québec, Hydro-Québec, la Ville de Montréal, la Ville de Québec), le tout en collaboration avec l’industrie. Ça avance bien, nous entamons l’étape suivante de trois ans jusqu’en 2026 ; la démarche est lancée, et d’autres grands donneurs d’ouvrages publics s’ajouteront sous peu aux six du départ. Même si ce ne sont pas toutes les dimensions du BIM qui sont intégrées à ce jour, nous avons un plan pour y arriver, une démarche graduelle et progressive, en collaboration avec l’industrie. La Feuille de route indique la direction,

la cadence, les étapes, les délais. Les grands donneurs d’ouvrage publics québécois qui participent au projet de déploiement de la Feuille de route vont dans la même direction, selon les niveaux de maturité de chacun. Ils adoptent une terminologie commune et les mêmes cadres de référence, bien qu’ils aient des cibles différentes, mais unidirectionnelles. »

À titre d’exemple, la réfection du mât du stade olympique a été réalisée selon le processus BIM. « Sans cela, ç’aurait été un défi titanesque, mentionne Guy Paquin. Pour bien positionner la grue à tour entre autres, le BIM été très utile. Il en est de même pour les travaux complexes sur les murs extérieurs, où chaque panneau a une configuration différente. Dans un projet, le BIM permet de passer d’un prototype à une approche industrielle, l’ouvrage pouvant être refait 99 fois en virtuel et la centième fois, en réel ! »

À Québec, pour le mégaprojet du nouveau centre hospitalier (NCH), qui constitue le plus gros centre hospitalier de la province en cours de construction, le BIM a permis d’anticiper plusieurs problèmes ; l’un d’eux concernait une salle mécanique. « On a pu faire les ajustements avant la construction, explique Guy Paquin. Par ailleurs, pour pallier certains problèmes

« Dans un projet, le BIM permet de passer d’un prototype à une approche industrielle, l’ouvrage pouvant être refait 99 fois en virtuel et la centième fois, en réel ! »
Guy Paquin, ing.
Plan | juillet-août 2023 | P65
Société québécoise des infrastructures

Dossier Modélisation des données du bâtiment (BIM)

d’approvisionnements pour la tuyauterie, plutôt que de retarder tout le chantier, l’utilisation du BIM a permis aux intervenants d’autres disciplines de poursuivre le travail de leur côté et ainsi éviter des retards, parce qu’ils avaient en main la configuration exacte des ouvrages à construire. »

UN VIRAGE MAJEUR

Selon Emil Dobrescu, la principale difficulté des projets d’infrastructure est liée au fait que de nombreuses parties prenantes y participent et qu’il faut encadrer adéquatement l’utilisation du BIM à travers tout le processus. « Le REM est un bon exemple ; l’utilisation du BIM s’arrête à l’aspect 3D, soit la conception intégrée et la coordination. Les autres dimensions (échéancier, coût, développement durable et exploitation) ne sont

pas encore mises en œuvre. Il y a encore du travail en vase clos. Dans les projets privés, le virage au BIM est déjà bien avancé, parce que les contraintes ne sont pas les mêmes qu’au public. Les grands donneurs d’ouvrage publics ont moins de flexibilité. Il est néanmoins nécessaire qu’ils puissent les rattraper le plus rapidement possible. Mais il faut apprendre à marcher avant de courir. Présentement, des donneurs d’ouvrage publics acceptent de partager leur expérience, c’est très positif. »

Dans les projets d’infrastructure, il est complexe de répondre aux attentes des clients puisque les livrables finaux divergent d’un secteur d’activité à un autre. « En ce qui concerne la réalisation, la logistique utilisée, les contraintes imposées par le client, les aspects et encadrements légaux, tout

est différent pour chaque projet, indique Emil Dobrescu. Une fondation unique est requise : il faudra mettre en commun de bonnes pratiques d’utilisation, définir une terminologie commune spécifique au domaine de la construction ainsi que des systèmes de classification partageables entre les grands donneurs d’ouvrage publics. »

Guy Paquin estime lui aussi que l’industrie n’est pas encore totalement prête à intégrer toutes les dimensions du BIM. « Grâce à la Feuille de route gouvernementale en cours, les grands donneurs d’ouvrage publics bénéficieront des mêmes encadrements, ils partageront le même vocabulaire et les mêmes standards. On a besoin d’un langage et de référentiels communs pour bien intégrer le BIM dans les façons de faire, au bénéfice de toute l’industrie. »

« Le REM est un bon exemple ; l’utilisation du BIM s’arrête à l’aspect 3D, soit la conception intégrée et la coordination. Les autres dimensions ne sont pas encore mises en œuvre [...] Dans les projets privés, le virage au BIM est déjà bien avancé. »
P66 | juillet-août 2023 | Plan
Emil Dobrescu, ing. Hydro-Québec

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Dossier Modélisation des données du bâtiment (BIM)

Les défis de la mise en œuvre

Le principal défi de la mise en œuvre de la modélisation des données du bâtiment dans les projets de construction est incontestablement celui de la gestion du changement.

Bien que l’industrie doive constamment s’adapter au changement, le BIM représente une profonde, mais nécessaire transformation des façons de faire. Puisque la profession d’ingénieur intègre d’emblée le travail collaboratif, les membres de l’Ordre des ingénieurs sont bien placés pour participer à ce processus.

« Comme le disait Stephen G. Revay, le fondateur de la société de conseil

en construction Revay, “la confiance est la mère de la collaboration”, indique Guy Paquin, ing., directeur général des stratégies et des projets spéciaux à la Société québécoise des infrastructures (SQI) et chef de projet de la Feuille de route gouvernementale pour la mise en œuvre du BIM. Plus qu’un virage technologique, le BIM est davantage un processus soutenu par de la technologie, le tout requérant une essentielle et incontournable

collaboration. Afin de créer cette confiance mutuelle menant à la collaboration, il est important de s’ouvrir et même de laisser place à une certaine vulnérabilité. Nous vivons actuellement un véritable changement de culture dans le monde de la construction. Mais l’industrie est capable d’y arriver, elle est prête à faire ce changement. Formés à la collaboration, les ingénieurs ont leur place au cœur de cette transformation. »

P68 | juillet-août 2023 | Plan

Pour Ivanka Iordanova, professeure à l’École de technologie supérieure (ÉTS), experte en BIM, c’est précisément la résistance au changement qui constitue le plus important défi du BIM. « La méconnaissance des processus BIM, de ses forces et de ses avantages est encore bien présente au sein de l’industrie et ralentit l’adhésion à la modélisation des données du bâtiment, tant chez les grands donneurs d’ordre que chez les entrepreneurs et entrepreneurs spécialisés. Dès lors qu’ils ont compris et assimilé la puissance de cette méthode de gestion, ils y adhèrent avec enthousiasme. Mais sortir de sa zone de confort demande du courage et de la volonté. Un premier projet BIM est toujours plus exigeant, mais plus on apprend à maîtriser cette méthode, meilleurs sont les résultats ; puis, les suivants sont beaucoup plus performants. »

LE BIM FAIT SA PLACE AU SOLEIL

En 2022, la Feuille de route gouvernementale pour la mise en œuvre du BIM a vu le jour. Jusque-là, à l’exception de la SQI et de la Ville de Québec, qui géraient déjà certains aspects des projets de construction avec le BIM, la plupart des grands donneurs d’ouvrage étaient encore réfractaires à cette méthode de travail. Avec la Feuille de route, les choses commencent à changer plus rapidement. « Pour l’heure, le manque de formation nuit à l’intégration du BIM, note Ivanka Iordanova. Un cours d’introduction au BIM existe depuis 2011 à l’ÉTS ; j’ai d’ailleurs contribué à monter ce cours. Maintenant, on aborde le BIM de façon beaucoup plus complète dans un programme court de maîtrise et un diplôme d’études supérieures spécialisées (DESS) portant précisément sur le BIM et les technologies numériques (IA, fabrication numérique, etc.). L’objectif de ces programmes est de former des professionnels qui seront des vecteurs de changement, des ingénieures, ingénieurs, gérantes et gérants de projets ouverts à l’innovation de tout type. »

Selon la professeure Iordanova, trop de gens voient encore le BIM comme une façon de dessiner. « C’est pourtant tellement plus que ça ! Il faut avoir des connaissances approfondies des diverses disciplines de l’architecture, de l’ingénierie et de la construction pour savoir quoi modéliser. C’est un mode de gestion de toute l’information relative à un projet, incluant en tout premier lieu les besoins et les exigences du client, ainsi que les objectifs et contraintes physiques et fonctionnelles. La conformité du modèle par rapport à ces données initiales doit être constamment vérifiée tout au long du projet

Plan | juillet-août 2023 | P69

pour s’assurer de créer de la valeur pour le client. De cette façon, il est beaucoup plus facile de garder le cap pour toutes les personnes participant au projet : tout le monde a accès à la même base de données d’information constamment mise à jour jusqu’à la fin des travaux. »

Ingénieur expert CAO 3D-BIM chez Hydro-Québec, Emil Dobrescu abonde dans le même sens. « Pour chaque projet, il y a une multitude de données de conception parfois difficilement intégrables, expliquet-il. Une formation est effectivement requise pour se doter d’une vision commune réellement performante, ainsi que d’une base de connaissances à propos desquelles on peut échanger. Par ailleurs, les aspects légaux, les encadrements et les clauses spécifiques sont absents des documents contractuels. Il y a de toute évidence une responsabilité à prendre concernant le contenu des livrables 3D issus d’un

contexte collaboratif basé sur les principes du BIM. »

LA PLACE DES MEMBRES DE L’ORDRE

Dans les projets d’infrastructure, les ingénieurs et ingénieures sont toujours au cœur des équipes de projet, que ce soit avec les gens du milieu de la construction, les entrepreneurs généraux, entrepreneurs spécialisés, fournisseurs ou autre. « Parce que les membres de l’Ordre des ingénieurs sont constamment appelés à collaborer avec des personnes venant d’autres disciplines, ils ont l’habitude de travailler en équipe, la collaboration leur vient naturellement, fait valoir Guy Paquin. Voilà pourquoi les membres de l’Ordre adhèrent plus aisément aux processus que préconise le BIM et aux outils qu’il utilise. Le BIM permet de faire les choses

comme il se doit, du premier coup, et réduit considérablement les erreurs et les reprises. Tout est clair, tout le monde travaille avec les mêmes données, les mêmes informations. Moins de problèmes se posent, on gagne énormément en productivité. On est capables de mieux voir le projet dans son ensemble et sous tous ses aspects. »

Tout en reconnaissant les aptitudes des ingénieurs et ingénieures pour le travail collaboratif, Ivanka Iordanova met toutefois un bémol : « Certes, les ingénieures et ingénieurs adhèrent bien au BIM, mais les façons de faire dans le contexte d’un projet sont encore mal adaptées. Ce sont les ingénieurs qui font les dessins techniques de conception. Mais ceux-ci sont souvent repris par d’autres pour intégrer le modèle BIM. On leur demande un modèle BIM, mais d’autres personnes auront à se charger de la

Dossier Modélisation des données du bâtiment (BIM)
« Un premier projet BIM est toujours plus exigeant, mais plus on apprend à maîtriser cette méthode, meilleurs sont les résultats ; puis, les suivants sont beaucoup plus performants. »
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Ivanka Iordanova École de technologie supérieure

fabrication et de l’installation ; ce n’est pas nécessairement la responsabilité des ingénieurs et ingénieures de connaître les meilleures pratiques au chantier de chaque corps de métier de la construction, ce qui rend l’optimisation des coûts plus difficile. Il y a donc un travail effectué en double, les entrepreneurs doivent souvent refaire le BIM de conception, ce qui est antiproductif. Ça prendrait des contrats collaboratifs, qui tissent des liens

serrés entre les ingénieurs et les autres intervenants pour assurer la fluidité et l’efficacité des processus BIM pendant le cycle de vie du projet et de l’actif bâti. »

Ivanka Iordanova croit que d’ici une dizaine d’années, les spécialistes de la modélisation des données du bâtiment seront plutôt nommés « gestionnaires de l’information » pour chaque projet. « Ça doit faire partie de la culture de l’industrie,

prédit-elle. On a fait un bon bout de chemin depuis dix ans, et les cinq prochaines années verront la plupart des grands donneurs d’ouvrage exiger le BIM. Ainsi, toute l’industrie suivra. Mais il y aura toujours des apprentissages à faire, notamment parce qu’on évoluera nécessairement vers des technologies numériques encore plus efficaces et intégrantes pour l’écosystème de la construction. »

C’EST PEUT-ÊTRE VOUS !

Vous êtes ingénieur ou ingénieure ou candidat ou candidate à la profession d’ingénieur (CPI) et vous travaillez dans les domaines :

• des innovations technologiques

• de l’intelligence artificielle

• des infrastructures et du transport

Faites-vous connaître et partagez votre expérience dans votre revue Plan en écrivant à plan@oiq.qc.ca

« Pour chaque projet, il y a une multitude de données de conception parfois difficilement intégrables. Une formation est effectivement requise pour se doter d’une vision commune réellement performante. »
Emil Dobrescu, ing. Hydro-Québec

Parcours d’entreprise

MËKANIC

Un pont entre deux solitudes

Témoin dans sa carrière du fossé existant entre l’industrie et le monde universitaire, Thierry Lafrance a décidé de créer Mëkanic, une entreprise au service de la communauté scientifique dont l’approche décuple le potentiel d’innovation du milieu universitaire.

Par Clémence Cireau

Photos : Israel Valencia et Didier Bicep

Au cours de sa première année au secondaire, Thierry Lafrance concevait et fabriquait déjà « des bancs d’essai et des prototypes de toutes sortes ». Son rêve : rejoindre la NASA afin de propulser des fusées dans l’espace. Bien qu’il ait mûri depuis lors, son amour pour la conception est resté intact. Après avoir obtenu un baccalauréat en génie mécanique, il a accumulé une précieuse expérience dans une variété d’entreprises industrielles, allant du génie-conseil aux chantiers hydroélectriques, manifestant constamment un intérêt marqué pour les travaux sur le terrain.

Il a finalement rejoint les équipes de Polytechnique Montréal en tant qu’ingénieur de recherche au service de 22 unités de recherche pendant une période de 12 ans. C’est depuis son poste interne d’observation à l’université que Thierry Lafrance a eu l’idée d’un service

externalisé qui permettrait d’accélérer considérablement le rythme de la recherche scientifique.

CONTRIBUER À LA MISSION DES UNIVERSITÉS...

Afin de soutenir les chercheuses et les chercheurs dans leurs travaux, Thierry Lafrance a fondé l’entreprise Mëkanic. « Les scientifiques sont des penseurs. Ce sont des individus qui imaginent des concepts, calculent, simulent, analysent, développent des protocoles et font des expériences en laboratoire. Leurs projets sont intrinsèquement risqués, sans garantie de résultats. »

C’est d’autant plus vrai lorsqu’il s’agit de matérialiser leurs concepts, car les scientifiques ont souvent très peu d’expérience de terrain. C’est généralement à cette

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Thierry Lafrance, ing. Mëkanic

étape que ça se complique. De plus, les différences de langage, de mentalité et de rythme entre les personnes du milieu de la recherche et celles du secteur industriel ajoutent une autre dimension de complexité à leur collaboration. Pourtant, l’étape de conception est indispensable en recherche expérimentale. En outre, pour obtenir du financement, les chercheuses et les chercheurs doivent démontrer leurs capacités et la faisabilité de leurs recherches.

« Au cours des premières rencontres, je recentre toujours la réflexion autour de la priorité de la collaboration, qui est l’atteinte des objectifs scientifiques. Les autres contraintes, j’en fais mon affaire. » Mëkanic conçoit ensuite sur mesure tout ce dont les chercheuses et les chercheurs ont besoin, dans le budget défini. « Pour nous, tout est possible, à part peut-être la téléportation. »

Mëkanic, c’est en quelque sorte une équipe d’ingénierie de recherche sur demande, qui comprend les besoins du milieu de la recherche scientifique tout en maîtrisant les clés de l’industrie. « On vient accélérer le rythme, rassurer les deux solitudes en créant un rapprochement entre elles », résume Thierry Lafrance, avant de poursuivre : « Notre secret est notre réseau de fournisseurs industriels. Nous connaissons ceux qui sont prêts à nous suivre à travers tous les défis. Tous les chercheurs qui effectuent des travaux expérimentaux ont besoin du service offert par Mëkanic. Ils gagnent un temps fou et publient davantage. L’humanité fait face à l’extinction et nous avons un besoin urgent d’innover et d’accélérer le rythme de la recherche pour trouver demain matin les solutions aux enjeux d’aujourd’hui. Cette accélération rend du même souffle les projets collaboratifs beaucoup plus attrayants pour l’industrie. Sans toutefois négliger la recherche fondamentale, ce

rapprochement crée des possibilités qui profitent à l’ensemble des deux communautés. »

… ET PRÉSERVER LA SANTÉ MENTALE DES ÉTUDIANTES ET ÉTUDIANTS

À qui revient normalement la prise en charge de la conception ? « Aux étudiantes et étudiants diplômés ! Mais même avec toute leur bonne volonté, ils manquent d’expérience, commettent des erreurs et subissent une énorme pression. Leur santé mentale est souvent mise à l’épreuve. » Thierry Lafrance affirme même que ce sont les étudiantes et étudiants en recherche expérimentale qui prennent le plus de temps à obtenir leur diplôme. « Le souhait de Mëkanic n’est pas d’évincer ces étudiantes et étudiants, mais plutôt d’en faire des alliés pour leur permettre d’apprendre sans se préoccuper des contraintes d’ingénierie. » L’offre de l’entreprise montréalaise est donc de les intégrer aux phases de design, d’assemblage et de mise en service, et par la même occasion de soutenir le mandat des universités en termes de formation de main-d’œuvre qualifiée.

Mëkanic a soufflé ses dix bougies en février 2023. Depuis sa création, l’entreprise a réalisé une centaine d’innovations technologiques dans de nombreux secteurs : environnemental, robotique, aéronautique, médical, etc. Deux ingénieurs, un dessinateur et une comptable travaillent à temps plein pour l’entreprise, « chacun bien au chaud dans sa maison depuis le début de l’aventure. On peut dire qu’on était en avance sur notre temps », ironise Thierry Lafrance. Cette petite équipe généraliste et talentueuse est prête à prendre des risques. Le PDG insiste : « On pilote une dizaine de projets simultanément. On est des ingénieurs de brousse, on pilote avec notre instinct grâce à notre vaste expérience. On aime l’aventure, l’équipe carbure à l’adrénaline. »

« Notre secret est notre réseau de fournisseurs industriels. Tous les chercheurs qui effectuent des travaux expérimentaux ont besoin du service offert par Mëkanic. »
Plan | juillet-août 2023 | P73

Professionnel formé à l’étranger

FEDERICO GALLI, CPI

Promoteur de la diversité

Professeur à l’Université de Sherbrooke, Federico Galli s’entoure d’une équipe de recherche internationale.

CPI et futur ingénieur, il veut apporter sa propre diversité à l’Ordre.

«C’est incroyable de voir comment la chimie nous a aidés à améliorer notre niveau de vie », lance Federico Galli en évoquant une vidéo qui montre ce que serait notre monde sans la chimie. C’est ce qui l’a convaincu d’entamer des études en chimie industrielle à l’Université de Milan, d’abord au baccalauréat, puis en se spécialisant en physico-chimie durant sa maîtrise. Il continue sur sa lancée au doctorat et s’attèle à la production de biocarburants et de bioplastifiants à partir d’huile végétale. Sa vie prend alors un tournant décisif : « La plus belle chose qui m’est arrivée durant mon doctorat, c’est d’avoir eu la chance de venir au Canada grâce à un programme de mobilité étudiante », indique Federico Galli. En 2017, il met ainsi les pieds au Département de génie chimique à Polytechnique Montréal pour un stage de six mois avant de rentrer en Italie pour terminer son doctorat.

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Il trouve un emploi dans l’industrie en Italie, mais il n’y restera pas, car il reçoit « une offre très intéressante » de Polytechnique Montréal pour y faire un stage postdoctoral. Il reprend sa recherche sur la production de bioplastifiants et supervise des étudiants et étudiantes. « J’ai développé un intérêt pour la recherche et j’ai commencé à penser sérieusement à une carrière universitaire », relate Federico Galli. C’est ainsi qu’en 2021, il obtient un poste de professeur adjoint au Département de génie chimique et de génie biotechnologique à l’Université de Sherbrooke.

LE PROFESSEUR GALLI

Federico Galli n’est en poste que depuis un an et demi, mais il a déjà une équipe d’une dizaine de stagiaires, d’étudiants et étudiantes autour de lui. « Ils viennent de l’Italie, de l’Inde, de la Martinique, de Tunisie. Je suis très fier de cette diversité », déclare-t-il. Les projets de recherche tournent autour du recyclage et de la valorisation énergétique du plastique. « Par traitement thermique et catalytique, on veut transformer ces matières en leurs monomères originaux, explique le professeur. Par exemple, en collaboration avec Polytechnique Montréal, on essaie de dépolymériser le plexiglas. C’est du poly méthyl méthacrylate, un polymère à valeur ajoutée élevée qui coûte cher à produire, et ça vaut le coup de recréer les monomères d’origine. » L’équipe travaille aussi à produire de l’hydrogène turquoise par pyrolyse du méthane, une réaction qui génère très peu de gaz à effet serre.

Dans une perspective plus théorique, Federico Galli s’intéresse à la modélisation des procédés chimiques, et à la modélisation multi-échelle des procédés catalytiques. « Souvent, l’ingénieur chimiste optimise son procédé sur le plan économique pour une production maximum au moindre prix. Mais est-ce que cette optimisation purement économique est aussi l’optimum environnemental, et est-ce que les risques d’accident

sont minimisés ?, se demande-t-il. Je travaille sur un simulateur qui prend en compte les trois aspects, économique, environnemental et les risques. »

FEDERICO GALLI ENTRE À L’ORDRE

C’est en arrivant à l’Université de Sherbrooke que Federico Galli a décidé d’intégrer l’Ordre. « Dès que j’ai entamé mes démarches pour devenir CPI, j’ai eu un soutien exceptionnel », assure-t-il. En toute rigueur, il n’a pas besoin du titre d’ingénieur pour exercer le métier de professeur, mais cela lui permettra d’enseigner le génie chimique en plus de développer son réseau professionnel. Federico Galli n’avait pas suivi une formation universitaire en ingénierie, mais l’Ordre a évalué son dossier et reconnu son expertise en génie acquise à Polytechnique Montréal. On a déterminé qu’il devait suivre cinq cours ; il lui reste maintenant seulement deux cours à terminer, tandis que les examens de déontologie et de français sont déjà réussis.

Devenu CPI, il n’a pas attendu d’obtenir son titre d’ingénieur pour s’impliquer dans un comité régional. « Dès la première rencontre, j’ai décidé de rester pour apporter de la diversité en exposant divers points de vue : celui d’un professeur-chercheur universitaire, un autre qui concerne le génie chimique et celui d’une personne venue de l’étranger », fait valoir Federico Galli. Il souhaite s’investir autant dans le volet scolaire que dans le volet formation. « Je donne un cours sur les procédés chimiques industriels et j’organise des visites dans les usines pour les étudiants et étudiantes, poursuit-il. Je suis en train d’inciter certains de mes contacts à organiser des activités de ce type, qui pourront compter comme des heures de formation continue. »

Maintenant bien installé à Sherbrooke, il espère « voir grandir son groupe de recherche, continuer à s’amuser en faisant de la recherche, et développer son réseau dans l’industrie ». Mais pour cet été, il se donne une tout autre mission : explorer le tour du lac Mégantic.

« La plus belle chose qui m’est arrivée durant mon doctorat, c’est d’avoir eu la chance de venir au Canada grâce à un programme de mobilité étudiante. »
Plan | juillet-août 2023 | P75
Federico Galli, CPI Université de Sherbrooke

Nos partenaires :

GÉNIES DE DEMAIN, NOTRE ÉNERGIE RENOUVELABLE !

La Fondation de l’Ordre des ingénieurs du Québec est fière de présenter ses 42 boursier.e.s 2023, de même que les partenaires qui lui ont permis, encore cette année, d’offrir une contribution totale de 169 000 $ pour soutenir la relève en génie. Toutes nos félicitations aux lauréat.e.s et un énorme merci à nos donateurs et partenaires.

Les Prix universitaires du Mérite FOIQ continuent de maintenir leur réputation prestigieuse et leur attrait inégalé en récompensant, cette année encore, cinq étudiant.e.s exceptionnel.le.s des 1er, 2e et 3e cycles universitaires pour leur remarquable excellence et leur ingéniosité. En outre, le Prix universitaire POMERLEAU pour l’entrepreneuriat a été décerné pour la deuxième fois consécutive à une sixième étudiante qui, toujours guidée par l’excellence, a brillamment démontré ses compétences entrepreneuriales.

Marie-Pier Trépanier Université Laval • Prix universitaire du mérite Pomerleau pour l’entrepreneurship Patrice Roberge Université Laval • Prix universitaire du mérite • 3e cycle Rémy Rahem Université de Sherbrooke Prix universitaire du mérite 2e cycle Liliya Boyadjieva École de technologie supérieure 2e Prix universitaire du mérite TD Assurance • 1er cycle Béatrice Cyr Polytechnique de Montréal 3e Prix universitaire du mérite Gestion Férique 1er cycle
PRIX
Louis-Philippe Noël Université Laval • 1er Prix universitaire du mérite • Banque Nationale • 1er cycle Crédit Mathieu Bélanger.

BOURSE

Les Bourses de la Relève jouent un rôle essentiel en mettant en valeur la rigueur, l’engagement social et communautaire, ainsi que la passion des étudiant.e.s qui sont inscrit.e.s au baccalauréat en génie au Québec. Ces bourses fournissent un soutien financier de grande importance pour nos étudiant.e.s.

BOURSE

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Grand partenaire :

BOURSE

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Anne-Marie Proulx Université du Québec à Chicoutimi Bourse Diversité Chiara Iacovella École de technologie supérieure Diversité et Inclusion Sara Fraser Univesité McGill Changements climatiques et Développement durable Emmanuelle Roy Dubreuil Polytechnique Montréal Badr Terjani École de technologie supérieure Innovation Marius Fauteux École de technologie supérieure Bérénice Dubois Polytechnique Montréal Louis-Étienne Bellavance Université du Québec à Trois-Rivières Marc-Antoine Côté-Lafleur Université de Sherbrooke COUP DE COEUR Jean-Michel Farley-Marchand Université du Québec à Trois-Rivières Danick Lamoureux Polytechnique Montréal Cloé Dutil École de technologie supérieure Bourse Diversité Thomas Brady Université Laval Développement durable Danaé Gilbert Université McGill Énergies renouvelables Pascale Roy Université McGill Cyril Mani Université McGill Renaud Dubé École de technologie supérieure Howard Dufresne Université Concordia Bourse Diversité Jamie Cox Université McGill Premiers Peuples Malek Dammak Polytechnique Montréal COUP DE CŒUR Bourse Fonds Jean-Claude-Couture Alexandra Schuller Université Concordia BOURSE PIERRE SAUVÉ ING. pour la promotion des femmes en génie

Les Bourses de l’Avenir ont été spécifiquement créées dans le but d’apporter un soutien aux étudiant.e.s du secteur collégial qui ont l’intention de poursuivre leurs études dans l’une des facultés de génie du Québec. Elles jouent un rôle déterminant dans la rétention des étudiants qui envisagent de faire carrière dans le domaine de l’ingénierie.

CONSEIL D’ADMINISTRATION

Au cours de l’exercice 2022-2023, le conseil se composait de :

PRÉSIDENTE

Fatou Pompilus-Touré, ing.

VICE-PRÉSIDENTE

Nathalie Martel, ing.

ADMINISTRATEURS :

SECRÉTAIRE-TRÉSORIER

Louis Beauchemin, ing.

DIRECTRICE GÉNÉRALE

Danielle Gabrielle Roy

DIRECTRICE ADJOINTE

Isabella Papa

Stéphane Bilodeau, ing. / Marc Blanchet, ing. / Etienne Gravel, ing. / Jean-François Gysel, ing. / Najat Kamal, ing. Blaise Mounga, ing. / Nicolas Turgeon, ing. / Christine Roy, ing. Guilhem Maques Da Costa--Savignat Cégep Garneau Béatrice Champagne Collège Dawson Eva Cohen Collège Jean-de-Brébeuf BOURSE FEMME DE GÉNIE Rayan Kerfai Collège André-Grasset BOURSE Alison Quach Collège Jean-de-Brébeuf BOURSE Camélia Desjardins-El Abboudi Cégep de Sainte-Foy BOURSE Matilde Borduas-Lévesque Cégep de Saint-Hyacinthe BOURSE Sharly Desjardins Cégep Régional de Lanaudière à L’Assomption Bourse développement durable BOURSE Lune Letailleur Collège Jean-de-Bébreuf Édouard Coulombe Collège Jean-de-Brébeuf COUP DE CŒUR

Merci

Depuis cinq ans, la Fondation s’engage activement à soutenir les Professionnels Formés à l’Étranger (PFÉ) dans leurs efforts visant à se conformer aux exigences professionnelles de l’ingénierie au Québec. Dans cette initiative, la FOIQ collabore étroitement avec son précieux partenaire, le Centre R.I.R.E. 2000. Nous exprimons notre profonde gratitude envers le Centre R.I.R.E. 2000 pour son soutien indéfectible, ainsi qu’envers la générosité renouvelée de M. Gauthier qui a rendu possible la reconduction de la prestigieuse Bourse Distinction, Gilles P. Gauthier, ing.

Gian-Luca Ferraris Génie mécanique Prix Distinction Gilles P. Gauthier, ing. Youcef Maouche Génie Civil Prix FOIQ Raphaël Etienne Tchamda Tcheunta Génie Industriel Prix FOIQ
à nos partenaires qui encouragent la relève !
Danielle Gabrielle Roy, directrice générale Cédric Foffé Ngoufo Génie mécanique Prix FOIQ Cecilia Pereira Rodrigues Génie chimique • Prix FOIQ

THOMAS GÉRIN-LAJOIE, CPI

Se laisser porter par ses valeurs et ses convictions !

Avec un tel patronyme, on peut aisément deviner quelles sont les origines de ce futur ingénieur… Comme son célèbre grand-père

Paul Gérin-Lajoie, Thomas Gérin-Lajoie entend poursuivre ses propres idéaux professionnels, orientés vers la responsabilité sociale et environnementale.

Par Mélanie Larouche

Photos : Didier Bicep et Israel Valencia

Diplômé de l’Université Concordia, Gérin-Lajoie a opté pour le génie mécanique en raison des nombreuses possibilités qu’offre cette discipline. Passionné d’agronomie, il souhaite apporter sa contribution à l’amélioration des performances énergétiques des systèmes de production, comme les serres intelligentes. La protection de la faune et de la nature en général, la foresterie en particulier, tant de champs d’intérêt lui permettront assurément d’apporter une touche personnelle pour faire progresser la société.

Né d’une mère italienne et d’un père québécois, Thomas Gérin-Lajoie a baigné dans deux cultures qui l’ont toutes deux beaucoup influencé. « Mes deux grands-pères m’ont grandement inspiré dans ma jeunesse, ils m’ont chacun donné de belles leçons de vie, souligne le jeune ingénieur. Mon grand-père maternel était fermier en Italie, dans un petit village pittoresque où il a vécu pendant de nombreuses années assez humblement, en autosuffisance.

Relève en génie P80 | juillet-août 2023 | Plan

Lorsqu’il est venu s’installer à Toronto, il avait un très petit jardin merveilleusement exploité à son plein potentiel. C’était impressionnant à voir pour un petit garçon comme moi ! Et mon grand-père paternel (ancien vice-premier ministre du Québec et ministre de l’Éducation sous Jean Lesage) m’a inspiré par ses fortes valeurs humaines, sa volonté d’améliorer le monde, entre autres par l’éducation. C’était un homme de conviction qui avait à cœur de faire de l’éducation un véritable levier de prospérité accessible à tous. »

UN CHOIX POLYVALENT

À l’heure des choix universitaires, cet homme à l’esprit éclectique s’est dirigé vers le génie mécanique dans un parcours bilingue à l’Université Concordia. « Je m’intéresse à une foule de sujets, mais j’ai choisi le génie mécanique parce que c’est l’option qui m’ouvrait le plus de portes, explique-t-il. J’ai fait mes stages en génie du bâtiment, lesquels m’ont beaucoup servi dans le cadre d’un contrat comme chargé de projet de construction que j’ai récemment terminé pour les Fermes Lufa. J’ai eu la chance de travailler à l’amélioration de la gestion des déchets liés au compostage, un projet de réfection en réfrigération industrielle. J’ai aussi pris part à quelques projets de développement et de conception de serres intérieures, ce qui m’a permis de réaliser l’un de mes rêves de jeunesse. Je m’estime privilégié d’avoir pu inscrire cette expérience très enrichissante dans mon cursus. »

Avide de savoir et d’expériences diverses, Thomas Gérin-Lajoie veut en apprendre davantage sur les domaines des matériaux, de l’agronomie, de la physique et des sciences de l’environnement. « Je cherche

à relever des défis qui auront des répercussions positives sur l’environnement, insiste-t-il. Mon projet de rêve, c’est de concevoir des serres à consommation énergétique nette zéro. L’industrie agroalimentaire est en plein essor, ça fait penser à la ruée vers l’or. C’est extrêmement stimulant tout ce qu’on peut faire avec les serres intelligentes. Leur meilleur rendement énergétique offre un immense potentiel d’amélioration des performances de production. »

Aussi, ayant un frère vivant avec le trouble du spectre de l’autisme, Thomas Gérin-Lajoie aimerait, dans une vision à long terme, réussir à faire travailler ces personnes dans un environnement de serres. « Je crois sincèrement que les bienfaits de la nature, de la terre et des plantes leur seraient bénéfiques », dit-il.

À 28 ans, ce jeune homme passionné est actuellement à la recherche d’un emploi. « J’ai besoin d’avoir un travail qui me permet d’être utile, que ce soit pour l’amélioration de l’environnement, la protection de la faune et de la nature ou pour contribuer à l’autonomie alimentaire des communautés. Je veux redonner à la société. Le génie forestier m’intéresse beaucoup aussi, la réhabilitation des écosystèmes. Je regarde également les ouvertures du côté de la Ville de Montréal. Mon but est de me créer un beau portfolio pour pouvoir travailler sur les différents enjeux de l’heure. »

L’élément qui demeure primordial dans ses réflexions est de suivre ses passions, ses goûts. « Je souhaite à tout le monde de mener des projets qui leur tiennent à cœur, déclare-t-il. Je conseille aussi aux jeunes de ne surtout pas abandonner trop tôt les études. C’est parfois difficile de tenir le coup, mais il faut croire en soi, poursuivre ses idéaux, maintenir le cap. Quand on veut faire sa marque, même le plus petit effort compte. »

« Mon projet de rêve, c’est de concevoir des serres à consommation d’énergie nette zéro. C’est extrêmement intéressant tout ce qu’on peut faire avec les serres intelligentes.
»
Thomas Gérin-Lajoie, CPI
Plan | juillet-août 2023 | P81

AVIS DE LIMITATION DU DROIT D’EXERCICE

Conformément à l’article 182.9 du Code des professions (RLRQ, c. C-26), avis est donné par la présente que, le 16 mars 2023, Ferdinand Ciza, ing. (membre no 137649), dont le domicile professionnel est situé à Saint-Eustache, province de Québec, a fait l’objet d’une décision du Comité des requêtes de l’Ordre des ingénieurs du Québec relativement à son droit d’exercice, à savoir : Géotechnique

« DE PRONONCER la limitation volontaire d’exercice de Ferdinand Ciza, ing. (membre no 137649), dans le domaine de la géotechnique, en lui interdisant, autrement que sous la supervision d’un ingénieur, d’exercer toute activité professionnelle réservée aux ingénieurs par la Loi sur les ingénieurs dans ce domaine. »

Cette limitation du droit d’exercice de Ferdinand Ciza, ing., est en vigueur depuis le 16 mars 2023.

Montréal, ce 17 avril 2023

Me Élie Sawaya, avocat Secrétaire adjoint et chef des affaires juridiques

AVIS DE LIMITATION DU DROIT D’EXERCICE

Conformément à l’article 182.9 du Code des professions (RLRQ, c. C-26), avis est donné par la présente que, le 16 mars 2023, Pierre Nadon, ing. (membre no 34354), dont le domicile professionnel est situé à Montréal, province de Québec, a fait l’objet d’une décision du Comité des requêtes de l’Ordre des ingénieurs du Québec relativement à son droit d’exercice, à savoir : Assainissement autonome des eaux usées « DE PRONONCER la limitation volontaire du droit d’exercice de Pierre Nadon, ing. (membre no 34354), dans le domaine de l’assainissement autonome des eaux usées, en lui interdisant d’exercer, autrement que sous la supervision d’un ingénieur, toute activité professionnelle réservée aux ingénieurs par la Loi sur les ingénieurs dans ce domaine, y compris toute activité non réservée aux ingénieurs se rapportant à un système d’évacuation, de réception ou de traitement des eaux usées d’une résidence isolée visée par un règlement pris en vertu de la Loi sur la qualité de l’environnement (chapitre Q-2). »

Cette limitation du droit d’exercice de Pierre Nadon, ing., est en vigueur depuis le 16 mars 2023.

Montréal, ce 17 avril 2023

Me Élie Sawaya, avocat Secrétaire adjoint et chef des affaires juridiques

Avis Renseignements : Dominic Desjardins CPS Média : 450 227-8414, poste 309 | ddesjardins@cpsmedia.ca Pour une présence publicitaire dans plan. P82 | juillet-août 2023 | Plan

AVIS DE LIMITATION DU DROIT D’EXERCICE

Conformément à l’article 182.9 du Code des professions (RLRQ, c. C-26), avis est donné par la présente que, le 16 mars 2023, Eric Ste-Marie, ing. (membre no 103710), dont le domicile professionnel est situé à Verdun, province de Québec, a fait l’objet d’une décision du Comité des requêtes de l’Ordre des ingénieurs du Québec relativement à son droit d’exercice, à savoir : Charpentes et fondations « DE LIMITER, jusqu’à ce que les cours de perfectionnement et le stage de perfectionnement soient complétés avec succès, le droit d’exercice d’Eric Ste-Marie, ing. (membre no 103710), en lui interdisant d’exercer, autrement que sous la supervision d’un ingénieur, toute activité professionnelle réservée aux ingénieurs par la Loi sur les ingénieurs, lorsqu’elle se rapporte au domaine des charpentes et fondations. » Cette limitation du droit d’exercice d’Eric Ste-Marie, ing., est en vigueur depuis le 24 mars 2023.

Montréal, ce 24 avril 2023

Me Élie Sawaya, avocat Secrétaire adjoint et chef des affaires juridiques

DOSSIER

AVIS DE LIMITATION DU DROIT D’EXERCICE

Conformément à l’article 182.9 du Code des professions (RLRQ, c. C-26), avis est donné par la présente que, le 16 mars 2023, Martha Yaneth Bacca Roa, ing. (membre no 5000322), dont le domicile professionnel est situé à Longueuil, province de Québec, a fait l’objet d’une décision du Comité des requêtes de l’Ordre des ingénieurs du Québec relativement à son droit d’exercice, à savoir : Charpentes en acier et fondations soumises à des charges sismiques

« DE LIMITER, jusqu’à ce que le ou les cours de perfectionnement et le stage de perfectionnement soient complétés avec succès, le droit d’exercice de Martha Yaneth Bacca Roa, ing. (membre no 5000322), en lui interdisant d’exercer, autrement que sous la supervision d’un ingénieur, toute activité professionnelle réservée aux ingénieurs par la Loi sur les ingénieurs, lorsqu’elle se rapporte au sous-domaine des charpentes en acier et fondations soumises à des charges sismiques, à l’exception de celles dont le système de résistance aux forces sismiques est de “construction traditionnelle” (Rd=1,5 et Ro=1,3) selon le Code de construction du Québec, du domaine des charpentes et fondations. »

Cette limitation du droit d’exercice de Martha Yaneth Bacca Roa, ing., est en vigueur depuis le 24 mars 2023.

Montréal, ce 24 avril 2023

Me Élie Sawaya, avocat Secrétaire adjoint et chef des affaires juridiques

Innovations technologiques : à découvrir dans le prochain numéro de plan.

Découvrez comment les innovations technologiques conçues par les ingénieures et ingénieurs du Québec transforment notre quotidien dans des domaines variés tels que le biomédical, le secteur manufacturier ou encore l’émergence de villes de plus en plus intelligentes.

Plan vous invite également à faire plus ample connaissance avec le nouveau directeur général de l’Ordre : l’ingénieur Patrick Savard.

Tout cela et bien plus encore à lire dans le numéro de septembre-octobre 2023 de votre revue plan.

Plan | juillet-août 2023 | P83

AVIS DE LIMITATION DU DROIT D’EXERCICE

Conformément à l’article 182.9 du Code des professions (RLRQ, c. C-26), avis est donné par la présente que, le 13 avril 2023, Sébastien Loulou, ing. (membre no 117003), dont le domicile professionnel est situé à Lac-Supérieur, province de Québec, a fait l’objet d’une décision du Comité des requêtes de l’Ordre des ingénieurs du Québec relativement à son droit d’exercice, à savoir :

Charpentes et fondations

« DE LIMITER, jusqu’à ce que le cours de perfectionnement et le stage de perfectionnement soient complétés avec succès, le droit d’exercice de Sébastien Loulou, ing., en lui interdisant d’exercer, autrement que sous la supervision d’un ingénieur, toute activité professionnelle réservée aux ingénieurs par la Loi sur les ingénieurs, lorsqu’elle se rapporte au domaine des charpentes et fondations, y compris toute activité non réservée aux ingénieurs se rapportant à un bâtiment à l’égard duquel sont appliquées des solutions acceptables complètes prévues à la partie 9 du Code national du bâtiment, tel qu’il est incorporé dans le chapitre I du Code de construction (chapitre B-1.1, r. 2.). »

Cette limitation du droit d’exercice de Sébastien Loulou, ing., est en vigueur depuis le 20 avril 2023.

Montréal, ce 21 juin 2023

Me Élie Sawaya, avocat Secrétaire adjoint et chef des affaires juridiques

AVIS DE LIMITATION DU DROIT D’EXERCICE

Conformément à l’article 182.9 du Code des professions (RLRQ, c. C-26), avis est donné par la présente que, le 18 mai 2023, Antoine Dubois-Laprise, ing. (membre no 5074537), dont le domicile professionnel est situé à Montréal, province de Québec, a fait l’objet d’une décision du Comité des requêtes de l’Ordre des ingénieurs du Québec relativement à son droit d’exercice, à savoir : Mécanique du bâtiment

« DE PRONONCER la limitation volontaire du droit d’exercice d’Antoine Dubois-Laprise, ing. (membre no 5074537), dans le domaine de la mécanique du bâtiment (ventilation industrielle), en lui interdisant, autrement que sous la supervision d’un ingénieur, d’exercer toute activité professionnelle réservée aux ingénieurs par la Loi sur les ingénieurs dans ce domaine. »

Cette limitation du droit d’exercice de Antoine Dubois Laprise, ing., est en vigueur depuis le 18 mai 2023.

Montréal, ce 21 juin 2023

Me Élie Sawaya, avocat Secrétaire adjoint et chef des affaires juridiques

AVIS DE LIMITATION DU DROIT D’EXERCICE

Conformément à l’article 182.9 du Code des professions (RLRQ, c. C-26), avis est donné par la présente que, le 18 mai 2023, Paul Hamel, ing. (membre no 128447), dont le domicile professionnel est situé à Chicoutimi, province de Québec, a fait l’objet d’une décision du Comité des requêtes de l’Ordre des ingénieurs du Québec relativement à son droit d’exercice, à savoir :

Protection incendie

« DE PRONONCER la limitation volontaire du droit d’exercice de Paul Hamel, ing. (membre no 128447), dans le domaine de la protection incendie, en lui interdisant, autrement que sous la supervision d’un.e ingénieur.e, d’exercer toute activité professionnelle réservée aux ingénieurs par la Loi sur les ingénieurs dans ce domaine. » Cette limitation du droit d’exercice de Paul Hamel, ing., est en vigueur depuis le 18 mai 2023.

Montréal, ce 21 juin 2023

Me Élie Sawaya, avocat

Secrétaire adjoint et chef des affaires juridiques

Avis
P84 | juillet-août 2023 | Plan

AVIS DE LIMITATION DU DROIT D’EXERCICE

Conformément à l’article 182.9 du Code des professions (RLRQ, c. C-26), avis est donné par la présente que, le 18 mai 2023, Mario Cliche, ing. (membre no 138741), dont le domicile professionnel est situé à Lasalle, province de Québec, a fait l’objet d’une décision du Comité des requêtes de l’Ordre des ingénieurs du Québec relativement à son droit d’exercice, à savoir : Charpentes et fondations

« DE LIMITER, jusqu’à ce que le cours de perfectionnement et le stage de perfectionnement soient complétés avec succès, le droit d’exercice de Mario Cliche, ing., en lui interdisant d’exercer, autrement que sous la supervision d’un.e ingénieur.e, toute activité professionnelle réservée aux ingénieurs par la Loi sur les ingénieurs, lorsqu’elle se rapporte au domaine des charpentes et fondations (permanentes ou temporaires). »

Cette limitation du droit d’exercice de Mario Cliche, ing., est en vigueur depuis le 7 juin 2023.

Montréal, ce 7 juillet 2023

Me Élie Sawaya, avocat Secrétaire adjoint et chef des affaires juridiques

AVIS DE LIMITATION DU DROIT D’EXERCICE

Conformément à l’article 182.9 du Code des professions (RLRQ, c. C-26), avis est donné par la présente que, le 18 mai 2023, Salem Keriaki, ing. (membre no 144579), dont le domicile professionnel est situé à Lasalle, province de Québec, a fait l’objet d’une décision du Comité des requêtes de l’Ordre des ingénieurs du Québec relativement à son droit d’exercice, à savoir : Charpentes et fondations

« DE LIMITER, jusqu’à ce que le stage de perfectionnement soit complété avec succès, le droit d’exercice de Salem Keriaky, ing., en lui interdisant d’exercer, autrement que sous la supervision d’un ingénieur, toute activité professionnelle réservée aux ingénieurs par la Loi sur les ingénieurs, lorsqu’elle se rapporte au domaine des charpentes et fondations. »

Cette limitation du droit d’exercice de Salem Keriaky, ing., est en vigueur depuis le 7 juin 2023.

Montréal, ce 7 juillet 2023

Me Élie Sawaya, avocat Secrétaire adjoint et chef des affaires juridiques

AVIS DE RADIATION

FORMATION CONTINUE OBLIGATOIRE

Conformément à l’article 182.9 du Code des professions (RLRQ, c. C-26), avis est donné par la présente que, le 16 mars 2023, le Comité des requêtes de l’Ordre des ingénieurs du Québec a prononcé la radiation des membres dont le nom apparaît ci-dessous, pour avoir fait défaut de se conformer aux obligations de la formation continue obligatoire conformément au Règlement sur la formation continue obligatoire des ingénieurs

Cette décision est effective depuis le 17 avril 2023.

Nom Prénom Domicile professionnel

Ngoy-Wessessi Brice Cesar MONTRÉAL

Montréal, le 17 avril 2023.

Me Pamela McGovern, avocate Secrétaire de l’Ordre et directrice des Affaires juridiques

Veuillez communiquer avec le Service de l’accès à la profession (514 845-6141 ou 1 800 461-6141, option 1, ou par courriel : sac@oiq.qc.ca) afin de vérifier si les personnes dont le nom n’est pas suivi d’un astérisque ont régularisé leur situation depuis le 17 avril 2023.

Plan | juillet-août 2023 | P85

Nouvelle cohorte d’ingénieures et ingénieurs en titre

Permis d’ingénieures et ingénieurs délivrés par le Comité d’admission à l’exercice de l’Ordre des ingénieurs du Québec du 20 mars au 21 mai 2023

Abdelfattah, Ahmed

Achard, Olivier

Agellon, Christopher

Agha-Kala, Nour

Ajani, Marzuq

Akary, Peter

Al Arbaji Alsayegh, John

Al Maadeni, Al Amjad

Alhaddad, Elias

Alie, Louis-Philippe

Allaire, Jean-Michel

Allen, Gillian

Almhana, Catherine

Amami, Nelson

Ameskal, Ismail

Amlani, Anil*

Ammar, Walid

Andoh, Marc Alain

Andrusyszyn, François

Arab Salmanabadi, Homa

Arbi, Rim

Ares, Francis

Arif, Oussama

Arigoni, Charles Alfredo

Arunothayan, Jeyprasanth

Asmar, Michel

Atger, William

Athanas, Kerly Jean

Louis

Aubé-Roy, Jessey

Avoine, Bruno

Ayache , Kamel

B. Dumont, Laurence

Baalbaki, Roula

Babak, Rostami

Badeli, Saeed

Baki, Khalil

Balafrej, Ismael

Baram, Paul

Baudin, Mihambanou

Baziz, Kawtar

Beauchemin, Maude

Beauchesne, Jean-Christophe

Beaudin, Véronique

Beaudreault, Olivier

Beaulieu, Simon

Beaupré, Nicolas

Beauregard St-Louis, Jonathan

Belaid, Mouloud

Belanger, Kevin

Belcaid, Oumayma

Belisle, Julien

Belisle, Olivier

Bellamy, Léo

Ben Fradj, Anes

Ben Jebbour, Ayman

Benchehida, Hassan

Bennett, Atea

Benoit, Philippe

Benouahi, Mohammed

Bérard, Dominic

Bessioud, Mohamed-Amin

Bilodeau, Lisanne

Blais, Phillip

Blouin, Sophie

Boisvert, Jasmin

Bolduc, Camille

Bomisso, Maxime

Bonvouloir, Alexandre

Bouchard, Joël

Bouchard, Marc-Olivier

Bouchard, Mathieu

Boudreau-Rousseau, Olivier

Bougalla, Abderrazzak

Boulanger, Guillaume

Boulay, Charles

Boulmalf, Ahmed

Bourdeau, Jean-Philippe

Bourdua, Maxime

Boutgayout, Anis

Boutin, Cédryck

Brandt, Carolin Britta

Breault, Jessica

Breton-Supper, Jean-Christophe

Brodeur-Lemaire, Samuel

Bruchon, Nicolas

Buisson, Antoine

Burke, Terence

Carbonneau-Côté, Jérôme

Caron, Alexandre

Caron, Audrey

Carré, Benjamin

Carrozzi, Patrick

Carter, William

Castillo Ancona, José Francisco Chabot, Rosalie Chafai, Azouaou Chahed, Taha Challova, Maya Champagne-Boileau, Xavier

Chan, Keven Chan Yin - Li Yen Pin, Klyde Charansol, Thomas CharbonneauRousseau, Olivier Charest, Vincent Charlebois, Antoine Charron, Dominique Charron, Geoffrey Sawyer Chayer, Ulric Chemali, Sarah Chery, Constant Ching, Harry Chraibi, Mohamed Hamza Clark, Aaron Coiffeteau, Aurélien Corbani, Bachir Cormier, Samuel Corriveau, Simon Cossette, Etienne Cossette, Simon Côté, Charles Courteau, Isabelle Couture, Louis-Etienne Couture Lavoie, Alexis Cristancho Cocunubo, Ana Maria

Dahel, Salah Eddine Daif, Nidal

Damase, Yohan

Valentin

Dammak, Hassen

Delage-Laurin, Antoine Delbert, Audrey Delisle, Jean-Philippe Delisle, Simon

Delmarle, Thibaut Desbois, François-Olivier Desgagné, Marie-Joëlle

Deshaies, Vincent

Deshaies-Morin, Jean-Gabriel

Désilets, Éric

Deslauriers, Jean-Sébastien

Desormiers, Charles

Destin, Andree Pascale

Diaz Martinez, Jorge Alonso

Didier, Jacob

Dieme, Tendeng

Silemito

Ding, Jia*

Dion, Mathieu

Diouf, Elhadji Falilou

Mbacke

Djia, Jeanne-Laure

Mache

Djogo, Filip

Djomnang Toukam, Théophile

Djoteng Noundo, Serges-Joel

D’oliviera-Sousa, Dominic

Dorcena, Markensy

Dorta Diaz, Miguel Angel

Doucet, Frédéric

Doucet, Mélanie

Dowal-Asselin, Samuel

Drolet, Michael

Dubois, Guillaume

Duchaine-Gauthier, Benoit

Duhamel, Bruno-Pierre

Dumas, Félicia

Dusablon, Guillaume

Edwards, Simon

Efara, Elie

El Boulifi, Soufiane

El Haydi, Ghizlane

Elaimani, Abdelmajid

El-Ghazal, Alexander

El-Khatib, Youssef

El-Mohamad, Fadel

Emond, Francis

Emond, Jean-Philippe

Ettahri, Ahmed

Ewane, Mireille

Sandrine

Fadia, Anicet Hervé

Falluh, Fellipe

Fatihi, Jalal

Ferreira, Justine

Ferullo, Cynthia

Feuwo Fone, Thierry

Forget, Charles-Audric

Fortin, Jérémie

Fortin Nadon, Guillaume

Fouquenet, Anaïs

Fraile-Tremblay, Mathieu

Francoeur, Alexandre

Gagné, Gabriel

Gagné, Mickaël

Gagnon, Vincent

Galand, Alexis

Galouzeau De Villepin, Paul

Gamache, Vincent

Gamache-Bureau, Frédéric

Gana, Samira

Garcia Hernandez, Kirelbys

Garzon Hoyos, Cristhian Alonso

Gaudreault, Camille

Gaumond, Alexandre

Gauthier, Adam

Gauthier, Francis

Gauthier, Maxime

Gauthier-Perron, Dominic

Gauthier-Simard, Siméon

Gauvin, Maxime

Ghobrial, Tadros

Gignac, Jonathan

Godbout-Croteau, Christophe

Godin-Morin, Mathieu

Goode, Kenneth

Gosselin, Vincent

Grandmont, Philippe

Grasso, María José

Grembert, Valentin

Groulx, Geoffroy

Guedana, Mohamed Aous

Guilbeault, David

Guindon, Camylle Audrey

Haddad, Anis

P86 | juillet-août 2023 | Plan

Nouvelle cohorte d’ingénieures et ingénieurs en titre

Permis d’ingénieures et ingénieurs délivrés par le Comité d’admission à l’exercice de l’Ordre des ingénieurs du Québec du 20 mars au 21 mai 2023

Haddadpour, Alireza

Haddi, Abdelmajid

Haddouche, Mourad

Haerens, Melody

Hafdi, Nour El Houda

Haffaci, Karima

Haghi, Elaheh

Hallé, Samuel

Hamel, Charles

Hamel, Florence

Hamza, Muhammad

Ameer

Hatoum, Zeinab

Hervieux, Léa

Hone-Blanchet, Lawrence

Hooker, Marshall

Huang, Guangqian

Hubert, Jean-François

Idiri, Aldjia

Idrees, Omer Aziz

Imhof, Alexandra

Ivanov, Petar

Jahanbakhshzadeh, Abtin

Jaimes Beltran, Juan Alejandro

Jallow, Travis*

Jaraba Serrano, Arielle Ashley

Jazouli, Younes

Jnaid, Aid

Jolicoeur, Mathieu

Joly, Jérémy

Joseph, Calvens

Joubert, Steven

Juliard, Jean-Jacques

Julien-Dupuis, Mathieu

Kabré, Yasmine

Kammouh, Rajab

Karam, Nadia

Karok, Luzia

Kayitaba, Alain

Kennedy, Laurie

Kevin, Daly

Kharmoudi, Said

Khreisat, Tameem

Khudaverdian, Kimberly

Kneller, Geoffrey

Koffi, N’guessan

Guy Marcel

Koualla, Mohammed

Kullukian, Serena

Kurt, Gunes

Labbé, Marika

Laberge, Félix

Labonté, Henri

Labonté-Raymond, Pier-Luc

Labrie, Jean-François

Labrosse, Hugo

Lagadec, Maxime

Lagier, Fabien

Lanctôt-Reeves, Vincent

Langlois, Louis

Lapierre, Dominik

Laplace, Christophe

Laplante, Émile

Lapointe, Simon

Lapré, Marie-Eve

Larivière, Marie-Eve

Larose, Mathieu

Laurin, Maxim

Lavallée Lessard, Félix

Lavigne, Simon

Lavoie, Jean-Nicolas

Lavoie, Samuel

Lawlor, Adam

Le Bot, Olivier

Le Boulch, Alexandre

Leblond, Rebecca

Leduc-Séguin, Dorothée

Legendre, Rémi

Lemire, Gabriel

Lemire, Joël

Lemoussock

Ndongbou, Igor Kevin

Lerat, Marie*

Lessard, Catherine

Letarte, Jean-Philippe

Létourneau, David

Li, Chun Ho Brian

Limoges, Mathieu

Livicker, Sara

Lozano Côrtes, Gustavo

Lysak, Valerie

Madalengoitia Vera, Julio

Mahdavi, Sareh

Maheu, Diane

Mainville, Michael

Malidzan, Zoran

Maltais, Jocelyn

Marasco, Claudio Mardini, Ralph Marier-Murphy, Simon Marion, Geneviève Marleau Donais, Francis

Mathieu, Frédéric Mazouzi, Brahim Mazuera, Alejandro Medeiros, Maxime Ménard, Lauren Mereb, Mustapha Métras, Cliff Mohammadalizadeh, Seyedali Moisan, Francis Mollier, Sarah Monast, Jean-Sébastien Moras, Camille Morency, Jeremy

Morgan, Anthony Morin, Francis

Motallebi Nasrabadi, Mohammad Mouawad, Albert Munoz, Anthony Mussard, Julien

Laurent

Mutaganzwa, Fabien

Naciri, Amine

Nadeau, Christopher

Nahraoui, Imane

Nasr, Nabil

Nassif, Elias

Nepton, Samuel

Nesmene, Mohammed

Nfati, Meryem

Nikiema, Sompassate

Josiane

Nikolakakis, Athanasia

Nancy

Nkamgnia Yimga, Yves

Nkeumaleu, Aurel

Thibaut

Noël-Giroux, Nicolas

Nuhu, Kurtis

Obiang Ovolo, René

Roland

Odon, Stephane

Malendjapa

Oliveira, Frédéric Lionel

Otis-Laperrière, Ariane

Ouafek, Kheireddine

Ouedraogo, Wend-Panga Josue

Paes, Abdesalam

Pansanel, Olivier

Paquette, Félix

Paquette, Francis

Parent, Louis-Philippe

Parent, Samuel

Pariseau, Samuel

Parthenais, Yves

Pelletier, Karina

Periard, Bastien

Picard, Laurence

Pichette, Simon

Pilote, Claudie

Pinto, Manuel

Porfilio, Julia

Posada-Sallenave, Tomas

Poulin, Gabriel

Poulin, Véronique

Préval, Mélissa

Proulx, Gabriel

Provencher, William

Quintal, CharlesAlexandre

Radan, Arash

Ramos Baiz, Pedro Rafael

Regli, Tomas

Renaud, Alexandre

Rifai , Ismail

Rispoli, Louis-Philippe

Rivard, Guillaume

Rivard, Céline

Rivard, Nicolas

Roberge, Philip

Robert, Maxim

Rocheleau, Remi

Rodrigue, Simon

Roireau, Marc-André

Romero Tabata, Jose Francisco

Romo Vazquez, Jose Eduardo

Rompré Douville, Hubert

Rousseau, Alexis

Roy, André

Roy, Félix

Roy, Olivier

Roy, Patrice

Roy, William

Rudolf, Loïc

Sadati, Amir

Mohammad

Saïtta, Adrien*

Salamé, Ralph

Samake, Nouhoum

Sammour, Rami

Sanfo, Bayo Habdyne

Sauvé, Louis-Philippe

Savard, Bastien

Savard, Jonathan

Sbayte, Ali

Scheiffer, Yann

Sekulic, Petar

Seraj Mehdizadeh, Nasser

Sergerie, Paul

Serpa Quijano, Edgar

Augusto

Si Bachir, Hafid

Simard, Maxime

Simard-Valtadoros, Thomas

Siemon, Andrew Hugh*

Singarajah, Sagibhavan

Skaley, David

Soltani, Ali

Sorel, Yannick

Soucy, Hugo

Soulama, Soumaila

Sreyeddine, Sizar

Sritharan, Kalaparan

Stanish, Kyle

Stavisky, Jimnela

St-Onge, Benjamin

Suárez González, Beatriz

Sudano, Mitchell

Tanchon, Maximilien

Tang, Ruilin

Tapsoba, Gael Gerard

Tatlock, Louis-Philippe

Tchaha Paadeu, Jocelyne Laure

Tchatat, Renaud

Tchelong Tchoutouo, Yohann

Tchogang Ngayap, Daniel Camara

Tetio Tamchon, Iris Jerrold

Nouvelle cohorte d’ingénieures et ingénieurs en titre

Permis d’ingénieures et ingénieurs délivrés par le Comité d’admission à l’exercice de l’Ordre des ingénieurs du Québec du 20 mars au 21 mai 2023

Tétreault, Étienne

Thibault, Francis

Thibeault, Patrick

Thibodeau, Pascal

Tirhida, Fatima

Tolouei, Samira

Toybou, Chaher

Tremblay, CharlesAndré

Tremblay, David

Tremblay, Henri-Pierre

Tremblay, Mathieu

Tremblay-Auger, Frédérique

Tuesta Vilca, Renato

Uddin, Hasan

Valin, David

Valois, Anthony

Van Der Kallen, Cécile Christine

Vandal, Pascal

Vatistas, Massimo

Verreault, Jean-Gabriel

Verret, Philippe

Viau, Dominic Vignola, Anthony Vincelli, Dario Vincent, David

Vinette, Yannick

Vithal, Sushen*

Wajnberg, Julien Waterman, Samuel Webster, Matthew Ryan*

Xiang, Jia Ni

Xiang, Wen-Juan*

Xiao, Luan*

Xie, Huixi

Xu, Xingtang*

Yan, David Gilbert

Yang, Youliang

Yao, Sampoa

Armand

Yavari, Iman

Zango, Baba-Serges

Zhang, Yun

Zouaq, Amal

Zouhal, Omar

* Titulaire d’un permis temporaire pour un projet particulier. Pour en savoir plus, veuillez communiquer avec l’Ordre.

VOUS N’AVEZ PAS FOURNI À L’ORDRE UNE ADRESSE COURRIEL ?

Vous devez fournir à l’Ordre une adresse courriel, laquelle doit être établie à votre nom (art. 60 du Code des professions). Cette adresse doit être fonctionnelle et vous permettre de recevoir les communications de l’Ordre.

VOUS DÉMÉNAGEZ OU CHANGEZ D’EMPLOI ?

Vous devez aviser le secrétaire de l’Ordre de tout changement relatif à votre statut, à vos domiciles résidentiel et professionnel, aux autres lieux où vous exercez la profession et à votre adresse courriel, si nécessaire, et ce, dans les 30 jours du changement (art. 60 du Code des professions).

VOUS AVEZ ÉTÉ DÉCLARÉ.E COUPABLE D’UNE INFRACTION CRIMINELLE OU

PÉNALE OU FAITES L’OBJET D’UNE POURSUITE CRIMINELLE ?

Vous devez informer le secrétaire de l’Ordre que vous avez été déclaré.e coupable, au Canada ou à l’étranger, d’une infraction criminelle ou disciplinaire ou que vous faites l’objet d’une poursuite pénale pour une infraction passible de cinq ans d’emprisonnement ou plus, et ce, dans les 10 jours où vous êtes informé.e de la décision ou, selon le cas, de la poursuite (art. 59.3 du Code des professions).

Pour apporter des modifications à votre profil, rendez-vous sur votre portail membres.oiq.qc.ca

Informez-nous P88 | juillet-août 2023 | Plan

L’entrepreneuriat en génie au Québec et son écosystème

Consultez l’étude en ligne : bit.ly/genie-entrepreneuriat

ÉTUDE | N ovembre 2022

Examen professionnel

AVIS

À TOUS LES CANDIDATES ET CANDIDATS À LA PROFESSION

D’INGÉNIEUR ET AUX PERSONNES

DÉTENTRICES D’UN PERMIS RESTRICTIF

Conformément au Règlement sur les autres conditions et modalités de délivrance des permis de l’Ordre des ingénieurs du Québec, voici les renseignements concernant les prochaines séances d’examen :

Dates des prochaines séances d’examen

Séance Lieu Date limite d’inscription

26 août 2023 à 9 h Montréal 29 juillet 2023

16 septembre 2023 à 13 h Québec 19 août 2023

4 octobre 2023 à 18 h 30 Montréal (Rive-Nord) 6 septembre 2023

21 octobre 2023 à 13 h Sherbrooke 23 septembre 2023

4 novembre 2023 à 13 h Rimouski 7 octobre 2023

18 novembre 2023 à 9 h Montréal 21 octobre 2023

Pour vous inscrire à une séance, vous devez vous rendre sur la plateforme d’inscription. Vous trouverez le lien vers la plateforme sur le site de l’Ordre à la rubrique Je suis – Candidat à la profession d’ingénieur (CPI). Pour en savoir plus, vous pouvez communiquer avec le Service à la clientèle aux numéros suivants : 514 845-6141 ou 1 800 461-6141, option 1. En conformité avec la Loi sur la langue commune et officielle du Québec, le français, cet examen est administré en français. Toutefois, les candidats et candidates qui se qualifient pour un permis temporaire selon l’article 37 de la Charte de la langue française peuvent obtenir un exemplaire bilingue du questionnaire.

AVIS DE DÉCÈS

Du 21 avril 2023 au 25 mai 2023 (période de réception des avis)

L’Ordre des ingénieurs du Québec offre ses sincères condoléances aux familles et aux proches des personnes décédées suivantes :

GIUSEPPE BARILE CHARLESBOURG

FRANÇOIS BEAUMONT MONTRÉAL

ALAIN CHARBONNEAU

SAINT-DAMASE

SYLVIE FORTIN

SAINT-HIPPOLYTE

DENIS HUARD

LORRAINE

DONALD LABBÉ RIMOUSKI

JOSEPH ANDRÉ ALAIN LACASSE SAINT-JEAN-SUR-RICHELIEU

CHRISTIAN OUELLET CHICOUTIMI

JACQUES STE-MARIE MONTRÉAL

THOMAS WELT SAINT-LAURENT

Pour nous informer du décès d’une ou d’un membre, veuillez écrire à l’adresse suivante : sac@oiq.qc.ca

Mosaïque
TEMPORAIRE
P90 | juillet-août 2023 | Plan

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Consultez le rapport annuel 2022-2023 en ligne : bit.ly/rapport_annuel_OIQ_22_23

RAP PORT AN NUEL 22

Penser le génie de demain !

23
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