Les archives et les chercheurs qui les explorent sont essentiels à la culture de nouvelles connaissances.
 
Chère lectrice, cher lecteur,

Le CCA a été conçu sur la croyance que les archives et les chercheurs qui les explorent sont essentiels à la culture de nouvelles formes de données et de connaissances. Nous pensons notre collection comme un écosystème de choses et d’idées qui s'enrichit en permanence grâce à de nouvelles recherches, de nouvelles acquisitions, des perspectives variées et des interprétations opportunes. 

Dans le cadre de nos récents efforts visant à encourager et à soutenir cette réexamination, notre programme Chercher et raconter invite les architecte-chercheurs à s’intéresser à des archives particulières de notre collection et à présenter des arguments qui suggèrent ce que ces archives pourraient offrir aux études architecturales et urbaines. L’invitation s’accompagne d’une exigence : la nécessité d’étayer l’argument avec une sélection significative d’objets de la collection, que nous numérisons ensuite et mettons à disposition en ligne. De cette façon, le programme ne vise pas seulement à stimuler la numérisation de notre collection, mais aussi à encourager de nouvelles recherches basées sur les matériaux numérisés.

Notre collection est activée par les relations entre les objets, les idées, les lieux, les époques et les sujets, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de celle-ci. Nous sommes particulièrement intéressés par les recherches qui développent ces relations, même si (ou surtout quand) elles contribuent à établir des liens et des réseaux au-delà de notre collection, liens qui sont bien sûr facilités par la numérisation. Comme exemples récents de cet intérêt il y a le projet de recherche multidisciplinaire en cours Centrer l’Afrique : perspectives postcoloniales sur l’architecture (qui tiendra son atelier final à Dakar la semaine prochaine) et le Programme virtuel de bourses de recherche, qui propose des archives post-custodiales comme moyen de soutenir la collecte et la préservation, ainsi que l'accès, aux archives d'architecture en Afrique.

Afin de compléter et soutenir ces deux initiatives, nous lançons cette semaine un projet pilote que nous appelons Chercher et raconter ailleurs. Le projet a pour objectif de fournir un appui à la numérisation de ressources archivistiques importantes au-delà des limites nationales, régionales et urbaines, et de faciliter l’accès à ces ressources pour les recherches futures. Chercher et raconter ailleurs a été conçu en conversation avec Esra Akcan, qui nous avait signalé la pertinence du travail de l’architecte soudanais Abdel Moneim Mustafa dans son récent ouvrage Abolish Human Bans: Intertwined Histories of Architecture et dans la présentation qu’elle a faite lors de la conférence de la Society of Architectural Historians (SAH) l’année dernière dans le cadre d’un panel intitulé Building Non-Alignment: Cooperation in the Global South, 1950s-80s. Avec Akcan, nous avons appris que cet architecte moderniste, dont le travail nous était jusqu'alors inconnu, a joué un rôle central dans le processus de construction d’une architecture nationale après l’indépendance du Soudan en 1956 et a contribué de manière significative à l'intégration de la ventilation naturelle et du contrôle du soleil dans les projets de divers architectes du milieu du siècle. Il y avait beaucoup à apprendre de lui et de son travail.

Ces discussions avec Akcan ont conduit à une collaboration avec les dépositaires des archives d’Abdel Moneim Mustafa à Khartoum pour lesquelles nous avons aidé à la numérisation des documents qui se trouvent encore dans son bureau, facilitant ainsi l’accès à ces documents aussi largement que possible aux chercheurs. Avec ce projet pilote, nous voulions tester de nouveaux modes d’accès aux ressources et de soutien à la recherche, évaluer comment la gestion et l’utilisation de ces documents peuvent être dissociées de leur propriété physique, et entretenir les liens entre notre collection, nos programmes de recherche et ce matériel.

Les résultats de ce projet pilote, développé grâce au généreux dévouement de Migdad Bannaga et Dina Yousif à Khartoum, sont multiples et nous rendons désormais publics deux importantes contributions : des dessins et photographies numérisés des archives d’Abdel Moneim sont maintenant disponibles sur Wikimedia Commons et un essai d’Esra Akcan qui rend hommage à son travail est disponible sur notre site internet. Une page Wikipédia sur Abdel Moneim Mustafa suivra bientôt. Au-delà de ce projet particulier, nous espérons que ce projet servira de modèle pour une approche plus collaborative du travail archivistique transnational, à la fois au sein de nos propres programmes et au-delà. Après tout, notre collection est un écosystème, non seulement parce qu’elle contient des relations, mais aussi parce qu’elle se développe en relation avec d'autres collections dans le monde.

Cordialement,
le CCA

P.S.: En plus de l’atelier Centrer l'Afrique à Dakar la semaine prochaine, nos autres programmes à venir, à Montréal et ailleurs, incluent la participation de Martien de Vletter à une discussion à la Casa da Arquitectura sur l'accès en ligne aux collections, et deux activités pour le jeune public à Toronto (en collaboration avec le Musée des beaux-arts de l'Ontario) et à Montréal.

P.P.S. Et n'hésitez pas à consulter les opportunités actuellement ouvertes au CCA.

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