Plan directeur du lieu historique national du Canada de Skmaqn–Port-la-Joye–Fort-Amherst, 2023

Lieu historique national de Skmaqn–Port-la-Joye–Fort-Amherst

Sur cette page

Note aux lecteurs

La santé et la sécurité des visiteurs, du personnel et de l’ensemble de la population canadienne sont de la plus haute importance. Parcs Canada suit les conseils et les orientations des experts en santé publique pour limiter la propagation de la COVID 19 tout en permettant aux Canadiens et Canadiennes de découvrir le patrimoine naturel et culturel du Canada.

Parcs Canada reconnaît que la pandémie de la COVID-19 peut avoir des effets imprévisibles sur le Plan directeur du lieu historique national du Canada de Skmaqn–Port-la-Joye–Fort-Amherst. Parcs Canada informera les partenaires autochtones, les intervenants et le public de ces répercussions dans le cadre de la mise à jour annuelle sur la mise en œuvre de ce plan.


Avant-propos

D’un océan à l’autre, les lieux historiques nationaux, parcs nationaux et aires marines nationales de conservation sont une source de fierté pour toute la population canadienne. Ils reflètent le patrimoine naturel et culturel du Canada et racontent qui nous sommes, y compris les histoires, les cultures et les contributions des peuples autochtones.

Ces endroits prisés sont une priorité pour le gouvernement du Canada. Nous sommes résolus à protéger le patrimoine naturel et culturel, à élargir le réseau d’aires protégées et à contribuer au rétablissement des espèces en péril.

Nous devons en même temps continuer d’offrir des activités et des programmes innovateurs sur place et à distance pour permettre à un nombre accru de Canadiens et de Canadiennes de faire l’expérience de ces destinations emblématiques et de découvrir l’histoire, la culture et l’environnement.

En collaboration avec les communautés autochtones et des partenaires clés, Parcs Canada protège et restaure les lieux historiques et parcs nationaux; permet aux gens de découvrir l’histoire et la nature et de s’en rapprocher; contribue à maintenir, pour les collectivités locales et régionales, la valeur économique de ces lieux.

Ce nouveau Plan directeur du lieu historique national du Canada de Skmaqn–Port-la-Joye–Fort-Amherst vient appuyer cette vision.

Les plans directeurs sont élaborés par une équipe dévouée de Parcs Canada après de vastes consultations auprès de partenaires autochtones, d’autres partenaires et parties prenantes, de collectivités environnantes, et de visiteurs passés et présents. J’aimerais remercier tous ceux et celles qui ont contribué à ce plan pour leur dévouement et leur esprit de collaboration.

À titre de ministre responsable de Parcs Canada, j’applaudis à cet effort concerté, et j’ai le plaisir d’approuver le Plan directeur du lieu historique national du Canada de Skmaqn–Port-la-Joye–Fort-Amherst.

Steven Guilbeault
Ministre de l’Environnement et du Changement climatique et ministre responsable de Parcs Canada

Recommandations

Recommandé par :

Ron Hallman
Président et directeur général
Parcs Canada

Andrew Campbell
Vice-président principal, Direction générale des opérations
Parcs Canada

Karen Jans
Directrice, Unité de gestion de l’Île-du-Prince-Édouard
Parcs Canada

Résumé

Le lieu historique national du Canada de Skmaqn–Port-la-Joye–Fort-Amherst est situé à l’Île-du-Prince-Édouard, en face du port se trouvant au sud de Charlottetown. Compte tenu de son emplacement stratégique à l’entrée du port, la parcelle qui forme aujourd’hui ce lieu historique était à la fois une porte d’entrée passante et un lieu de rassemblement depuis des siècles. Comme son nom le laisse entendre, le lieu historique a revêtu une importance particulière pour différents groupes culturels au fil de l’évolution des alliances et des conflits.

Le présent plan directeur expose trois stratégies clés qui orienteront la gestion du lieu historique dans la prochaine décennie. Il est axé sur le thème de « travailler ensemble », car la vision, la voix et les ressources des partenaires et des intervenants joueront un rôle important dans le choix des activités qui se dérouleront au lieu historique au cours des dix années à venir. Aujourd’hui, en collaboration avec des partenaires mi’kmaq, français, acadiens et britanniques et des groupes d’intervenants culturels, Parcs Canada travaille à faire connaître l’histoire humaine légendaire de Skmaqn–Port-la-Joye–Fort-Amherst de divers points de vue.


Stratégie clé 1

Travailler ensemble à mieux faire connaître le lieu historique

Cette stratégie clé met l’accent sur la promotion concertée du lieu historique. Outre les intervenants et les partenaires mi’kmaq, français, acadiens et britanniques, le lieu historique unira ses efforts à ceux d’autres intervenants clés dans les domaines du tourisme, de l’appréciation de la nature, des loisirs de plein air et de l’éducation.

Cette stratégie vise l’atteinte des objectifs suivants :

  • les efforts de promotion à l’extérieur du lieu historique de Skmaqn–Port-la-Joye–Fort-Amherst ont augmenté;
  • la fréquentation du lieu a augmenté.

Stratégie clé 2

Travailler ensemble afin d’enrichir l’expérience du visiteur

Cette stratégie clé est axée sur la poursuite des discussions entourant l’ajout du nom mi’kmaq en 2018. Elle a pour but de renforcer l’esprit de collaboration qui règne entre les groupes culturels et de resserrer les liens qui les unissent au lieu historique. Cette stratégie vise à donner aux partenaires de multiples possibilités de faire connaître leur perspective de l’histoire humaine complexe du lieu historique.

Cette stratégie vise l’atteinte des objectifs suivants :

  • les récits du site sont partagés sous multiples perspectives;
  • les opportunités de se rapprocher de la culture mi’kmaq ont augmenté;
  • le nombre d’événements spéciaux organisés ou tenus au lieu historique a augmenté.

Stratégie clé 3

Protéger un paysage culturel

Cette stratégie clé vient souligner la nécessité de protéger les ressources culturelles du lieu historique ainsi que ses valeurs panoramiques et écologiques.

Cette stratégie vise l’atteinte des objectifs suivants :

  • la bonne condition des ressources culturelles est maintenue;
  • le milieu naturel et la beauté panoramique du paysage sont préservés.

Introduction

Parcs Canada administre l’un des plus beaux et des plus vastes réseaux de lieux naturels et historiques protégés du monde. Son mandat consiste à protéger et à mettre en valeur ces lieux pour que puissent en profiter les générations d’aujourd’hui et de demain. La gestion stratégique et axée sur le futur de chaque lieu historique national, parc national, aire marine nationale de conservation et canal historique administré par Parcs Canada appuie sa vision :

Les trésors historiques et naturels du Canada occuperont une place de choix au cœur de la vie des Canadiens et des Canadiennes, perpétuant ainsi un attachement profond à l’essence même du Canada.

En vertu de la Loi sur l’Agence Parcs Canada, Parcs Canada doit préparer un plan directeur pour chaque lieu historique national qu’il administre. Le Plan directeur du lieu historique national du Canada de Skmaqn–Port-la-Joye–Fort-Amherst, une fois approuvé par le ministre responsable de Parcs Canada et déposé au Parlement, permet de s’assurer que Parcs Canada respecte son obligation de rendre compte à la population canadienne en décrivant comment la gestion du lieu historique mènera à des résultats mesurables appuyant son mandat.

Les peuples autochtones sont des partenaires importants dans l’intendance des aires patrimoniales, avec des liens aux terres et aux eaux depuis les temps immémoriaux. Les Mi’kmaq de l’Île-du-Prince-Édouard, les intervenants, les partenaires et la population canadienne ont participé à la préparation du plan directeur, contribuant ainsi à l’établissement de l’orientation future du lieu historique. Le plan décrit une orientation claire et stratégique pour la gestion et l’exploitation du lieu historique national du Canada de Skmaqn–Port-la-Joye–Fort-Amherst en formulant une vision, des stratégies et des objectifs clés. Parcs Canada rendra compte chaque année des progrès accomplis vers l’atteinte des objectifs du plan directeur, et il procédera à l’examen de ce dernier tous les dix ans ou avant, au besoin.

Ce plan directeur n’est pas une fin en soi. Parcs Canada favorisera un dialogue ouvert sur sa mise en œuvre pour s’assurer qu’il reste pertinent et significatif. Le plan sera l’axe autour duquel s’articulera l’engagement continu et la consultation, le cas échéant, à l’égard de la gestion du lieu historique national du Canada de Skmaqn–Port-la-Joye–Fort-Amherst dans les années à venir.

Importance du lieu historique national de Skmaqn–Port-la-Joye–Fort-Amherst

Carrefour des routes mi’kmaq, porte d’entrée de ce qui est aujourd’hui l’Île-du-Prince-Édouard, siège du gouvernement à l’époque des pionniers et avant-poste colonial pendant la lutte franco-britannique pour la domination de l’Amérique du Nord, Skmaqn–Port-la-Joye–Fort-Amherst s’est vu attribuer le statut de lieu historique national par la Commission des lieux et monuments historiques du Canada en 1958. Appelé à l’origine parc historique national du Fort-Amherst en souvenir du fort britannique, le lieu historique a vu le vocable Port-la-Joye s’ajouter à son nom en 1985 pour témoigner de l’histoire des Français et des Acadiens. En 2018, suivant la recommandation des Premières Nations mi’kmaq de l’Île-du-Prince-Édouard, la Commission des lieux et monuments historiques du Canada a ajouté le vocable Skmaqn au nom du lieu historique, afin de mieux tenir compte de son importance pour les Mi’kmaq et des diverses facettes de son histoire. Dans le Cadre pour l’histoire et la commémoration : le plan du réseau des lieux historiques nationaux 2019, Parcs Canada cite en exemple le lieu historique national de Skmaqn–Port-la-Joye–Fort-Amherst pour illustrer la manière dont il peut travailler avec la Commission des lieux et monuments historiques du Canada et ses partenaires pour revoir le passé et réexaminer les motifs de la désignation d’un lieu historique.

Le secteur entourant le lieu historique national de Skmaqn–Port-la-Joye–Fort-Amherst (carte 1 et carte 2) fait de tout temps partie intégrante d’Epekwitk, le paysage culturel mi’kmaq des temps anciens. La rivière Hillsborough, appelée Elsitkuk dans la langue des Mi’kmaq, est un axe de transport ancien qui relie la côte nord et la côte sud de l’île. En 1720, 300 colons français débarquent à l’île Saint-Jean (le nom qu’ils ont donné à l’île du Prince-Édouard à l’époque) pour y construire un avant-poste militaire et un lieu de pêche. La petite garnison française et quelques colons acadiens y établissent une communauté qu’ils appellent Port-la-Joye. La plupart des colons continuent vers la rive nord pour s’établir à Havre-Saint-Pierre. Port-la-Joye est alors le siège du gouvernement de la colonie française, et une communauté agricole se développe autour de l’avant-poste. Pendant une grande période, les dirigeants mi’kmaq et français des quatre coins de la région se rencontrent chaque année à Port-la-Joye pour célébrer et renouveler leur alliance. Cette facette de l’histoire se reflète dans le nom mi’kmaq Skmaqn, qui signifie « lieu d’attente ». Port-la-Joye sert d’avant-poste militaire et administratif de la colonie française de l’île Royale, dont la capitale est la forteresse de Louisbourg, qui est aujourd’hui un lieu historique national. Pendant la période française, d’autres établissements de pêche et de commerce se développent sur l’île, comme celui de Roma à Three Rivers, sur la rive est, qui deviendra également un lieu historique national. Port-la-Joye se trouve à l’entrée de trois réseaux fluviaux qui relient les lieux mi’kmaq et français de l’île. La rivière Hillsborough, désormais considérée comme une rivière du patrimoine canadien, facilite l’accès par portage à l’établissement français de Havre-Saint-Pierre au nord-est, dont une partie se trouve sur l’actuelle péninsule de Greenwich, qui fait maintenant partie du parc national de l’Île-du-Prince-Édouard.

Carte 1 : Cadre régional

Carte 1 : Cadre régional — La version textuelle suit.
Carte 1 : Cadre régional — Version textuelle

Carte de l’Île-du-Prince-Édouard sur laquelle est indiqué l’emplacement du lieu par rapport à d’autres endroits dans la province.

Le golfe du Saint-Laurent est le plan d’eau au nord et le détroit de Northumberland, celui au sud.

Les itinéraires des traversiers entre la Nouvelle-Écosse et Wood Islands et entre les Îles-de-la-Madeleine (Québec) et Souris sont indiqués sur la carte de même que l’emplacement du pont de la Confédération qui relie l’Île-du-Prince-Édouard (Borden) et le Nouveau-Brunswick.

La carte montre où sont les deux grandes villes de l’île, Charlottetown et Summerside.

La carte montre l’emplacement du lieu historique national de Skmaqn—Port-la-Joye—Fort Amherst (à Rocky Point, à l’entrée du port de Charlottetown).

La carte indique également où est le parc national de l’Île-du-Prince-Édouard, sur la rive nord de l’île, y compris le secteur de Greenwich, dans la baie St. Peters.

Les lieux historiques nationaux de l’Île-du-Prince-Édouard qui sont gérés par Parcs Canada et indiqués sur la carte comprennent :

  • le lieu historique national Dalvay-by-the-Sea, dans le secteur Stanhope du parc national de l’Île-du-Prince-Édouard;
  • le site patrimonial Green Gables du lieu historique national du Cavendish-de-L.-M.-Montgomery, dans le secteur de Cavendish du parc national de l’Île-du-Prince-Édouard;
  • le lieu historique national Ardgowan, à Charlottetown;
  • le lieu historique national Province House, à Charlottetown;
  • le lieu historique national de Skmaqn—Port-la-Joye—Fort Amherst à Rocky Point, à l’entrée du port de Charlottetown.

Les lieux historiques nationaux de l’Île-du-Prince-Édouard qui ne sont pas gérés par Parcs Canada, mais indiqués sur la carte, comprennent :

  • le lieu historique national Jean-Pierre-Roma-à-Trois-Rivières, dans le secteur de la baie Cardigan;
  • le lieu historique national de la Banque-des-Fermiers-de-Rustico, dans le secteur de Rustico.

Les trois lieux historiques nationaux ci-dessous, dans le sud-est du Nouveau-Brunswick, ont un thème lié à celui du lieu et sont également indiqués sur la carte :

  • le lieu historique national du Fort-Gaspareaux;
  • le lieu historique national du Fort-Beauséjour–Fort-Cumberland;
  • les lieux historiques nationaux de Beaubassin et du Fort-Lawrence.

Carte 2 : Cadre local

Carte 2 : Cadre local — La version textuelle suit.
Carte 2 : Cadre local — Version textuelle

Une carte qui montre l’emplacement du lieu historique national de Skmaqn—Port-la-Joye—Fort Amherst et ce qu’il y a autour.

Le lieu historique national est situé à Rocky Point, sur la route 19, près de l’embouchure du port de Charlottetown.

La carte indique où sont situées les villes de Charlottetown et de Stratford. Elle présente également des routes locales et la façon de se rendre au lieu depuis différents points.

Le lieu se trouve de l’autre côté du port à partir de Charlottetown, au nord, et de Stratford, à l’est. Trois rivières se jettent dans le port, la rivière Hillsborough, au nord-est, la rivière West, à l’ouest, et la rivière North, au nord.

Le plan d’eau au sud est la baie Hillsborough.

Alors que la tension monte dans la lutte franco-anglaise pour le contrôle de l’Amérique du Nord au cours des années 1740 et 1750, Port-la-Joye et l’île Saint-Jean sont attaqués à deux reprises. Bien que les Français et les Mi’kmaq de la région réussissent à résister aux envahisseurs, l’île Royale tombe aux mains des Britanniques de 1745 à 1748, tout comme l’île Saint-Jean. Après 1749, les Français sont brièvement rétablis, et dans les années 1750, ceux de Port-la-Joye accueillent des réfugiés acadiens de toute la région qui fuient les tensions croissantes et la déportation des Acadiens de 1755. En 1758, après le siège et la prise de Louisbourg et un an avant la victoire des Anglais sur les plaines d’Abraham, au Québec, les Britanniques s’emparent de nouveau de Port-la-Joye et forcent la plupart des Français et des Acadiens à quitter l’île Saint-Jean. Ils construisent un poste qu’ils baptisent « fort Amherst », en l’honneur du commandant de l’expédition à Louisbourg. Au cours de la déportation tragique de plus de 3 000 personnes du fort Amherst en 1758, trois des douze navires sont perdus en mer, ce qui entraîne le plus grand nombre de décès au cours de la période de déportation des Acadiens.

Le fort Amherst devient le centre administratif britannique de l’île et conserve ce statut pendant dix ans. Au cours de cette période, on a jeté les bases de l’administration et de la colonisation britanniques qui allaient façonner l’avenir de l’Île-du-Prince-Édouard. Ce lieu est néanmoins resté important pour les Mi’kmaq. Le capitaine britannique Samuel Holland a entrepris l’arpentage de l’île depuis ce lieu en 1764 et 1765, en utilisant des techniques avancées pour l’époque, produisant des cartes bien plus précises que toutes les précédentes. L’œuvre du capitaine Holland est reconnu par la Commission des lieux et monuments historiques du Canada comme un événement historique national, et une plaque est installée sur une propriété près de Skmaqn–Port-la-Joye–Fort Amherst. Le capitaine Holland est également reconnu (par une plaque installée à Québec) par la Commission des lieux et monuments historiques du Canada comme personne d’importance historique nationale. En 1768, la capitale devient Charlottetown et les Britanniques abandonnent le fort. La charrue remplace les canons, et lorsque les nouvelles défenses militaires deviennent nécessaires, elles sont établies de l’autre côté du port, comme à la batterie Prince-Édouard, située dans ce qu’on appelle aujourd’hui le parc Victoria de Charlottetown.

En guise de complément à la désignation originale du lieu historique, la Commission des lieux et monuments historiques du Canada a également reconnu l’importance d’événements précis à Skmaqn–Port-la-Joye–Fort-Amherst, notamment la déportation des habitants de l’île Saint-Jean en 1758 (événement désigné en 2011) et l’alliance entre les Mi’kmaq et les Français au 18e siècle (événement désigné en 2014). Le lieu historique renferme des plaques, des monuments et des panneaux d’interprétation qui racontent ces récits. Les artefacts découverts lors des fouilles archéologiques à Skmaqn–Port-la-Joye–Fort-Amherst sont préservés et envoyés à des fins d’études dans une installation hors site gérée par Parcs Canada.

Le lieu historique national abrite aussi d’autres ressources culturelles qui, sans être directement liées aux motifs de la désignation, n’en sont pas moins dignes de mention (carte 3). La maison de ferme Newson (maison Newson), située en face du centre d’accueil, n’est pas entretenue à des fins d’utilisation par le public. Cette maison de ferme du 20e siècle qui était vouée à l’agriculture fait place aux activités de divertissement. Sur le côté nord du ruisseau se trouvent les vestiges de la ferme Warren (sites de fermes historiques, carte 3), qui semble avoir été le site de la maison des premiers administrateurs coloniaux britanniques. Il convient également de mentionner la présence des feux d’alignement de l’anse Warren (aides à la navigation) dans le lieu historique national de Skmaqn–Port-la-Joye–Fort-Amherst installés en 1907. Ces dispositifs, qui appartiennent au ministère fédéral des Pêches et Océans Canada (Garde côtière canadienne) sont associés au thème de la navigation.

Au même titre que les vestiges visibles des remblais entourant le fort Amherst et les ressources culturelles souterraines qui datent de l’époque des constructions militaires externes et des communautés acadiennes et britanniques environnantes, la parcelle de 90 hectares de prairie ondulante et de petits peuplements mixtes qui domine le havre contribue à l’essence du lieu historique. Collectivement, les éléments bâtis et les caractéristiques naturelles du lieu historique, notamment les panoramas, forment un paysage culturel important qui recèle de nombreux récits liés à l’évolution de l’Île-du-Prince-Édouard, du Canada et du monde.

Carte 3 : Carte du lieu historique national de Skmaqn–Port-la-Joye–Fort-Amherst

Carte 3 : Carte du lieu historique national de Skmaqn–Port-la-Joye–Fort-Amherst — La version textuelle suit.
Carte 3 : Carte du lieu historique national de Skmaqn—Port-la-Joye—Fort-Amherst — Version textuelle

Une carte détaillée du lieu indique où sont les installations et les éléments historiques. Une légende avec des symboles permet de voir les limites du lieu ainsi que l’emplacement des sentiers pédestres, des ressources enfouies, du centre d’accueil, des aires de stationnement, des aires de pique-nique, du wigwam et des balises de navigation. La carte indique aussi l’emplacement d’un phare sur la pointe Blockhouse, juste en dehors des limites du lieu historique.

La route principale vers le lieu historique, la route 19, est indiquée sur la carte tout comme Blockhouse Road qui se rend jusqu’à l’entrée du lieu en passant par la Haché-Gallant Lane.

L’emplacement de différentes ressources historiques et enfouies est marqué sur la carte, notamment où il y a des ressources enfouies liées à la fortification française, la propriété Haché-Gallant du fort Amherst, et des fermes historiques. La carte montre aussi la maison Newson.

On voit sur la carte diverses caractéristiques côtières comme l’anse Warren, la pointe Alchorn et la pointe Blockhouse.

Contexte de planification

Stratégiquement situé à l’entrée du port de Charlottetown, le lieu historique national de Skmaqn–Port-la-Joye–Fort-Amherst se trouve à environ six kilomètres à vol d’oiseau de la capitale provinciale, Charlottetown, ou à environ 40 kilomètres de distance par la route, en contournant le côté ouest du port. La collectivité mi’kmaq de Rocky Point, qui appartient à la Première Nation d’Abegweit, borde le lieu historique au nord-ouest. Les terres entourant le lieu historique sont largement consacrées à l’agriculture et abritent également quelques chalets saisonniers. Le lieu historique a été ouvert au public en 1973.

Le lieu historique est formé de deux grands pôles de rassemblement distincts : l’aire supérieure abrite le centre d’accueil et permet aux visiteurs d’accéder aux sentiers d’interprétation autonome qui mènent notamment aux vestiges du fort Amherst; l’aire inférieure comprend des toilettes et une scène extérieure, et se trouve plus près de l’océan. Les visiteurs pénètrent dans le lieu historique par la promenade Haché Gallant. Cette route d’accès a été baptisée ainsi en souvenir de Michel Haché dit Gallant, dont la famille étendue formait le cœur du hameau acadien de Port-la-Joye.

L’essence du lieu historique tient à son emplacement stratégique et à son paysage ouvert. L’espace extérieur est accessible aux visiteurs à longueur d’année, mais il est dépourvu d’installations et ne fait l’objet d’aucun entretien de la mi-octobre et à la mi-juin. En juillet et en août, le centre d’accueil est ouvert au public et le personnel est sur place quotidiennement. Sur demande, des visites guidées du lieu sont possibles moyennant des frais. Une programmation mi’kmaq a été présentée en 2016 en collaboration avec la Confédération des Mi’kmaq de l’Île-du-Prince-Édouard. Un certain nombre d’événements récréatifs et culturels organisés par des partenaires de Parcs Canada ou des organismes tiers ont eu lieu dans le lieu historique au fil des ans. Les années précédentes, un jamboree national de Scouts Canada s’est tenu sur place, ainsi que des courses de cross-country d’écoles provinciales, des concerts musicaux et des concours de cerfs-volants. Le lieu historique a également organisé ou accueilli des célébrations culturelles annuelles ou périodiques à l’occasion d’événements marquants comme la fête du Canada, la Journée des lieux patrimoniaux du Canada, la Fête nationale des Acadiens et le jour du Souvenir acadien, ainsi que des réunions familiales dans le cadre du Congrès mondial acadien.

En 2012, le lieu historique est devenu une destination d’exploration autonome. Pendant plusieurs années suivant ce changement, la fréquentation n’a fait l’objet d’aucune surveillance. À l’heure actuelle, les visiteurs ne paient ni frais de stationnement ni droits d’entrée, et le centre d’accueil n’est ouvert qu’en juillet et en août. En 2019, Parcs Canada a instauré une nouvelle méthode d’estimation de la fréquentation basée sur le dénombrement des véhicules. Du 15 juin au 15 octobre 2019, le nombre de visiteurs a été estimé à 33 269. Dans les années 1970 et 1980, la région de Rocky Point offrait plus de commodités (comme un service de traversier), et donc plus attrayant pour les visiteurs de Charlottetown. La perte de divers services a entraîné un déclin évident de la fréquentation de la région de Rocky Point.

Depuis la publication du précédent plan directeur du lieu en 2003, un certain nombre de changements importants, dont beaucoup en consultation avec les partenaires et les intervenants, ont été apportés dans le lieu :

  • en 2005, les expositions d’interprétation ont été retirées du centre d’accueil en raison de dégâts d’eau;
  • au cours de l'exercice 2008 à 2009, le comité de réaménagement de Port-la-Joye–Fort-Amherst (composé de Parcs Canada, des communautés mi’kmaq de l’Île-du-Prince-Édouard, de la Confédération des Mi’kmaq de l’Île-du-Prince-Édouard, des communautés acadiennes et francophones, et de la Société royale du Commonwealth de l’Île-du-Prince-Édouard) a été créé pour formuler des recommandations sur le développement futur du lieu;
  • en 2009 et en 2010, une série de fouilles archéologiques et de stages pratiques axés sur le secteur des maisons acadiennes ont été organisés et, en 2009, de nouveaux panneaux d’interprétation ont été installés le long du sentier Old Harbour;
  • en 2012, il y a eu une réduction de la capacité opérationnelle et une mise en place graduelle de la vocation d’exploration autonome du lieu;
    • une petite équipe de personnel journalier estival a été réintroduite en 2016;
  • un protocole d’entente a été signé entre la Société nationale de l’Acadie, Parcs Canada et le ministère du Patrimoine canadien en 2015;
  • en 2018, un nom mi’kmaq a été ajouté au nom du lieu.

Les principaux investissements réalisés dans le lieu au cours des dix dernières années sont les suivants :

  • investissement d’environ 950 000 $ dans l’infrastructure pour la remise à neuf du centre d’accueil afin de créer un espace polyvalent pour les événements spéciaux, l’expansion du réseau de sentiers, la stabilisation de la maison Newson et l’aménagement d’une scène extérieure dans l’aire de fréquentation diurne, de 2009 à 2011;
  • projet Récits du Canada initié en 2019 pour améliorer l’interprétation du lieu afin d’inclure des points de vue différents; film d’interprétation et nouveaux panneaux d’interprétation est en cours de création;
  • autres améliorations apportées à la route d’accès, aux terrains de stationnement et à la maison Newson, en 2015-2016;
  • établissement d’une zone de wigwam traditionnel, et construction et mise à l’eau d’un canot en écorce de bouleau, de 2016 à 2021.

Plusieurs de ces initiatives, tout comme les consultations connexes qui ont été menées auprès des partenaires et des intervenants, ont retardé l’élaboration du nouveau plan directeur.

Les travaux conjoints de planification stratégique pour Skmaqn–Port-la-Joye–Fort Amherst, notamment les recommandations formulées par le comité de réaménagement (2009) et l’initiative Récits du Canada de Parcs Canada (2019), s’harmonisent bien avec la mise en œuvre du plan directeur précédent, l’orientation contenue dans les protocoles d’entente et d’autres relations ainsi que l’élaboration du présent plan. En outre, le présent plan directeur se base sur les premières phases de la planification de l’évaluation de l’état du lieu historique (2016) et à celle de l’exercice d’orientation (2017). Voici quels étaient les principaux enjeux : préservation de l’état des remblais de Fort-Amherst; préservation des vues sur le havre; régularisation de l’offre en ce qui a trait à la présence de personnel; intensification des efforts de promotion et augmentation de la fréquentation; renforcement de la participation des groupes culturels, dont les partenaires mi’kmaq et acadiens, et optimisation de l’utilisation du centre d’accueil et d’autres installations de la propriété pour la tenue d’événements spéciaux. Compte tenu de la qualité et de l’importance des récits locaux, régionaux, nationaux et mondiaux qui tirent leurs origines de Skmaqn–Port-la-Joye–Fort-Amherst, les initiatives antérieures et actuelles qui visent à mieux faire connaître le lieu historique et à créer des possibilités pour les visiteurs viennent étayer le principe selon lequel le lieu historique gagnerait à être plus visible et mieux connu du public.

Élaboration du plan directeur

Le personnel du parc a sollicité des commentaires et des idées pour aider à façonner le nouveau plan directeur de Skmaqn–Port-la-Joye–Fort Amherst et s’assurer qu’il est fondé sur une vision commune qui reflète les priorités de Parcs Canada, des collectivités autochtones, des partenaires, des intervenants et du grand public.

Une évaluation de l’état du lieu a été réalisée en 2016 et un exercice d’orientation a été effectué en 2017.

En 2018, Parcs Canada a entamé les premières consultations préalables à ce processus et a discuté avec la Confédération des Mi’kmaq de l’Île-du-Prince-Édouard (maintenant L’nuey), ainsi qu’avec des intervenants culturels clés. Une séance de mobilisation a également été organisée avec les jeunes de l’île. Les commentaires ont été intégrés à une ébauche de plan et partagés avec le public au cours de la deuxième phase du processus de consultation.

Les plans de la deuxième phase de mobilisation du public ont été largement communiqués à l’hiver 2019, mais toutes les consultations portant sur le plan directeur ont été temporairement mises en attente entre mars 2020 et janvier 2021 en raison de la pandémie de COVID-19.

En janvier 2021, Parcs Canada a prudemment repris les activités d’engagement et les consultations sur l’ébauche du plan pour le lieu historique national de Skmaqn–Port-la-Joye–Fort-Amherst se sont déroulées jusqu’en mai 2021.

Diverses méthodes traditionnelles et en ligne ont été utilisées pour promouvoir le programme et faire participer le public. Des vidéos partageables ont été produites dans les deux langues officielles pour promouvoir les consultations sur le plan directeur de Skmaqn–Port-la-Joye–Fort-Amherst et encourager la participation du public au processus. Les vidéos ont été appréciées et ont efficacement servi d’introduction aux réunions animées. Huit séances de mobilisation de deux heures ont été animées dans une formule entièrement ou partiellement virtuelle, chacune incluant un petit nombre de partenaires et d’intervenants précis et groupés, notamment : L’nuey et les Mi’kmaq, des représentants communautaires, des membres de la communauté autochtone, des groupes d’intervenants culturels acadiens, français et britanniques, des groupes de tourisme, de nature, de loisirs et d’autres secteurs d’activité, des municipalités, ainsi que des membres du grand public (séances distinctes en anglais et en français). Trente-huit personnes ont participé aux séances. Une carte de rétroaction en ligne a été créée pour que les Canadiens et les Canadiennes qui le souhaitent puissent faire part de leurs réactions, et 76 réponses ont été reçues.

La rétroaction reçue a été généralement très favorable et très peu de changements ont été suggérés. Sur la base des commentaires reçus, la vision et les stratégies clés ont été affinées afin de créer la version finale du plan. L’ébauche a été revue par les partenaires mi’kmaq/L’nuey avant la finalisation de ce plan.

Vision

Dans 10 à 15 ans, le lieu historique national de Skmaqn–Port-la-Joye–Fort-Amherst demeure un magnifique espace naturel qui rend hommage aux récits des différentes cultures ayant contribué à façonner son histoire : les Mi’kmaq, les Français, les Acadiens et les Britanniques.

Véritable creuset d’histoire vivante, le lieu historique continue de jouer son rôle de porte d’entrée et de lieu de rassemblement. Tout ce qui touche le lieu évoque les multiples facettes de son passé, qu’il s’agisse des vues qui s’offrent depuis la propriété elle-même, des vestiges du fort britannique ou de toutes ses formes d’interprétation éclairantes et évocatrices. Chaque élément invite le visiteur à examiner de plus près un aspect précis de l’histoire, de la culture ou de la nature. Les terrains et les installations constituent un cadre invitant pour les rassemblements et un lieu d’accueil pour de nombreux événements culturels et communautaires.

Le lieu historique national de Skmaqn–Port-la-Joye–Fort-Amherst convie les visiteurs à une expérience qui stimule les sens et mobilise l’esprit. Les visiteurs admirent les panoramas spectaculaires du havre, parcourent les magnifiques sentiers qui traversent des lieux tranquilles et absorbent les sons ainsi que les odeurs de l’herbe, des arbres et de la brise maritime. Les séjours au lieu historique sont une invitation à la contemplation d’une histoire complexe.

Le lieu historique national de Skmaqn–Port-la-Joye–Fort-Amherst jouit d’une place privilégiée dans le vaste réseau de lieux historiques, et, en raison de sa portée étendue, il révèle la signification et l’importance locales, régionales et mondiales des événements qui y sont survenus. Les récits qui y sont racontés reflètent une grande diversité de thèmes, qu’il s’agisse de la vie des particuliers et des familles de l’île au 18e siècle, des liens avec l’histoire de l’Acadie et du Canada, ou encore des liens avec l’expérience continue des nouveaux arrivants de partout sur la planète, en cette ère où les mouvements de population ne cessent d’évoluer à l’échelle mondiale.

Cette information permet de mieux faire connaître Skmaqn–Port-la-Joye–Fort Amherst et son rôle dans la colonisation de l’Île-du-Prince-Édouard et du Canada. Elle donne aussi aux résidents de l’île et à la population canadienne dans son ensemble la possibilité de tisser des liens plus étroits avec le lieu historique et de mieux en comprendre l’importance.

Stratégies clés

Dans cette section

Les priorités stratégiques de Skmaqn–Port-la-Joye–Fort-Amherst pour les dix prochaines années s’articuleront autour d’un cadre de gestion composé de trois stratégies clés. Ces stratégies sont assorties d’objectifs et de cibles qui aideront Parcs Canada à concrétiser la vision adoptée pour le lieu historique en collaboration avec des partenaires et des intervenants.


Stratégie clé 1

Travailler ensemble à mieux faire connaître le lieu historique

Cette stratégie, et de fait la mise en œuvre du présent plan directeur, est axée sur une collaboration continue avec des partenaires et des intervenants clés. Comme Skmaqn–Port-la-Joye–Fort-Amherst est un lieu de rassemblement pour des groupes culturels précis, à savoir les Mi’kmaq, les Français, les Acadiens et les Britanniques, sa vitalité dépend de la participation active de partenaires et d’intervenants, sur place et à distance. Outre les groupes culturels, Parcs Canada entend travailler de concert avec d’autres intervenants clés qui œuvrent dans les domaines du tourisme, de l’appréciation de la nature, des loisirs de plein air et de l’éducation. Cette stratégie vise à mieux faire connaître le lieu historique auprès des publics cibles, à renforcer l’appui obtenu des résidents de la région et à attirer de nouveaux visiteurs. À la lumière des commentaires reçus des visiteurs, des efforts seront mis de l’avant afin d’améliorer la signalisation routière ainsi que les renseignements qu’il diffuse pour aider les visiteurs à planifier leur voyage. Une nouvelle méthode de calcul de la fréquentation fondée sur le dénombrement des véhicules a été instaurée en 2019 et se poursuivra.


Objectif 1.1

Les efforts de promotion à l’extérieur du site historique ont augmenté.

Cibles
  • Le nombre d’activités de diffusion externe tenu à l’extérieur du site ou d’activités promotionnelles visant à mieux faire connaître le lieu historique aux publics cibles augmente d’ici 2028, qu’il s’agisse d’activités réalisées par Parcs Canada ou par des partenaires, en personne ou par d’autres moyens.
  • Le nombre de produits de diffusion externe et de produits servant à promouvoir le lieu historique auprès des publics cibles augmente d’ici 2028.
  • Le nombre de tierces parties qui travaillent avec le lieu historique augmente d’ici 2033.

Objectif 1.2

La fréquentation du lieu historique national a augmenté.

Cibles
  • D’ici 2033, la fréquentation du lieu augmente de 10 % par rapport aux niveaux de 2019.
  • D’ici 2033, dans la mesure du possible, les visites touristiques qui génèrent des revenus sont facilitées.

Stratégie clé 2

Travailler ensemble afin d’enrichir l’expérience du visiteur

La collaboration continue et élargie avec les partenaires et les intervenants clés s’inscrit également dans cette stratégie. Skmaqn–Port-la-Joye–Fort-Amherst est un carrefour stratégique et un lieu de rassemblement où différentes cultures sont devenues des alliées, ont établi des racines ou se sont affrontées dans des conflits armés. Il importe donc de faire connaître les différentes perspectives sur les événements qui y sont survenus. Cette stratégie favorise la poursuite des discussions sur l’ajout du nom mi’kmaq en 2018 et vise à renforcer les liens qui unissent les groupes culturels au lieu historique ainsi que l’esprit de collaboration qui règne entre eux. Elle a aussi pour but de donner aux partenaires de multiples possibilités de faire connaître leur point de vue sur l’histoire humaine complexe de Skmaqn–Port-la-Joye–Fort-Amherst. La stratégie s’appuie sur des événements spéciaux antérieurs afin de définir une vaste gamme d’opportunités à explorer en collaboration avec des partenaires. Dans l’ensemble, la rétroaction reçue des visiteurs révèle un degré élevé de satisfaction à l’égard du lieu historique et des possibilités d’apprentissage qui y sont offertes. Certains visiteurs ont exprimé le souhait que de nouvelles activités familiales viennent s’ajouter au programme du lieu historique, et bon nombre ont dit apprécier les activités axées sur la culture mi’kmaq. Lorsque les efforts de collaboration avec les partenaires et les intervenants engendreront des possibilités d’amélioration du programme, il importera de tenir compte des besoins des publics cibles et de tout un éventail d’identités sociales, de capacités et d’intérêts.


Objectif 2.1

Les récits du site sont partagés sous multiples perspectives.

Cibles
  • Les représentants des communautés mi’kmaq, acadienne et britannique continuent de collaborer avec Parcs Canada en formant des comités consultatifs (ou des structures semblables) selon les besoins et en créant des expériences stimulantes et de grande qualité.
  • D’ici 2033, le matériel d’interprétation sur place est renouvelé et amélioré à l’aide de nouvelles approches permettant de partager de multiples perspectives.

Objectif 2.2

Les opportunités de se rapprocher de la culture mi’kmaq ont augmenté.

Cibles
  • D’ici 2028, le lieu historique enrichit son programme en y ajoutant du contenu sur l’histoire et la culture des Mi’kmaq en collaboration avec la Confédération des Mi’kmaq de l’Île-du-Prince-Édouard.
  • D’ici 2033, le lieu historique fait partie intégrante de l’offre de tourisme autochtone de la région.
  • D’ici 2033, le nombre de visiteurs qui participent à des activités axées sur la culture mi’kmaq au lieu historique a augmenté.

Objectif 2.3

Le nombre d’événements spéciaux organisés ou tenus au lieu historique a augmenté.

Cible
  • D’ici 2033, le nombre d’événements communautaires ou culturels offerts par Parcs Canada ou organisés par des partenaires et des intervenants à Skmaqn–Port-la-Joye–Fort-Amherst augmente d’au moins 15 % par rapport à l’année de référence de 2019.

Stratégie clé 3

Protéger un paysage culturel

L’essence du lieu historique tient à son paysage ouvert et à son emplacement stratégique, et il constitue un point de convergence de la géographie, de la nature humaine et de l’histoire. Cette stratégie prévoit la protection du paysage proprement dit ainsi que la protection des ressources culturelles liées au lieu historique. Pour assurer l’intégrité commémorative du lieu historique, il faut : protéger la propriété du lieu historique, notamment son importance culturelle pour toutes les communautés qui ont vécu l’histoire ancrée dans ce territoire; protéger les ressources culturelles clés telles que les vestiges des remblais du fort Amherst et les artefacts souterrains disséminés un peu partout sur la propriété; préserver l’état des autres ressources culturelles, comme la maison Newson; et préserver l’esprit des lieux créé par les vastes prairies, les petites parcelles de forêt et les vues sur l’entrée du port. Les sondages menés auprès des visiteurs révèlent que les possibilités d’observation des paysages figurent parmi les principales raisons qui les amènent à faire un séjour au lieu historique.

Il importera de continuer à exécuter des programmes de surveillance et à promouvoir le respect des règlements auprès des visiteurs (p. ex., ne pas utiliser de détecteur de métal et ne pas perturber les artefacts), surtout dans un contexte où le changement climatique pourrait accroître la fréquence des tempêtes et accélérer l’érosion. Tout en surveillant et en protégeant les ressources culturelles, une surveillance des habitats et des espèces prioritaires du lieu historique sera effectuée. Ces objectifs de protection des ressources sont également étayés par une collaboration avec d’autres ordres de gouvernement, des organismes non gouvernementaux et des établissements d’enseignement tels que l’Université de l’Île-du-Prince-Édouard.


Objectif 3.1

La bonne condition des ressources culturelles est maintenue.

Cibles
  • Les remblais du fort Amherst sont maintenus en bon état, notamment en gérant la croissance des jeunes arbres (de manière à créer un espace ouvert pour les vestiges du fort et à éviter que les racines des arbres ne perturbent les ressources enfouies sous la surface du sol).
  • D’ici 2028, les points vue historiques du paysage culturel sont identifiés afin d’orienter les décisions futures en matière d’aménagement forestier, y compris la remise en état de la forêt acadienne, dans la mesure du possible.
  • La maison Newson demeure en bon état sur le plan structural (le bâtiment reste inoccupé et ne sert pas à la tenue d’activités).
  • La collection d’artefacts issus du lieu historique (plus de 18 000, stockés dans une installation à distance) reste en bon état.

Objectif 3.2

Le milieu naturel et la beauté panoramique du paysage sont préservés.

Cibles
  • Le milieu naturel ouvert des prairies ondulantes et les vues sur le port de Charlottetown sont préservés jusqu’en 2033.
  • D’ici 2028, en collaboration avec les Premières Nations mi’kmaq de l’Île-du-Prince-Édouard, la présence et l’occupation d’un habitat propice aux espèces en péril sont évaluées et suffisamment bien comprises pour permettre la prise de mesures nécessaires pour préserver ou améliorer la qualité de l’habitat existant et la connectivité des milieux.
  • D’ici 2028, les impacts possibles du changement climatique sur le lieu historique seront mieux compris grâce à une évaluation des taux historiques d’érosion du littoral.

Résumé de l’évaluation environnementale stratégique

L’évaluation environnementale stratégique a pour objet d’intégrer les considérations d’ordre environnemental dans l’élaboration des politiques publiques, des plans et des propositions de programme afin d’appuyer la prise de décisions respectueuses de l’environnement. Conformément à la Directive du Cabinet sur l’évaluation environnementale des projets de politiques, de plans et de programmes (2010), une évaluation environnementale stratégique a été appliquée au Plan directeur du lieu historique national du Canada de Skmaqn–Port-la-Joye–Fort-Amherst.

De nombreux effets positifs se produiront à la suite de la mise en œuvre du plan, par exemple la protection de l’intégrité commémorative du lieu historique, notamment la préservation de l’état des ressources culturelles et des biens, ainsi que l’approfondissement des connaissances sur les impacts du changement climatique à l’échelle locale. Les principaux effets positifs de ce plan sont liés à la protection du milieu naturel, en particulier la mosaïque de prairies et de parcelles de forêt, ainsi qu’à une meilleure compréhension des espèces en péril qui pourraient se trouver sur la propriété et de leur habitat. Il s’agit d’un aspect important, parce que le lieu historique renferme un habitat propice aux oiseaux migrateurs et peut-être à plusieurs espèces d’oiseaux et de chauves-souris en péril. Par ailleurs, le plan directeur aidera la population canadienne à se rapprocher de la nature, en contribuant à la mise en œuvre de la Stratégie fédérale de développement durable. Le plan directeur appuie également l’objectif de la Stratégie fédérale de développement durable, à savoir une action efficace en matière de changement climatique.

Les objectifs et les cibles identifiés dans le plan directeur pourraient éventuellement entraîner des effets environnementaux négatifs, notamment l’augmentation de la fréquentation, l’accroissement du nombre d’événements spéciaux et la gestion de la végétation afin de préserver le paysage culturel. Voici les impacts environnementaux possibles : perturbations ou autres dommages causés aux oiseaux nicheurs, dommages causés à la végétation et altération de l’habitat faunique. Cependant, ces effets peuvent être atténués en appliquant les lignes directrices établies, notamment les Normes et lignes directrices pour la conservation des lieux patrimoniaux au Canada; en soumettant les projets à des évaluations d’impact; en élaborant des mesures d’atténuation propres à des espèces précises, s’il y a lieu; en exécutant un programme de surveillance des espèces en péril présentes dans le lieu historique (p. ex. des relevés d’oiseaux nicheurs, des travaux de surveillance acoustique et l’inspection de bâtiments pouvant abriter des chauves-souris) et en respectant les exigences de la Loi sur les espèces en péril, de la Loi sur la convention concernant les oiseaux migrateurs ainsi que des politiques et des orientations pertinentes de Parcs Canada. Les opérations sur le site contribueront à atténuer les impacts sur le climat conformément aux exigences d’écologisation du gouvernement en appui à la Stratégie fédérale de développement durable.

Les commentaires des partenaires autochtones, des parties prenantes et du public ont été intégrés à l’évaluation environnementale stratégique et au plan directeur, selon le cas.

La mise en œuvre du plan directeur n’entraînera pas d’effets environnementaux négatifs importants. Les futurs projets touchant le site seront évalués individuellement en vertu de la Loi sur l’évaluation d’impact ou de toute loi lui succédant, le cas échéant.


Contactez-nous

Pour obtenir de plus amples renseignements sur le plan directeur ou des questions connexes lieu historique national du Canada de Skmaqn–Port-la-Joye–Fort-Amherst :

Lieu historique national du Canada de Skmaqn–Port-la-Joye–Fort-Amherst
2, Palmers Lane
Charlottetown (Î.-P.-É) C1A 5V8
Canada

Courriel :  skmaqn@pc.gc.ca

Téléphone : 902-566-7050

 Lieu historique national de Skmaqn–Port-la-Joye–Fort-Amherst

Renseignements sur la publication

© Sa Majesté le Roi du chef du Canada, représenté par le président et directeur général de Parcs Canada, 2023.

Sources des images de la page couverture :
En haut, de gauche à droite : Parcs Canada/Stephanie McQuaid; Parcs Canada/Chris Reardon; Parcs Canada/Chris Reardon
En bas : Parcs Canada/Karen Jans

This publication is also available in English:
Skmaqn–Port-la-Joye–Fort Amherst National Historic Site of Canada Management Plan, 2023

  • Papier : R64-263/2023F
  • 978-0-660-40796-8
  • PDF : R64-263/2023F-PDF
  • 978-0-660-40795-1
Date de modification :