VidéoVers une fin des logements sociaux au Québec?

Le gouvernement Legault abandonne le programme québécois de logements sociaux.

Dans une entrevue avec La Presse, la ministre caquiste responsable de l’Habitation, France-Élaine Duranceau, a annoncé la fin du programme AccèsLogis, un programme unique au Canada servant à la construction de logements sociaux, qui sera définitivement remplacé par le Programme d’habitations abordables Québec (PHAQ).

Le PHAQ, existant depuis un an, œuvre à la construction de logements « abordables » en ouvrant les subventions aux promoteurs privés, contrairement à AccèsLogis, qui était conçu pour financer spécifiquement l’élaboration de logements sociaux et communautaires, c’est-à-dire hors du marché privé.

Les logements sociaux sont toutes les habitations qui n’appartiennent pas au privé : les coops, les HLM et les organisations sans but lucratif. Le concept de logement « abordable » désigne des logis moins chers que le prix du marché, mais parfois assez coûteux, qui visent le profit et qui sont quand même soumis à la spéculation à long terme.

Aujourd’hui, le gouvernement se plaint de l’inefficacité d’AccèsLogis, pointant du doigt les développeurs de projets de logements sociaux, tandis que d’autres affirment que le manque de financement du gouvernement et la lenteur des autorités sont en cause.

« Ce qui est plus long, c’est qu’on ne met pas l’argent qu’il faut. Il faut que les budgets du Québec prévoient des montants suffisants. Il faut que les programmes soient améliorés », explique la porte-parole du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), Véronique Laflamme.

« On espère que le gouvernement va entendre raison. Le PHAQ, qui, selon le gouvernement, remplace bien AccèsLogis, ne livre pas non plus la marchandise. Il n’y a aucun des projets qui ont été retenus dans le premier appel de projets, annoncés au mois de juin, qui ont débuté leur chantier au moment où on se parle », dénonce la porte-parole du FRAPRU.

Le PHAQ et la fin du logement social?

En théorie, le logement social est toujours possible avec le Programme d’habitation abordable, mais il n’est pas garanti. Alors qu’AccèsLogis garantissait 100 % de logements sociaux et communautaires, le PHAQ n’a pas de seuil minimum, même si pour l’instant, 75 % des projets retenus sont des logements sociaux, rapporte Véronique Laflamme.

Même si le PHAQ permet de financer des logements sociaux et communautaires, il comporte des obstacles qui, selon la porte-parole, prouvent que le programme n’est pas fait pour les projets de logements sociaux. « D’abord, il n’y a pas de fonds de démarrage » pour aider à lancer les projets. « Ensuite, on n’a aucune certitude sur le nombre de supplément au loyer pour les ménages à faibles revenus », qui étaient partie intégrante d’AccèsLogis, dit la porte-parole du FRAPRU.

Inquiète, la porte-parole exprime son incompréhension face à la décision du gouvernement. « On n’a pas été capable d’améliorer AccèsLogis pendant des années et là, on nous dit : “attendez, on va l’améliorer, le PHAQ, pour qu’il réponde mieux aux besoins”. À choisir, nous, on préfère qu’on amène enfin des améliorations à AccèsLogis, qui, lui, était un programme dédié au logement social et communautaire », dit-elle.

Auteur·e

Ce site web utilise des cookies pour vous offrir une expérience utilisateur optimale. En continuant à utiliser ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies conformément à notre politique de confidentialité.

Retour en haut