Des cas d’atteinte à la vie privée dans le réseau d’hôpitaux de Hamilton
De nombreuses atteintes à la vie privée ont été recensées au sein du réseau d'hôpitaux Hamilton Health Sciences.
Photo : Radio-Canada / Bobby Hristova
Le commissaire à l’information et à la protection de la vie privée de l’Ontario mène une enquête sur 11 cas de violations en lien avec la protection de la vie privée au sein du réseau d’hôpitaux Hamilton Health Sciences (HHS). Le groupe d'hôpitaux a congédié huit employés qui auraient consulté sans autorisation des dossiers médicaux de 4000 patients au cours des 12 derniers mois.
Le commissaire a également confirmé 10 cas supplémentaires d’atteinte à la vie privée, dont quatre cas de furetage.
Selon Wendy Stewart, la porte-parole de Hamilton Health Sciences, 42 patients touchés ont été prévenus par écrit.
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Elle souligne également que le réseau effectue des vérifications mensuelles afin de s’assurer que les données confidentielles des patients soient protégées.
Elle ajoute que le personnel hospitalier est formé sur les protocoles de confidentialité. Le réseau ne donnera pas plus d’informations sur ces cas.
Les patients toujours dans l'attente d'une réponse
Roch Longueépée, un patient âgé de 53 ans, est toujours à la recherche de réponses. Il ignore qui a consulté son dossier et pour quelles raisons.
La lettre que j’ai reçue est inacceptable, j’exigerai plus d'informations
, dit-il.
Le lien de confiance est compromis, je m’inquiète pour moi et pour les autres patients affectés.
Il explique que la lettre envoyée aux personnes touchées indique simplement que certains
employés auraient accédé sans autorisation aux dossiers de patients admis aux urgences.
La lettre précise également qu'il s'agissait de cas de furetage et non de données imprimées, téléchargées ou partagées électroniquement.
M. Longueépée explique que son dossier contient des milliers de pages de données sur ses problèmes immunitaires et neurologiques, des informations qui sont susceptibles d'entraîner une mort soudaine, souligne-t-il.
Un recours juridique serait trop dispendieux, selon des experts
Le réseau hospitalier explique que la police n’a pas été impliquée, car les actes n'étaient pas criminels.
Selon la professeure Teresa Scassa, experte en droit et politique de l’information à l’université d’Ottawa, ce genre de violation pourrait être de nature délictuelle.
Certains dossiers consultés contiennent les noms, les dates de naissance et les résultats d'examens médicaux des patients.
Photo : Radio-Canada
Elle explique que le furetage des données pourrait rendre disponibles des détails confidentiels sur certaines maladies et pourrait mettre certaines personnes dans l’embarras, voire causer la perte de leur emploi.
Le processus d'enquête sur la personne qui aurait accédé aux dossiers, dans le but d'entreprendre des poursuites judiciaires, pourrait être très dispendieux
, explique Mme Scassa.
Dans une déclaration, le commissaire à l’information et à la protection de la vie privée de l’Ontario explique que les personnes congédiées pourraient faire face à des sanctions et, dans le cas d’une poursuite, sont passibles d’une amende pouvant atteindre 200 000 dollars.
Le réseau avait recensé 23 cas d'atteinte à la vie privée en 2022.
Avec les informations de CBC.