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Des cas hautement inhabituels de grippe aviaire en plein hiver

Des milliers de canards d’élevage ont été tués en Montérégie

Ferme Aux champs d'Élisé
Plus de 575 000 oiseaux d’élevage ont été abattus au Québec pour tenter de contenir la propagation de la grippe aviaire, dont des milliers de canards. Pierre-Paul Poulin - Journal de Montréal


Les éleveurs de volaille de toute la province sont sur le qui-vive après une flambée de cas de grippe aviaire hautement inhabituelle en plein hiver, qui a entraîné la mise à mort de 38 000 canards.

«Ça nous fait craindre le pire pour le printemps prochain», s’inquiète Pierre-Luc Leblanc, président des Éleveurs de volailles du Québec et lui-même éleveur.

Depuis le 30 janvier, au moins 38 000 canards ont été euthanasiés pour prévenir la propagation de la grippe aviaire dans huit sites de la Montérégie-Ouest, selon l’Équipe québécoise de contrôle des maladies avicoles (EQCMA).

Les fermes Hudson Valley de Saint-Louis-de-Gonzague, un gros joueur qui commercialise du canard et du foie gras, sont au nombre des entreprises touchées, a pu confirmer le Journal.

Ferme Aux champs d'Élisé
Pierre-Luc Leblanc, président des Éleveurs de volailles du Québec PHOTO FOURNIE

«Le virus a trouvé le moyen de rentrer dans un bâtiment où il y avait des canards en février. On n’avait jamais vu ça», affirme, incrédule, Jean-Pierre Vaillancourt, professeur en médecine vétérinaire à l’Université de Montréal.

D’autant plus que le Québec n’avait pas connu de cas d’influenza aviaire chez les volailles domestiques avant avril 2022, souligne Martin Pelletier de l’EQMA. Plus de 575 000 bêtes ont été abattues depuis. 

  • Écoutez l'entrevue de Mario Dumont avec Pierre-Luc Leblanc, président des Éleveurs de Volailles du Québec sur QUB radio :

Hors saison

Plusieurs facteurs sont montrés du doigt pour expliquer la présence de H5N1 hors des saisons de déplacement des oiseaux migratoires, qui sont des agents de propagation.

La souche actuelle a une période d’incubation de plusieurs jours, ce qui favorise la dispersion du virus, explique Jean-Pierre Vaillancourt.

«Il est aussi capable d’infecter un tas d’espèces animales : des canards, des oies, mais aussi des visons, des phoques, et même des cétacés, ce qui contamine l’environnement. Ils contribuent tous à augmenter la contamination de l’environnement», poursuit le vétérinaire. 

La transmission aux oiseaux domestiques survient souvent quand des gens marchent dans des fientes contaminées, puis visitent un élevage.

L’Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) a d’ailleurs resserré les protocoles de circulation dans une zone entourant les élevages touchés. 

Le danger rôde

À l’heure actuelle, la grippe aviaire gagne du terrain partout au monde, obligeant l’abattage de dizaines de millions d’oiseaux.

Si le dernier cas déclaré de grippe aviaire au Québec remonte au 9 février dernier, le danger est loin d’être écarté pour les éleveurs de volailles qui appréhendent maintenant le retour des oiseaux migrateurs.

Mais Jean-Pierre Vaillancourt se fait rassurant quant aux risques que pose actuellement la grippe aviaire à l’être humain.

«Je suis plus préoccupé pour les éleveurs que pour la santé publique. Quelqu’un qui achète du poulet au IGA ne pourra pas attraper le virus», précise le professeur.

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