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20% plus cher: le repas de Noël n’est pas épargné par l'inflation

Un festin de dinde typique du réveillon coûtera plus cher à concocter en comparaison avec 2021



Ce sera bientôt le temps de célébrer, et comme à peu près tout, le prix du traditionnel repas de Noël est en forte hausse. C’est la vedette du spectacle, la dinde, qui fait gonfler la facture cette année. 

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On n’a qu’à regarder du côté des circulaires des supermarchés pour le réaliser. 

« L’an dernier, il y avait beaucoup de spéciaux à 1,79 $/lb pour la dinde, mais on n’a rien vu en bas de 2,77 $/lb depuis septembre dernier », observe Jean-François Gagné Bérubé, le patron de Glouton, une application qui compare les promotions afin de leur attribuer une note.

Il s’agit d’une hausse de 55 % du prix payé à l’épicerie pour un dindon Butterball congelé de chez Exceldor ou Flamingo. 

Chery Berthelet, qui est retraitée, a dû économiser tout l’été pour pouvoir s’offrir un « bon Noël ». Elle a acheté sa dinde de Noël en spécial dès le mois d’octobre. Photo Hélène Schaff

Pour ce classique du temps des Fêtes, il faut calculer 1/2 livre à 3/4 de livre par portion. Les dindons sont vendus dans différentes tailles, allant de 6-8 livres jusqu’à 20-24 livres. 

Pour une bête de 10 à 12 livres, il faudra donc débourser 30 $ si on achète au prix en rabais de 2,77 $/lb. 

Sinon, chez IGA, il faudra débourser environ 48 $ pour un jeune dindon congelé du même poids, contre environ 45 $ chez Metro. Chez Provigo, le prix est de 62 $ pour un jeune dindon de 15 livres. 

Ces trois prix sont tirés des sites web des entreprises citées.

« Allez acheter votre dinde le plus rapidement possible », résume Sylvain Charlebois, expert en alimentation du Laboratoire en sciences analytiques agroalimentaires de l’Université Dalhousie. 

Jean-François Gagné Bérubé, de chez Glouton, abonde dans le même sens. 

La faute à la grippe aviaire

Car le prix de la dinde entière ne va pas redescendre de sitôt, assure M. Charlebois, en raison de la grippe aviaire, qui frappe toujours au pays. 

« Cette maladie qui touche les oiseaux frappe normalement en avril, mai et juin. Le virus est particulièrement virulent cette année, ce qui a mené à une deuxième vague présentement », explique Jean-Pierre Vaillancourt, de la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal.

Le spécialiste avance le nombre de 120 fermes touchées au Canada, dont 16 au Québec. Quand un élevage commercial est frappé, ses bêtes sont euthanasiées.

Comme une dinde vit de 11 à 18 semaines avant d’être abattue, contre 32 à 37 jours pour une poule, la grippe aviaire frappe l’industrie du dindon plus sévèrement.

Outre la dinde rôtie, un repas de Noël traditionnel peut inclure de la tourtière, du pâté à la viande, du ragoût de boulettes ou du ragoût de pattes de cochon, ainsi que des accompagnements comme la sauce à la canneberge, des betteraves marinées, des légumes racines ou une purée de pommes de terre. 

« Pour les patates et les canneberges, on ne s’attend pas à des hausses », indique Sylvain Charlebois. 

Par contre, pour la viande qu’on retrouve dans les tourtières et les pâtés, ou encore le beurre au centre de la table et dans la purée ainsi que le pain, les prix ont bondi en 12 mois (voir encadré). 

Au total, le spécialiste parle d’une augmentation « d’au moins » 20 % pour le repas de Noël. 

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Quelques trucs

Dans ce contexte, bon nombre de Québécois qui fêtent Noël en famille comme Stéphanie Poirier vont choisir de se partager les coûts. 

« Je m’occupe des amuse-gueules. On y va selon les budgets de chacun », lance la jeune travailleuse du milieu de la santé, qui habite en banlieue de Montréal. 

Elle vient de commencer ses achats pour le repas de Noël afin « d’éviter que ça coûte cher one shot ». 

« J’ai économisé tout l’été pour Noël, je me prends d’avance, j’économise et j’achète en spécial » – Chery Berthelet, retraitée

Cheryl Berthelet, elle, a économisé tout l’été afin de se payer son repas : dinde, tourtière, patates et ragoût de boulettes. 

Avec l’inflation, cette retraitée qui pense retourner sur le marché du travail en raison de la hausse du coût de la vie a économisé plus que les autres années « pour pouvoir passer un bon Noël ». 

Pour le repas de Noël, elle s’y prend toujours en avance. « Je commence à acheter à l’été. Ma dinde, je l’ai achetée en vente pour l’Action de grâce. »

Des prix qui ne sont vraiment pas un cadeau

VARIATION SUR 12 MOIS :

  • Beurre | + 26 %
  • Dinde | + 50 %
  • Pommes de terre | stable
  • Canneberges | stable
  • Bœuf haché | + 7,5 %
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