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TribuneMonde

La géo-ingénierie solaire ne sauvera pas le climat, stoppons-la

La Terre et le soleil vus depuis la station spatiale internationale.

Un collectif de scientifiques, chercheurs et personnalités, parmi lesquels l’écrivain Amitav Gosh, appellent à réglementer mondialement la géo-ingénierie solaire. Ils estiment que ces technologies sont risquées, antidémocratiques, et inefficaces contre le changement clilmatique.

Nous appelons les gouvernements, les Nations Unies, et l’ensemble des acteurs à agir contre la normalisation de la géo-ingénierie solaire comme instrument des politiques climatiques. Les gouvernements et les Nations Unies doivent assurer un contrôle politique effectif des technologies de géo-ingénierie solaire et restreindre leur développement à l’échelle planétaire. Plus précisément, nous appelons à l’adoption d’un accord international de non-utilisation de la géo-ingénierie solaire.

La géo-ingénierie solaire, définie comme un ensemble de technologies visant à réfléchir le rayonnement solaire dans l’espace pour limiter le réchauffement climatique, est un sujet qui gagne de l’importance dans les débats sur la politique climatique. Plusieurs scientifiques ont lancé des projets de recherche sur ce thème ; parmi ces scientifiques, certains considèrent que le recours à ces technologies pourrait faire partie des solutions politiques pour lutter contre les changements climatiques.

La géo-ingénierie solaire étudie notamment la possibilité de déployer d’immenses boucliers dans l’espace pour ombrager la Terre. © Chris Hadfield / Nasa

Pour nous, ces multiples appels à la recherche et au développement de la géo-ingénierie solaire sont alarmants, pour trois raisons majeures :

Premièrement, les risques de la géo-ingénierie solaire sont encore peu étudiés et compris et ne pourront être entièrement connus. Les impacts pourraient varier d’une région à l’autre et les effets de ces technologies sur les conditions météorologiques, l’agriculture et la fourniture des besoins essentiels en nourriture et en eau sont jusqu’à présent extrêmement incertains.

Deuxièmement, les espoirs — spéculatifs au demeurant — que suscite le développement des technologies de géo-ingénierie solaire menacent les engagements en matière d’atténuation des parties prenantes aux négociations climatiques et peuvent dissuader les gouvernements, les entreprises et l’ensemble de nos sociétés de faire tout leur possible pour parvenir à la décarbonation ou à la neutralité carbone le plus rapidement possible. L’éventuelle mise en place des technologies de géo-ingénierie solaire à grande échelle dans un futur proche risque de fournir un argument de poids aux lobbyistes de l’industrie, aux négationnistes du climat et à certains gouvernements pour remettre à plus tard la mise en œuvre de politiques de décarbonation ambitieuses.

L’impossibilité d’un contrôle multilatéral équitable

Troisièmement, le système de gouvernance mondiale n’est actuellement pas en mesure de développer et de mettre en œuvre un accord politique d’une portée et d’une ambition suffisantes pour contrôler le déploiement de la géo-ingénierie solaire de manière équitable, inclusive et efficace. L’Assemblée générale des Nations Unies, le Programme des Nations Unies pour l’environnement ou la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques n’ont ni le mandat ni les moyens d’assurer un contrôle multilatéral équitable et efficace du déploiement des technologies de géo-ingénierie solaire à l’échelle planétaire. Si les cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies disposent d’un droit de veto, cet organe ne dispose pas la légitimité internationale nécessaire pour réglementer efficacement le déploiement de la géo-ingénierie solaire.

Les dispositifs de gouvernance informels tels que les dialogues multipartites ou les codes de conduite volontaires sont, eux aussi, inadaptés pour réguler le développement de ces technologies. En effet, ces dispositifs risquent de contribuer à légitimer prématurément les technologies de géo-ingénierie solaire notamment parce qu’ils excluent la participation d’acteurs moins puissants, alors que ceux-ci seront potentiellement plus exposés aux risques liés à l’utilisation de ces technologies. Les réseaux scientifiques sont dominés par une poignée de pays industrialisés, et là encore les pays économiquement moins puissants n’ont que peu ou pas d’influence sur les décisions de ces réseaux concernant l’étude et le déploiement de ces technologies. Enfin, une gouvernance technocratique basée sur des commissions d’experts n’est pas à même de statuer sur des conflits internationaux complexes relatifs aux valeurs, à la répartition et l’acceptation des risques qui surviennent dans le contexte de la géo-ingénierie solaire.

Restreindre avant qu’il ne soit trop tard

Sans mécanismes de contrôle internationaux démocratiques efficaces, les impacts géopolitiques d’un éventuel déploiement unilatéral de la géo-ingénierie solaire seraient inquiétants et injustes. Compte tenu des faibles coûts de certaines de ces technologies, les pays les plus puissants risqueraient de s’engager dans la géo-ingénierie solaire de manière unilatérale ou au sein de petites coalitions, quand bien même une majorité de pays s’opposeraient à un tel déploiement.

En bref, le déploiement de la géo-ingénierie solaire ne peut être régulé de manière juste, inclusive et efficace au niveau international. Nous appelons donc à une action politique immédiate des gouvernements, des Nations Unies et de l’ensemble des acteurs contre la normalisation de la géo-ingénierie solaire en tant qu’instrument de politique climatique. Les gouvernements et les Nations Unies devraient contrôler et restreindre le développement des technologies de géo-ingénierie solaire avant qu’il ne soit trop tard. Nous plaidons pour l’adoption d’un accord international de non-utilisation de la géo-ingénierie solaire, visant à lutter contre le développement et le déploiement de ces technologies.

En adoptant cet accord international, les gouvernements s’engageraient à respecter cinq mesures :

  1. Interdire aux agences nationales de financement de soutenir le développement de technologies de géo-ingénierie solaire, via des mesures prises au niveau national et par les institutions internationales ;
  2. Interdire les essais en extérieur des technologies de géo-ingénierie solaire dans les zones sous leur juridiction ;
  3. Ne pas octroyer de brevets pour les technologies de géo-ingénierie solaire, y compris les technologies visant à soutenir leur déploiement telles que la modernisation des avions pour les injections d’aérosols ;
  4. Ne pas déployer de technologies pour la géo-ingénierie solaire si celles-ci sont développées par des tierces parties ;
  5. S’opposer à l’institutionnalisation de la géo-ingénierie solaire planétaire en tant qu’instrument des politiques climatiques dans les institutions internationales compétentes, y compris dans les évaluations du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat.

Un accord international de non-utilisation de la géo-ingénierie solaire n’interdirait pas la recherche atmosphérique ou climatique en tant que telle, pas plus qu’il ne restreindrait la liberté académique. Cet accord se concentrerait plutôt sur des mesures visant à restreindre le développement des technologies de géo-ingénierie solaire sous la juridiction des parties à l’accord.

Le reflet du soleil sur l’océan Pacifique © Nasa

La mise en place d’accords politiques internationaux visant à réguler le développement de technologies contestées et comprenant d’importants risques à l’échelle de la planète n’est pas sans précédent. La communauté internationale possède une riche histoire de restrictions et de moratoires internationaux sur des activités et des technologies jugées trop dangereuses ou indésirables. Cette histoire démontre que les interdictions internationales concernant le développement de technologies spécifiques ne limitent pas la recherche légitime pas plus qu’elles n’étouffent l’innovation scientifique. En outre, un accord international de non-utilisation de la géo-ingénierie solaire pourrait comporter des exemptions pour les approches considérées moins dangereuses, par exemple en autorisant l’utilisation de technologies localisées liées à l’albédo de surface qui comportent peu de risques transrégionaux ou mondiaux.

En résumé, un accord international de non-utilisation de la géo-ingénierie solaire serait à la fois opportun, faisable et efficace. Il éviterait la normalisation et le développement d’un ensemble de technologies risquées et peu maîtrisées de gestion du rayonnement solaire. De plus, cet accord n’entraverait aucunement la poursuite de recherches légitimes sur le climat. En prenant des mesures adaptées et légitimes, nous pouvons atteindre la décarbonation de nos économies sans recourir à la géo-ingénierie solaire. Cette dernière n’est ni souhaitable, ni éthique, et ni politiquement régulable et maîtrisable dans le contexte actuel.

Compte tenu de la normalisation croissante de la recherche en géo-ingénierie solaire, un message politique fort pour stopper le développement de ces technologies est nécessaire. Un accord international de non-utilisation de la géo-ingénierie solaire est désormais indispensable.

Pour en savoir plus : Solar Geoingineering Non-Use Agreement

Prof. Frank Biermann, professor of Global Sustainability Governance, Copernicus Institute of Sustainable Development, Utrecht University, Netherlands ;
Dr. Jeroen Oomen, Researcher, Urban Futures Studio, Copernicus Institute of Sustainable Development, Utrecht University, Netherlands ;
Prof. Aarti Gupta Professor of Global Environmental Governance, Wageningen University, Netherlands ;
Prof. Saleem H. Ali, Chair and Distinguished Professor of Geography and Spatial Sciences, University of Delaware ; Member of the Scientific and Technical Advisory Panel of the Global Environment Facility, Member of the United Nations International Resource Panel, United States ;
Prof. Ken Conca, Professor of International Relations, School of International Service, American University, United States ;
Prof. Maarten A. Hajer, Distinguished Professor of Urban Futures and Scientific Director, ‘Pathways to Sustainability’ programme, Utrecht University, Netherlands ;
Assoc. Prof. Prakash Kashwan, Associate Professor of Political Science, University of Connecticut ; Expert Group for Scoping of Transformative Change Assessment, Intergovernmental Platform on Biodiversity & Ecosystem Services (IPBES), United States ;
Prof. Louis Kotzé, Research Professor, North-West University South Africa ; Senior Professorial Fellow in Earth System Law, Lancaster ; Klaus Töpfer Sustainability Fellow, Institute for Advanced Sustainability Studies, Potsdam, South Africa ;
Prof. Melissa Leach, CBE, FBA, Director, Institute of Development Studies, United Kingdom ;
Prof. Dirk Messner, Professor and President, German Environment Agency, Germany ;
Prof. Chukwumerije Okereke, Professor of Climate Governance and International Development and Director of the Centre for Climate Change and Development at the Alex-Ekwueme Federal University Ndufu-Alike, Nigeria  ;
Dr. Åsa Persson, Research Director, Stockholm Environment Institute, and Adjunct Lecturer, Department of Thematic Studies – Environmental Change, Linköping University Sweden ;
Dr. Janez Potočnik, Co-chair, International Resource Panel, United Nations Environment Programme, and partner at SYSTEMIQ, Slovenia ;
Prof. David Schlosberg, Director, Sydney Environment Institute and Professor of Environmental Politics, University of Sydney. Fellow of the Academy of Social Sciences of Australia ; Member of Expert Working group on Just Adaptation, Future Earth Australia and the Australian Academy of Science, Australia ;
Michelle Scobie, PhD, LlB (Hons), LEC, Dipl. Int. Rel.. Senior Lecturer, International Law, Global Environmental Governance, Institute of International Relations. Member of the Scientific Advisory Committee of the Inter-American Institute for Global Change Research. Member of the Oceans Governance Network of the University of the West Indies, Trinidad and Tobago ;
Prof. Stacy D. VanDeveer, Professor and Department Chair, Conflict Resolution, Human Security and Global Governance, Mc­Cormack Graduate School of Policy and Global Studies, University of Massachusetts Boston, United States

Prof. Julian Agyeman, FRSA, FRGS, Professor of Urban and Environmental Policy and Planning, Fletcher Professor of Rhetoric and Debate, Tufts University, United States ;
Prof. Steven Bernstein, Distinguished Professor of Global Environmental and Sustainability Governance, University of Toronto Co-Director, Environmental Governance Lab, Munk School of Global Affairs and Public Policy Co-Editor, Global Environmental Politics, Canada ;
Prof. Michele Betsill, Professor of Global Environmental Politics, Department of Political Science, University of Copenhagen, Denmark ;
Prof. Eduardo S. Brondizio, Distinguished Professor, Department of Anthropology. Director, Center for the Analysis of Social-Ecological Landscapes (CASEL), Senior Research Fellow, The Ostrom Workshop in Political Theory and Policy Analysis, Indiana University Bloomington, United States ;
Prof. Harriet Bulkeley, FBA, FAcSS, Durham University & Utrecht University, Netherlands, United Kingdom ;
Prof. Jennifer Clapp, Professor and Canada Research Chair, University of Waterloo ; Vice-Chair, Steering Committee of the High Level Panel of Experts on Food Security and Nutrition (UN Committee on World Food Security) ; Member, International Panel of Experts on Sustainable Food Systems ; Fellow of the Royal Society of Canada ; Contributing author to IPCC 6th Assessment Report, Canada ;
Prof. Wolfgang Cramer, Professor, Director of CNRS, Mediterranean Institute for Biodiversity and Ecology (IMBE), Member of Academie d’Agriculture de France, France ;
Prof. Simon Dalby, Professor, Balsillie School of International Affairs, Wilfrid Laurier University., Canada ;
Prof. Peter Dauvergne, Professor of International Relations, Department of Political Science, University of British Columbia, Canada ;
Prof. John S. Dryzek, Centenary Professor, Centre for Deliberative Democracy and Global Governance, University of Canberra., Australia ;
Prof. Robyn Eckersley, Redmond Barry Distinguished Professor in the Discipline of Political Science, School of Social and Political Sciences at the University of Melbourne and a Fellow of the Academy of the Social Sciences in Australia, Australia ;
Prof. Arturo Escobar, Professor of Anthropology Emeritus, U. of North Carolina and Adjunct Prof., PhD Program in Environmental Sciences, U. del Valle, Colombia, Colombia, United States ;
Dr. Amitav Ghosh, Author of The Great Derangement, The Nutmeg’s Curse and nine novels, India, United States ;
Dr. Alex Godoy-Faúndez, Director, Sustainability Research Center and Strategic Resource Management (CiSGER), Universidad del Desarrollo, Chile ;
Prof. Christopher Gordon, Associate Professor and former Director, Institute for Environment and Sanitation Studies, University of Ghana, Ghana ;
Prof. Clive Hamilton, Professor of Public Ethics, Charles Sturt University, Canberra, Australia ;
Prof. Matthew Hoffmann, Professor, Department of Political Science, University of Toronto, Canada ;
Prof. Anna-Katharina Hornidge, Director, German Development Institute ; Professor of Global Sustainable Development, Bonn University ; Member, German Advisory Council on Global Change, Germany ;
Prof. Mike Hulme, Professor of Human Geography, Department of Geography, University of Cambridge, Fellow of Pembroke College, United Kingdom ;
Prof. Sheila Jasanoff, Pforzheimer Professor of Science and Technology Studies, Harvard Kennedy School, United States ;
Dr. Dhanasree Jayaram, Assistant Professor, Manipal Academy of Higher Education Research Fellow, Earth System Governance, India ;
Prof. Jean Jouzel, Director of research (emeritus) at CEA (The French Alternative Energies and Atomic Energy Commission), France ;
Prof. Patricia Kameri-Mbote, Professor of Law at the School of Law, University of Nairobi, Kenya ;
Prof. Tatiana Kluvánková, Director, Centre for Transdisciplinary studies (CETIP), Slovakia ;
Dr. Rakhyun E. Kim, Assistant Professor of Global Environmental Governance, Utrecht University, Netherlands ;
Prof. Miriam Lang, Professor for Environmental and Sustainability Studies, Universidad Andina Simón Bolívar, Ecuador ;
Prof. Hervé Le Treut, Senior researcher CNRS (Centre National de la Recherche Scientifique, France), Professor at Ecole Polytechnique, Member of the French Academy of Sciences, Member of the Academia European, France ;
Prof. Enrique Leff, Professor, Social Research Institute (IIS), Universidad Nacional Autonoma de Mexico, Mexico ;
Prof. Philip Macnaghten, Professor, Knowledge, Technology and Innovation Group, Wageningen University, Netherlands ;
Prof. Duncan McLaren, Research Fellow, Lancaster Environment Centre, Lancaster University, United Kingdom ;
Prof. Peter Newell, Professor of International Relations at the University of Sussex, United Kingdom ;
Prof. Karen O’Brien, Professor, Department of Sociology and Human Geography, University of Oslo, Norway ;
Prof. Dr. Sebastian Oberthür, Professor of Environment and Sustainable Development, Vrije Universiteit Brussel, and Professor of Environmental Policy and Law, University of Eastern Finland, Belgium ;
Prof. Lennart Olsson, Lund University Centre for Sustainability Studies (LUCSUS), IPCC Coordinating Lead Author in Assessment Report 5 (Ch. 13) and IPCC Special Report on Climate Change and Land (Ch. 4), Sweden ;
Prof. Hiroshi Ohta, Professor and Director, Institute of Global Governance at the Organization of Regional and Inter-regional Studies, Waseda University, and Councilor, Japan Association of International Relations (2020-2022), Japan ;
Prof. Dr. Daniel Panario, Professor and Director, Institute of Ecology and Environmental Sciences, Faculty of Science, University of the Republic, Uruguay ;
Prof. Matthew Paterson, Professor, Department of Politics, Research Director, Sustainable Consumption Institute, University of Manchester, United Kingdom ;
Prof. Raymond T. Pierrehumbert, FRS, Halley Professor of Physics, University of Oxford, United Kingdom ;
Prof. Stefan Rahmstorf, Professor of Physics of the Oceans, University of Potsdam, Germany  ;
Prof. Mary Scholes, Professor of Systems Analysis, University of the Witwatersrand Fellow, African Academy of Sciences, Fellow the Royal Swedish Academy (Forestry and natural resources section), Member of the South African Academy of Sciences, Fellow of the Royal Society of South Africa, South Africa ;
Prof. Dr. Imme Scholz, Deputy Director – German Development Institute, Germany  ;
Prof. Clifford Shearing, Professor Emeritus, Law Faculty, University of Cape Town, Visiting Professorial Fellow, Faculty of Law, University of New South Wales, Professeur associé, École de criminologie, Université de Montréal, South Africa ;
Prof. Jennie C. Stephens, Director and Professor, School of Public Policy and Urban Affairs, Northeastern University, United States ;
Prof. Jack Stilgoe,Department of Science and Technology Studies, University College London, United Kingdom ;
Dr. Yixian Sun, Assistant Professor in International Development, University of Bath, United Kingdom ;
Dr. Margaretha Wewerinke-Singh, Assistant Professor of Public International Law, Grotius Centre for International Legal Studies, Leiden University, The Netherlands ; Senior Lecturer in Environmental Law, Pacific Centre for Environment and Sustainable Development, The University of the South Pacific, Fiji, Fiji, Netherlands ;
Prof. Oran Young, Distinguished Professor Emeritus, Bren School of Environmental Science & Management, University of California, Santa Barbara, Co-director of the Program on Governance for Sustainable Development at the Bren School, Director of the Institute of Arctic Studies, Adjunct Professor of Political Science at the University of Tromsø in Norway, United States

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