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Un émoji pour mettre fin au tabou des règles menstruelles

En France 2 millions de personnes n'ont pas de quoi s'acheter de protections hygiéniques.

En France 2 millions de personnes n'ont pas de quoi s'acheter de protections hygiéniques. - Capture YouTube pétition Règles élémentaires

L'association Règles élémentaires lance une pétition et dépose un dossier auprès de Unicode pour une émoticône plus explicite représentant les règles menstruelles.

A l’occasion de la journée internationale de la fille ce 11 octobre, mis en place par les Nations Unies en 2012, l'association Règles élémentaires lance une pétition pour une émoticône représentant plus clairement les règles menstruelles. Dans le même temps, l'association dépose un dossier auprès de Unicode, l'organisme international en charge de valider les émojis.

Règles élémentaires plaide pour un émoji d'une culotte tachée de sang, dessiné avec l'agence YZ. L'objectif de l'association est de désigner tout simplement les règles telles qu'elles sont vécues au quotidien par les personnes menstruées. "Représenter les choses, c’est les faire exister", souligne Règles élémentaires dans sa pétition.

L'association née en 2015, lutte contre la précarité menstruelle en distribuant notamment des protections hygiéniques aux femmes dans le besoin. En France, 2 millions de personnes n'ont pas de quoi s'acheter des protections et 1 fille sur 3 a déjà été discriminée à cause de ses règles, selon le baromètre Opinion Way réalisé en mai 2022.

Deuxième tentative

Maud Leblon, la directrice de l'association fait remarquer, dans une interview accordée à Libération, que les règles ne sont, pour l'instant, représentées que par une goutte de sang. "Une culotte tachée de sang traduit véritablement la réalité. Cet émoji, beaucoup plus direct, peut contribuer à la déstigmatisation et la déculpabilisation quand on se retrouve avec des taches de sang sur nos vêtements à cause des règles", explique-t-elle.

Règles élementaires va déposer un dossier auprès de Unicode. Ce n'est pas la première fois qu'un émoji de ce type est proposé au consortium. En 2017, une association anglaise l'avait soumis mais il a été rejeté par l'organisme car jugé choquant malgré les 50.000 votes citoyens. Maud Lebron estime, auprès de Libération, que le soumettre à nouveau est important car il est "nécessaire de mettre en avant de façon explicite un phénomène naturel" et depuis "#MeToo est passé par là".

Margaux Vulliet