Pêches et Océans Canada ferme le premier et le seul récif corallien vivant dans la région canadienne du Pacifique à toutes les pêches commerciales et récréatives de contact avec le fond

Communiqué de presse

Le 7 mars 2024

Vancouver, C.-B. — Pêches et Océans Canada (MPO) prend des mesures pour protéger le récif de Lophelia unique et extrêmement vulnérable, également connu sous son nom de Wakashan « q̓áuc̓íwísuxv », en fermant toutes les pêches commerciales et récréatives de contact avec le fond, y compris le chalut pélagique, dans cette zone. Cette fermeture, d’une durée indéterminée, est entrée en vigueur le mercredi 14 février 2024.

Situé dans le chenal Finlayson, dans le nord de la Colombie-Britannique, ce récif corallien vivant d’eau froide et essentiellement intact contient des habitats uniques, une biodiversité et une biomasse importantes, et revêt une importance culturelle pour les Premières Nations Kitasoo Xai'xais et Heiltsuk. La protection du récif de Lophelia cadre avec les priorités du MPO en matière de réconciliation et de protection des zones benthiques vulnérables. La fermeture représente une mesure de protection rigoureuse prise par le Ministère fondée sur une découverte scientifique importante. Cette zone, bien que petite, est un récif unique au monde qui est très susceptible d’être endommagé, notamment par les engins de pêche.

Le récif corallien de Lophelia du Pacifique est identifié dans le plan d’action du réseau d’aires marines protégées dans la biorégion du plateau Nord et constitue une réserve d’aire marine nationale de conservation (RAMNC) proposée par Parcs Canada, qui en est actuellement à l’étape de l’évaluation de faisabilité.

Le récif corallien de Lophelia est le plus septentrional connu dans l’océan Pacifique et a été découvert pour la première fois en 2021 et cartographié en 2022, lors de relevés conjoints entre le MPO, la Nation Kitasoo Xai'xais et la Central Coast Indigenous Resource Alliance (CCIRA) à bord du navire de la Garde côtière canadienne Vector. Bien que la zone soit éloignée et peu pêchée, le corail vivant présente des signes de dommages physiques probablement causés par la pêche de contact avec le fond. Les expéditions de ce genre sont importantes sur le plan culturel et scientifique et continuent de contribuer à notre compréhension globale des grands  fonds marins.

Le gouvernement du Canada s’est engagé à préserver la santé de nos océans pour les générations futures. La protection des habitats benthiques vulnérables, comme les coraux et les éponges d’eau froide, et l’atténuation des risques liés à la pêche qui pèsent sur ces habitats sont une priorité du Cadre pour la pêche durable de MPO. Les nations Heiltsuk et Kitasoo Xai'xais sont des partenaires des initiatives dans la biorégion du plateau Nord et appuient fermement ces fermetures.

Multimédia supplémentaire

Le récif de Lophelia
Le récif de Lophelia a un effet de cascade qui renforce la biodiversité de la zone. Nous voyons ici des crabes royaux hispides (Acantholithodes hispidus) colorés dans trois espèces différentes d’éponges siliceuses qui poussent sur le récif corallien (pinnules orange et rose).

Citations

« Les zones marines importantes, comme le récif corallien de Lophelia, contribuent non seulement à la santé de nos océans, mais elles sont également essentielles à notre tissu identitaire canadien. Les effets du changement climatique étant évidents dans le monde entier, il est devenu urgent de prévenir la perte de biodiversité et de protéger les écosystèmes marins. Le gouvernement du Canada s’est engagé à collaborer avec les communautés autochtones et locales, ainsi qu’avec tous les ordres de gouvernement, afin de préserver nos eaux communes et les créatures et habitats uniques qui y existent pour les générations futures. »

L’honorable Diane Lebouthillier, ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne

« L’étroite collaboration entre les Premières Nations et le gouvernement fédéral, où les connaissances autochtones s’entrelacent harmonieusement avec les méthodes scientifiques, a révélé un écosystème remarquable. Ce partenariat a non seulement permis de protéger l’habitat unique et délicat du récif de Lophelia, mais il a également ouvert la voie à une future protection marine concertée. Compte tenu des défis posés par le changement climatique et les incertitudes en matière de gestion, nous envisageons avec enthousiasme la poursuite de la collaboration avec nos partenaires de la Couronne dans le cadre du plan d’action du réseau d’AMP, afin de préserver d’autres régions importantes sur le plan écologique et culturel. »

Douglas Neasloss, conseiller en chef, Nation Kitasoo Xai'xais

« La protection de l’habitat unique du récif de Lophelia et de toutes les espèces qui y vivent cadre bien avec la vision du monde et les lois de notre Nation; tout est lié et tout a le droit de vivre dans un environnement sain qui soutient des écosystèmes sains et des populations saines qui sont exempts de l’intrusion involontaire de pratiques de pêche destructrices. »

K̓áwáziɫ, Marilyn Slett, conseillère en cheffe élue, Conseil tribal Heiltsuk

« Le récif est une découverte incroyable. Le “récif corallien” rejoint les loups marins, les ours esprits, les otaries et les harengs comme nouvel ajout à la diversité faunique que l’on trouve dans les célèbres voies navigables de la forêt pluviale du Grand Ours. Ce carrefour caché ressemble à un récif corallien tropical, mais dans l’obscurité. Lorsque nous “allumons la lumière”, nous voyons des monticules et des vallées, des crabes, des pieuvres, des bancs de poissons et bien d’autres choses encore. Autre aspect remarquable : les longues bordures du récif corallien touchent à des récifs d’éponges siliceuses et coexistent avec eux. Étant donné qu’il s’agit du seul récif corallien connu dans la région Pacifique du Canada et que les récifs d’éponges siliceuses n’existent qu’ici, ces bordures sont peut-être le seul endroit sur Terre où cette incroyable relation interspécifique existe. »

Dre Cherisse Du Preez, responsable du programme Écologie des grands fonds à Pêches et Océans Canada; professeure auxiliaire à l’Université de Victoria; cheffe de l’expédition sur la diversité en eaux profondes du Pacifique Nord-Est, un programme d’action des Nations Unies pour la Décennie des océans

Faits en bref

  • Les coraux de Lophelia forment des habitats qui fournissent des refuges et des aires d’alimentation à la faune marine, améliorant ainsi la diversité et l’abondance biologiques locales. Cette zone peut agir comme une zone de refuge naturelle et contribuer à l’augmentation de la productivité des espèces, ce qui, à son tour, pourrait potentiellement entraîner une augmentation de l’abondance à l’intérieur de la zone et dans les zones adjacentes. 

  • Les récifs sont des ingénieurs de l’écosystème; leurs structures biologiques façonnent le milieu environnant, par exemple en modifiant les courants d’eau sur le plancher océanique, en améliorant la disponibilité alimentaire et en créant de nouveaux espaces d’habitat pour d’autres organismes.

  • L’interdiction d’engin de pêche de contact avec le fond protège les coraux, ainsi que la communauté diversifiée de poissons et d’autres invertébrés qui vivent dans les structures complexes des habitats créés par le corail (p. ex., les monticules et les grottes, les réseaux complexes de pinnules, l’ancien récif enfoui sur lequel prospère le récif actuel).

  • Le récif de la Colombie-Britannique est le seul récif corallien de Lophelia connu en bonne santé dans tout le Canada. Il est particulièrement important de le protéger contre d’autres dommages physiques, car cette espèce corallienne est menacée par le changement climatique.

  • On ne connaît qu’un seul autre récif de Lophelia dans les eaux canadiennes, et il se trouve dans le Canada atlantique. Une zone de conservation des coraux a été délimitée autour de ce récif afin de soutenir son rétablissement après d’importants dommages historiques.

  • En collaboration avec les Premières Nations, le MPO met en œuvre des fermetures conformément à son mandat de réconciliation, afin de protéger les zones benthiques vulnérables, et de soutenir le Plan d’action du réseau et le processus du RAMNC, qui sont dirigés conjointement par Parcs Canada, la province de la Colombie-Britannique et six Premières Nations.

  • Les représentants des Premières Nations et des secteurs de la pêche commerciale et récréative ont été invités à faire part de leurs commentaires à l’automne 2023 sur les fermetures possibles de la pêche dans cette zone, et ces commentaires ont été pris en compte dans la décision relative aux mesures de protection.

  • Une publication scientifique décrivant le récif de Lophelia pertusa (également connu sous le nom de Desmophyllum pertusum) est presque achevée. La recherche est fondée sur des recensements visuels par véhicule téléguidé (VTG), des cartes acoustiques, des échantillons biologiques, des carottages et des échantillons d’eau. Les coauteurs sont issus du MPO, du CCIRA, de Ressources naturelles Canada, de l’Université de Victoria et de l’Université de la Colombie-Britannique. Voici d’autres découvertes marquantes liées au récif :

    • La relation surprenante entre le récif corallien et les récifs d’éponges siliceuses, où le corail semble favoriser la croissance des récifs d’éponges siliceuses;
    • Les nombreux récifs coralliens morts ont été trouvés dans des conditions inadéquates dans la même région que le récif en bonne santé, ce qui confirme le caractère unique et la vulnérabilité des récifs intacts.

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604-666-1746
DFO.RPACCommunicationsR.MPO@dfo-mpo.gc.ca

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