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Des Chinoises solidaires font des bonnets

C’est 152 femmes d’ici qui ont cousu ces produits à la main pour améliorer l’image de cette communauté

Ouverture Centre d’achat
Yanjing Lai, une bénévole engagée dans le projet CAP-MTL, coud un bonnet pour les travailleurs en santé. En mortaise, une médecin porte un échantillon de ces produits fabriqués par la communauté chinoise. Photos courtoisie


Plusieurs femmes de la communauté chinoise de Montréal se sont mobilisées pour coudre des bonnets et des masques médicaux pour les « anges gardiens » afin de mettre un frein à la discrimination subie pendant la pandémie.

« Au début de la pandémie, il y a eu une période où on pouvait parler de racisme, laisse tomber Jocelyn Wang, coordonnatrice à l’Institut canadien d’inclusion sociale pour les parents immigrants (CISIIP). On avait même peur de porter le masque. »

Mme Wang et la présidente du CISIIP, Shannon XU, déplorent les actes de haine, de racisme et de violence que des personnes d’origine asiatique ont subis pendant la pandémie. 

Le 15 juin, une motion visant à dénoncer la situation a d’ailleurs été déposée au conseil municipal de Montréal, par le conseiller indépendant Marvin Rotrand. 

Depuis le 8 mai, 1400 bonnets et 240 masques ont été fabriqués par 152 femmes issues de la communauté chinoise de Montréal, puis livrés par les bénévoles à une trentaine d’établissements de santé montréalais.  

Ce projet lancé par mesdames Wang et XU s’appelle CAP-MTL. 

« Nous avons fait appel à la communauté sur le réseau social WeChat, une application très populaire en Chine, détaille Mme XU. Nous avons fait une enquête parmi nos amis médecins et infirmières. À notre grande surprise, il y avait beaucoup de besoins pour des bonnets. »

Mères immigrantes

Ce sont surtout des mères immigrantes qui se sont investies dans le projet.

Hong Du, arrivée à Montréal en 2002, est l’une d’entre elles. En Chine, son mari était neurologue. 

À Montréal, son fils et sa petite amie sont médecins résidents. Elle considère qu’il était « très important de faire quelque chose pour aider le système de santé ». Elle a cousu 80 bonnets. 

Yvy Wei a quant à elle immigré au Québec il y a 20 ans. Elle a appris à coudre à l’âge de 13 ans pour aider sa mère dans son entreprise. Ses deux enfants sont nés ici. 

Elle a voulu mettre à profit son expérience « pour stopper cette pandémie ». Elle a produit 100 bonnets et 200 masques. 

Bien protégés

Ces femmes ont cousu « pour la cause » et n’ont rien laissé au hasard pour protéger les travailleurs de première ligne. 

Elles ont installé des boutons aux bonnets pour y accrocher les couvre-visages, car le personnel médical se plaignait de douleurs aux oreilles, précise Mme XU.

Plusieurs des bénévoles se sont engagées dans CAP-MTL pour améliorer l’image du peuple chinois au Canada, selon une enquête menée par le CISIIP auprès de 115 personnes de la communauté chinoise montréalaise. 

Ce même sondage indique qu’une partie de la communauté estime que l’attitude envers les Chinois a changé au Québec par rapport à avant la COVID-19 (38 %).

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