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La statue de John A. Macdonald déboulonnée et décapitée

L’ex-premier ministre représente un symbole de racisme selon des protestataires



La statue de John A. Macdonald, une figure controversée de l’histoire canadienne, a été déboulonnée et décapitée samedi par des manifestants lors d’une marche pour le définancement de la police au centre-ville de Montréal.

Photo Agence QMI, Camille Lalancette

« Qu’on soit pour ou contre le geste, on doit se consoler de voir qu’il y a un nouvel éclairage sur le personnage qu’était John A. Macdonald ainsi qu’à la place qu’on lui accorde dans l’histoire », explique Gilles Proulx, chroniqueur au Journal et spécialiste en histoire. 

  • Écoutez La rencontre Dutrizac-Dumont à l'émission de Pierre Nantel à QUB radio:   

Photo Agence QMI, Joêl Lemay

Premier des premiers ministres du Canada de 1867 à 1873, puis de 1878 à 1891, Macdonald est critiqué relativement à la politique qu’il a menée à l’endroit des Autochtones.

  • Écoutez l'entrevue de l'historien Éric Bédard avec Benoit Dutrizac à QUB Radio:

« Il a bien beau être le père de la Confédération, c’était un Écossais arrogant et méprisant à l’égard des nôtres », décrit M. Proulx.

Macdonald est notamment responsable de la construction du chemin de fer qui a relié l’Est canadien et l’Ouest.

« Il a pilé sur le dos des Métis et des Amérindiens [pour mener à terme ce projet] », souligne M. Proulx.

Des manifestants antiracistes ont fait tomber la statue de John A. Macdonald samedi au square Dorchester, à Montréal. Photo Agence QMI, Camille Lalancette

Le gouvernement de Macdonald est accusé d’avoir cherché à assimiler les peuples autochtones en les enrôlant de force dans des pensionnats, où la pratique de leurs langues était interdite, une politique qualifiée de « génocide culturel » par une commission d’enquête en 2015.

Pas une première

Ce n’est pas la première fois que sa statue érigée au square Dorchester en 1895 est saccagée. 

« Dans les années 1990, des indépendantistes lui avaient scié la tête », se souvient M. Proulx.

La tête s’est détachée dans la chute. Photo Agence QMI, Camille Lalancette

Le monument a soulevé la controverse ailleurs au Canada. Sa statue a été retirée de l’Assemblée législative à Victoria, en Colombie-Britannique, en 2018. Il a aussi été remplacé sur les billets de 10 $.

Des gens ont pris des photos de la tête au sol. Photo Agence QMI, Camille Lalancette

Le porte-parole du Service de police de la Ville de Montréal, Jean-Pierre Bradant, explique que la statue, présentement considérée comme une scène de crime, sera déplacée une fois le travail des enquêteurs terminé. La police, qui n’a procédé à aucune arrestation, tente de retrouver les personnes à l’origine du méfait.

La mairesse Valérie Plante n’a pas tardé d’affirmer dans un communiqué que ces « gestes ne peuvent être acceptés ni tolérés ».

Elle soutient qu’il serait plus juste de mettre en contexte les monuments existants plutôt que de les supprimer. Mme Plante se dit ouverte à l’idée « d’ajouter des monuments qui seront plus représentatifs de la société à laquelle nous aspirons toutes et tous ».

« Defund the police »

Avant que la manifestation ne tourne au vinaigre, environ 300 personnes ont protesté sous la pluie pour demander une meilleure répartition des fonds de la police, notamment en versant une partie du financement à des organismes d’aide sociale.

Photo Agence QMI, Camille Lalancette

D’autres marches « Defund the police » ont également eu lieu samedi à Toronto, à Calgary, à Moncton, à Fredericton, à London et à Ottawa. 

– Avec l’AFP

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