/opinion/columnists
Publicité

Il faut bannir la Russie des Jeux de Paris

Il faut bannir la Russie des Jeux de Paris
AFP


À la veille de l’anniversaire de l’invasion de l’Ukraine, la question de la participation des athlètes russes et bélarusses aux Jeux de 2024 divise le mouvement olympique.

Il ne devrait pas vraiment y avoir de divisions à ce sujet. Tant que la Russie ne met pas fin à cette guerre illégale et non provoquée, ses athlètes devraient être bannis de toutes les compétitions internationales d’envergure, surtout les Jeux olympiques.

L’amorce d’un mouvement

La semaine dernière, les ministres des Sports de 35 pays, dont le Canada, les États-Unis et plus de 30 autres pays démocratiques, ont réclamé l’exclusion des athlètes russes et bélarusses des Jeux de Paris.

La France, hôte des Jeux, ne s’est pas prononcée et plusieurs fédérations sportives hésitent à s’engager dans ce sens. Quant au Comité international olympique (CIO), il propose d’admettre une délégation d’athlètes « neutres » qui défileraient sous le drapeau olympique, mais ce compromis boiteux est loin de satisfaire l’Ukraine et ses proches alliés.

Pour ces derniers, une telle neutralité ne serait qu’une façade qui ne ferait que légitimer la position de Poutine. Ils ont raison. Devant une agression si manifestement illégale et non provoquée, la neutralité est une position intenable.

D’autres suggèrent que les athlètes russes joignent l’équipe des réfugiés internationaux pour concourir en tant que dissidents, mais ceci les exposerait à d’énormes risques de rétorsion dans leur pays.

Sanction symbolique, mais nécessaire

On rétorquera que ce genre de sanction n’a que peu de chances d’influencer Poutine et que d’autres sanctions contre la Russie ont été allègrement contournées, alors pourquoi cibler injustement les athlètes de ce pays, qui n’y sont pour rien.

Ce n’est pas entièrement faux. Les sanctions économiques n’ont pas eu d’effets, notamment à cause de la dépendance de l’Europe de l’Ouest envers les hydrocarbures russes et du refus de la Chine de jouer le jeu.

Toutefois, le bannissement des Jeux olympiques représente une sanction hautement symbolique qui toucherait fortement la conscience nationale russe et l’orgueil de l’autocrate du Kremlin, sans entraîner de coûts économiques exorbitants.

Quant aux athlètes russes, dont plusieurs sont liés à l’appareil militaire de leur pays, leur sort ne serait certes pas pire que celui des 228 athlètes et entraîneurs ukrainiens tués à ce jour dans l’invasion, selon le gouvernement ukrainien.

Pas de compromis

La Russie a déjà asséné un coup dur à la tradition olympique en déclenchant l’invasion de l’Ukraine tout juste après les Jeux d’hiver de Beijing et avant les Jeux paralympiques. Leur participation à Paris en 2024 serait un nouvel affront à ce qui reste de l’esprit olympique.

Le gouvernement de l’Ukraine déploie des efforts considérables pour mobiliser l’opinion mondiale et convaincre les fédérations sportives internationales du bien-fondé de leur demande d’exclusion des deux pays, et le Canada fait bien de l’appuyer.

La frilosité politique du CIO et des fédérations sportives internationales est notoire et on cherchera sans doute à fignoler un compromis qui entrouvrira la porte aux athlètes russes. Ce n’est donc pas gagné d’avance, d’autant plus que très peu de pays sont prêts à recourir au boycottage si un compromis permet à la Russie de sauver la face.

Publicité

Publicité


Commentaires

Vous devez être connecté pour commenter. Se connecter

Bienvenue dans la section commentaires! Notre objectif est de créer un espace pour un discours réfléchi et productif. En publiant un commentaire, vous acceptez de vous conformer aux Conditions d'utilisation.