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Ukraine: face à l'agression russe, chaque démocratie doit faire sa part



L’Ukraine est devenue le principal front d’un conflit global entre l’autoritarisme et la démocratie, que ses citoyens défendent au prix de leur vie.

Même si on ne donnait pas cher de leurs chances il y a un an, les Ukrainiens tiennent le coup sur le front de cette bataille pour la démocratie, grâce à leur courage exceptionnel et à l’espoir d’un avenir démocratique tourné vers l’Ouest.

Ça n’empêche pas que la victoire dépendra aussi de la volonté des démocraties établies de fournir aux Ukrainiens les armes et l’appui nécessaires pour gagner la bataille militaire et assurer leur survie économique et politique.

D’autres anniversaires en vue ?

Sur le terrain, les Ukrainiens ont accompli beaucoup avec peu, mais ils ne sont pas au bout de leurs peines. Vladimir Poutine semble déterminé à sacrifier des dizaines de milliers d’autres soldats pour gagner une guerre d’usure dont il ne récolterait que des ruines.

Poutine mène aussi une guerre des esprits pour convaincre le monde que les Ukrainiens sont – selon son humeur du moment – des fascistes, des marionnettes du capitalisme global ou des gauchistes wokes qui menacent les valeurs sacro-saintes de la Mère Russie.

Pour l’Ukraine, la victoire ne peut désormais être que totale. Pour ça, il faudra du temps. Il faudra surtout que l’aide internationale soit renforcée---.

Un test difficile pour l’alliance

Il est évident que l’OTAN sort de cette année plus forte face à la menace russe, grâce entre autres au virage de l’administration Biden en faveur d’un engagement entier des États-Unis.

En comparaison, la Russie n’est parvenue à rallier clairement à sa cause que quelques parias de la communauté internationale, dont la Corée du Nord, l’Iran et la Syrie.

Les sanctions économiques n’ont toutefois pas eu l’effet escompté parce que plusieurs pays continuent à faire affaire normalement avec la Russie, notamment la Chine, l’Inde et l’Arabie saoudite.

C’est l’Europe de l’Ouest qui écope d’une bonne partie des coûts des sanctions, mais la volonté politique d’appuyer l’Ukraine y demeure forte. 

Cette volonté dépendra néanmoins du leadership des États-Unis et de l’engagement de tous leurs alliés, dont nous.

Nécessaire leadership (nord-) américain

Il y a un an, il était loin d’être garanti que l’opinion publique américaine appuierait l’Ukraine. Aujour-d’hui, malgré une facture salée et le risque d’escalade, une nette majorité approuve l’aide à l’Ukraine.

La Russie conserve cependant des appuis au sein de la droite trumpiste, plutôt réceptive au message de Poutine lorsqu’il prétend défendre les valeurs chrétiennes traditionnelles contre les « globalistes » (lire « les Juifs ») et la gauche « woke ».

Pour le moment, l’establishment républicain résiste à ces pressions. 

À l’approche de 2024, toutefois, il deviendra de plus en plus difficile pour les élus républicains d’épauler Biden alors même que les coûts, les risques et la nécessité de l’engagement américain augmenteront.

Le Canada aussi doit participer. Le sentiment pro-Poutine existe chez nous, mais il demeure cantonné chez quelques conservateurs abreuvés aux mêmes sources de désinformation que leurs vis-à-vis américains et chez d’autres qui sont tellement aveuglés par l’anti-américanisme qu’ils gobent le discours « antifasciste » de Poutine.

Pour aider les Ukrainiens dans ce conflit à portée globale, toutes les démocraties doivent mettre la main à la pâte. Pour le Canada, ça doit signifier de fournir plus que quatre chars d’assaut.

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