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Des étudiants logés et nourris contre quelques heures de bénévolat dans une résidence pour aînés

Des RPA se lancent dans une nouvelle expérience qui vise à briser l'isolement des plus âgés

Clémence et Annie Desjardins
Benoît Létourneau, directeur général de la Résidence pour aînés La Belle Époque, à La Prairie, qui accueillera deux étudiants qui feront du bénévolat contre un toit dès le mois d'août. Photo Clara Loiseau


Plusieurs résidences pour aînés se préparent à accueillir des locataires bien particuliers: des étudiants qui seront logés et nourris en échange de quelques heures de bénévolat par semaine.

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«Ça va créer des contacts et des complicités naturelles, et ça, c’est magique, autant pour les résidents que pour les étudiants», se réjouit Benoît Létourneau, directeur général de la Résidence La Belle Époque, située à La Prairie, sur la Rive-Sud de Montréal.

Son établissement s’active pour préparer les chambres qui logeront deux étudiants pendant au moins un an au sein de la résidence où vivent 65 personnes aînées en perte d’autonomie.

«On est en train d’aménager les lieux pour leur faire un beau coin isolé», explique M. Létourneau.

Clémence et Annie Desjardins
Photo Clara Loiseau

Les deux futurs locataires auront droit à leur propre chambre privée meublée, trois repas par jour, le lavage de leurs vêtements ainsi que l'internet gratuit contre 10 heures de bénévolat par semaine auprès des aînés, en signant un contrat d'un an avec la résidence qui sera renouvelable.

Un vrai succès

Cette expérience de cohabitation intergénérationnelle, qui vise à briser l’isolement des aînés, a vu le jour en 2018 à la Résidence des Marronniers, à Trois-Rivières, explique Jessica Lambert-Fandal, directrice des communications du Groupe Libertia.

«Ça a changé la vie des résidents», lance-t-elle.

Jean-Pierre Richard, qui vit dans l’établissement situé en Mauricie, le confirme.

«Ces jeunes nous apportent la jeunesse! Et quand ils ne sont pas là, on a juste hâte qu’ils reviennent», raconte l’homme de 73 ans en ajoutant que c’est grâce aux deux étudiants qu’il a réussi à bien s’intégrer dans la résidence.

Pour Florence Bilodeau, une étudiante en biomécanique de 21 ans, c’est comme vivre avec «ses grands-parents» depuis un an.

«On tisse des liens très fort avec les gens, on apprend des uns et des autres. Je sais que pour plusieurs, je suis vraiment rendue comme leur petite-fille», raconte la jeune femme qui a hâte de rentrer de vacances pour retrouver ses voisins aînés.

Même son de cloche pour Corentin Bianquis, 19 ans, qui est en vacances en Europe.

«On se donne des nouvelles par messages et j’ai vraiment hâte de les retrouver, c’est vraiment comme une deuxième famille en fait», dit-il en souriant.

Clémence et Annie Desjardins
Photo fournie par Résidence La Belle Époque

L’opportunité s’est présentée alors qu’il avait du mal à trouver un toit à Trois-Rivières. 

«On ne va pas se le cacher, c’est aussi super pour le côté financier, surtout dans la crise actuelle, vu qu’on ne paie pas de loyer, pas de repas et pas d’internet», indique l’étudiant en chimie.

Sélection

Après le franc succès, tant du côté des résidents que du côté des jeunes, le groupe a décidé d’exporter le projet dans ses autres résidences, soit à La Prairie, mais aussi à L’Épiphanie et à Louiseville.

Les candidats — qui doivent être aux études à temps plein, canadiens et majeurs — seront analysés pour trouver ceux qui correspondront le mieux à la résidence.

Clémence et Annie Desjardins
Photo Clara Loiseau

«Ils vont s’intégrer à l’équipe des loisirs, mais le bénévolat, ça peut aussi être de faire la tournée des étages pour dire bonjour aux gens, leur jaser, manger avec les résidents... Ils pourront vraiment mettre la main à la pâte», ajoute M. Létourneau, qui espère que cela incitera d'autres jeunes à venir faire du bénévolat dans sa résidence.

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