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Le conflit Hamas-Israël et le leadership de Joe Biden

Le conflit Hamas-Israël et le leadership de Joe Biden
AFP


Joe Biden sort grandi de sa réaction initiale à l’assaut terroriste de Hamas contre des civils israéliens, mais l’enlisement du conflit mettra son administration à rude épreuve. 

Alors que son taux d’approbation continue de languir, le président Biden a démontré un leadership moral hors du commun dans le conflit entre Hamas et Israël. 

Le discours des républicains qui le blâment pour ces événements tragiques sonne creux. Le talon d’Achille des États-Unis n’est pas à la Maison-Blanche mais à l’autre bout de l’avenue Pennsylvania. 

C’est la faute de Biden! 

Depuis le 7 octobre, les partisans et apologistes de Donald Trump en mettent lourd sur les épaules de Biden. Jamais une telle attaque n’aurait eu lieu si Trump était encore là; même chose pour l’Ukraine. On accuse aussi Biden d’avoir indirectement encouragé Hamas en concluant un accord récent avec l’Iran.  

Balivernes. L’attentat était planifié par Hamas depuis longtemps et il n’y avait aucune chance que l’accord avec l’Iran, conclu il y a quelques semaines, ait changé quoi que ce soit.  

Hamas se balance de qui occupe la Maison-Blanche. Si on cherche des responsables politiques pour les erreurs qui ont mené à ce drame, c’est à la porte du premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou qu’il faut frapper.  

Combler un vide d’autorité morale 

Même si Nétanyahou a pu former un gouvernement d’union nationale, sa propre autorité morale est au point mort. C’est ce vide qu’est venu combler Joe Biden avec son discours du 10 octobre, où il a maintenu son appui indéfectible à Israël, tout en faisant preuve d’empathie sincère pour les civils palestiniens pris en otage par leurs dirigeants. 

C’est le message qu’il a livré en personne lors de son passage en Israël, tout en annonçant des actions concrètes d’aide humanitaire aux civils de Gaza et en réitérant son appui à l’établissement d’un État palestinien légitime comme clé d’une paix durable. 

  • Écoutez la chronique politique américaine avec le professeur Luc Laliberté via QUB radio :

Malheureusement, sa rencontre avec des représentants palestiniens a été annulée à la suite du drame de l’hôpital de Gaza. La responsabilité de cette tragédie reste difficile à établir. Biden dit être convaincu par la thèse d’un missile palestinien dévié de sa trajectoire, mais les résidents de Gaza n’accepteront probablement jamais cette interprétation. 

Le travail diplomatique de Biden a été bien entamé, mais la tâche dépasse de loin ce qu’il peut raisonnablement espérer accomplir en quelques mois.  

Le talon d’Achille 

Pendant son mandat, Donald Trump insistait sur le fait qu’il était un don du ciel pour Israël. En fait, même si Nétanyahou a bénéficié des largesses de l’ex-président, celui-ci n’a pas hésité à prendre ses distances de son ami Bibi quand il a reconnu la victoire électorale de Biden en 2020.  

Depuis le 7 octobre, Trump a multiplié les déclarations douteuses, notamment celle où il faisait l’éloge du Hezbollah, et ce sont les républicains qui menacent l’aide à Israël (et à l’Ukraine) en se montrant incapables de faire fonctionner la Chambre des représentants. 

Par son discours et ses actions, Joe Biden a montré que les États-Unis peuvent encore agir comme une force de stabilisation dans une région extrêmement volatile. Pour cela, il faudrait que les deux partis agissent de concert, mais le cirque au Parti républicain n’aide pas.  

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