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Donald Trump devance Joe Biden dans les sondages, mais les sondages ne votent pas

Donald Trump devance Joe Biden dans les sondages, mais les sondages ne votent pas
Photos d'archives, AFP


À un an de l’élection, les sondages sont durs pour Joe Biden, mais il n’a pas l’intention d’abandonner ni de raisons convaincantes pour le faire. 

Pour Biden, un sondage dévastateur n’attend pas l’autre. La moyenne des sondages récents le place entre un et deux points de pourcentage derrière Donald Trump.

Pire, le dernier coup de sonde du New York Times place Trump en tête dans cinq des six États clés qu’il a perdus en 2020. 

Ça va mal pour Biden et les têtes parlantes lui enjoignent de tirer sa révérence, comme ils l’ont déjà dit cent fois.

Biden ne partira pas

Ces supputations sont parfaitement inutiles. Biden se fout éperdument de ces gérants d’estrade. Son choix est fait, il est trop tard pour lui trouver un remplaçant et ces scénarios hypothétiques sont stériles.

Biden va rester. C’est ce qu’ont fait avant lui presque tous ses prédécesseurs au terme d’un premier mandat. Ensuite, il est convaincu d’être le meilleur candidat démocrate pour battre Donald Trump et il a fort probablement raison. Personne d’autre n’a démontré qu’il ou elle ferait mieux. 

Comme bien des analystes, beaucoup d’électeurs auraient souhaité voir Biden laisser sa place à un hypothétique successeur promis à un avenir radieux, mais il n’y a probablement jamais songé sérieusement.

Les sondages ne votent pas

Oui, mais... les sondages? Selon la meilleure étude sur le sujet, par Robert Erikson et Christopher Wlezien, depuis l’invention des sondages, la corrélation entre les intentions de vote plus de 300 jours avant l’élection et le vote lui-même est essentiellement nulle. Un an d’avance, un tir à pile ou face prédit le résultat aussi bien que les sondages. 

Si vous êtes sceptique, demandez au «président Mitt Romney» ce qu’il pense des sondages qui lui prédisaient une victoire facile sur Barack Obama en novembre 2011. Ceux qui demandent aujourd’hui à Biden de partir sont probablement les mêmes qui réclamaient à l’époque le départ d’Obama.

Biden y était en 2011 et comme il a écrit mardi soir: «Les électeurs votent, pas les sondages». Justement, lors des élections tenues mardi dans une trentaine d’États, les démocrates ont fait des gains presque partout.

Encore douze mois

Rien n’est acquis, évidemment. Une défaite de Biden n’est pas garantie, mais elle n’est pas exclue. 

Il faudra surmonter le pessimisme économique, mais le fait que les données objectives sur l’économie américaine sont solides reste encourageant. Il y a aussi des défis à l’étranger, mais l’opinion se demande déjà si un président ignorant et impétueux ferait mieux qu’un leader expérimenté qui ne perd pas les pédales.

Aussi, entre autres détails, un juge a déterminé que l’opposant de Biden a commis un viol et un autre a statué que son entreprise a commis d’énormes fraudes financières... sans parler des 91 chefs d’accusation criminels qui satureront les manchettes d’ici à l’élection. 

Mais la vigilance est de mise. Très peu de chefs de gouvernements dans le monde échappent à la grogne des électeurs par les temps qui courent – parlez-en à Justin Trudeau – et les risques de dérapage autoritaire advenant un retour de Trump sont trop sérieux pour être pris à la légère. 

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