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En Ukraine, le vent tourne en faveur de Poutine

Volodymyr Zelensky
Volodymyr Zelensky AFP


Rien ne va plus pour le président Volodymyr Zelensky et ses chances de repousser les forces d’invasion russes hors des frontières de l’Ukraine. 

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La guerre en Ukraine est une confrontation entre la démocratie et l’autocratie et, aujourd’hui, l’autocratie semble avoir le gros bout du bâton.

Tant en Ukraine que chez ses alliés occidentaux, la fatigue de la guerre se fait lourdement sentir et les prochains mois n’augurent rien de bon. Pour Vladimir Poutine et les autocrates qu’il a ralliés à sa cause, c’est tout le contraire.

L’hiver sera long à Kyïv

Depuis l’été dernier, rien ne progresse sur le terrain pour les troupes ukrainiennes. Les forces d’occupation russes étirent les affrontements en longueur et le temps joue à leur avantage.

D’abord, leur position défensive est moins onéreuse que celle des attaquants. Ensuite, les Ukrainiens ne disposent pas de forces aériennes adéquates et l’incertitude sur l’avenir des approvisionnements en armes les force à ménager celles qu’ils ont. De plus, l’économie ukrainienne est en lambeaux alors que la Russie a su contourner les sanctions internationales avec l’aide de ses alliés autocrates.

Enfin, le régime de Poutine se fout éperdument des pertes humaines parmi les conscrits qu’il envoie au front alors que Zelensky doit composer avec les contraintes que lui impose sa légitimité démocratique. En fait, l’autorité politique de Zelensky commence à montrer certaines failles, que les Russes tentent d’exploiter en attisant en sous-main certaines tensions internes.

Volodymyr Zelensky
Vladimir Poutine AFP

Dissensions à Bruxelles et Washington

Le besoin le plus urgent des Ukrainiens est le renouvellement des engagements d’assistance militaire des alliés occidentaux. Pour ceux-ci, c’est une bonne affaire, car les Ukrainiens paient le gros prix en vies humaines pour endiguer la Russie et parce que les coûts futurs de nouvelles avancées russes en Europe seraient astronomiques. 

Pourtant, chez les alliés la fatigue des opinions et les divisions internes commencent à prendre le dessus sur l’intérêt géostratégique.

En Europe, le ras-le-bol post-pandémique des opinions publiques profite à l’extrême droite, ouverte à des accommodements avec Poutine. En Hongrie, l’autocrate Viktor Orban—un sympathisant notoire de Poutine—marchande à gros prix son acceptation de l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne.

L’Europe a fait plus que sa part pour appuyer l’Ukraine, tant au plan militaire qu’humanitaire, mais les opinions européennes pourraient se rebiffer si les États-Unis débarquent.

À Washington, les républicains du Congrès sont déterminés à faire chanter l’administration Biden pour retenir le plus longtemps possible—ou peut-être bloquer complètement—les fonds promis à l’Ukraine, dans le but unique d’aider Donald Trump. 

On jubile à Mar-A-Lago et à Moscou

Trump serait évidemment l’un des grands gagnants d’une éventuelle déconfiture de la résistance ukrainienne. Il répète à qui veut l’entendre qu’il mettrait fin à ce conflit en 24 heures, mais son plan n’est probablement rien d’autre qu’une capitulation devant Poutine. 

Parlant de Poutine, ce n’est pas pour rien qu’on arrive à percevoir son sourire à travers le Botox. Le maître du Kremlin, qui vient d’annoncer qu’il souhaite s’accrocher au pouvoir jusqu’à son dernier souffle, doit déjà préparer ses prochaines avancées en Europe après que son protégé de Mar-A-Lago eut mis ses plans de démantèlement de l’OTAN en branle. 

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