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États-Unis: une année électorale sous le signe de la violence

États-Unis: une année électorale sous le signe de la violence
"Photo AFP"


Alors que l’année électorale aux États-Unis prend son erre d’aller, il devient clair qu’elle se déroulera sous une menace constante de violence. 

Il est difficile de trouver des fils conducteurs dans le discours politique de Donald Trump, mais la violence et l’intimidation en sont certainement.

Cette omniprésence de la violence va empoisonner le climat politique aux États-Unis en cette année électorale et ça risque de mal tourner.

Un thème récurrent

Ce n’est pas d’hier que la violence occupe une place prépondérante dans l’univers politique de Donald Trump. Dès 2016, ses assemblées étaient souvent ponctuées d’incidents violents.

Cette glorification de la violence est aussi évidente dans son apologie de la brutalité policière, ses appels à ouvrir le feu sur les migrants à la frontière ou ses invitations aux commerçants à tirer à vue sur les voleurs à l’étalage.

En plus de glorifier la violence, son discours la normalise. À ses yeux, les émeutiers qui malmenaient les gardes du Capitole le 6 janvier 2021 étaient des patriotes qu’il s’empressera de gracier s’il redevient président.

Si on ajoute à cela la tendance de Trump à déshumaniser ses opposants, qu’il qualifie de vermines à éliminer sans vergogne, on a la recette d’un cocktail explosif.

Terrorisme stochastique

Pas étonnant que tous ceux qui gravitent autour des procès contre Trump doivent recevoir une protection policière spéciale. La menace de violence qui pèse sur eux est réelle.

Ce genre de situation à un nom: le terrorisme stochastique, un climat de terreur basé sur des individus désaxés, radicalisés et armés qui peuvent passer à l’acte à tout moment.

Si le discours de Trump est calculé pour ne pas franchir la barre de l’incitation explicite à la violence, les signaux qu’il envoie sont clairement perçus ainsi par ses partisans fanatiques et ce n’est que le hasard qui déterminera l’endroit et le moment où l’un d’entre eux se croira justifié d’éliminer cette «vermine» que l’objet de son culte lui commande de cibler.

Le 6 janvier 2021, ce n’était pas une question de hasard. Trump savait très bien que les radicaux armés qu’il haranguait interpréteraient littéralement son appel à la bataille.

Intimidation et résignation

Le climat d’intimidation généré par ce «terrorisme stochastique» affectera profondément cette année cruciale pour la démocratie américaine.

Dans les procès contre Trump, des témoins ou jurés potentiels s’abstiendront de participer par crainte pour leur sécurité. De telles craintes risquent aussi de compliquer le recrutement du personnel électoral, surtout à la suite des mésaventures de Shaye Moss et Ruby Freeman, en Géorgie.

Chez les élus républicains, ce climat de terreur engendre la résignation. Lors du deuxième vote sur la destitution de Trump en 2021, plusieurs républicains persuadés de la culpabilité de l’ex-président avaient reculé à cause des menaces de trumpistes fanatiques. Avec le temps, cette crainte a fait place à la résignation.

Et ça ne risque pas de finir le jour du vote. Trump agite déjà le spectre de la violence en cas de défaite, tout comme il menace de répliquer par une force sans précédent aux manifestations de mécontentement dans l’hypothèse de sa victoire.

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