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La droite religieuse, pilier du Parti républicain-trumpiste

La droite religieuse, pilier du Parti républicain-trumpiste
Photo MEGA/WENN


En cette année électorale aux États-Unis, plusieurs signes indiquent que la droite religieuse exerce une influence démesurée. 

Depuis son ascension en 2016, Donald Trump a formé une alliance indéfectible avec la droite religieuse, y compris une bonne partie des Églises chrétiennes évangéliques.

Ce pacte a déjà eu et va continuer à avoir des impacts profonds tant sur la politique et la société américaines que sur le rôle international des États-Unis.

Alliance contre nature?

Comment expliquer que les chrétiens évangéliques américains appuient si fortement un soi-disant milliardaire deux fois divorcé, jugé coupable de fraudes, accusé de 91 félonies, qui s’envoie en l’air avec des actrices pornos et qui s’est vanté de multiples agressions sexuelles?

C’est compliqué. En bref, Donald Trump et le Parti républicain qu’il s’est approprié ouvrent toutes grandes les portes du pouvoir aux leaders de la droite religieuse et leur donnent un rôle inespéré dans la réorientation de la politique et du droit.

Cette alliance n’a été ni immédiate ni automatique. En 2016 Trump avait reçu peu d’appuis des leaders évangéliques avant d’être consacré candidat à la présidence. Ceux-ci ont toutefois rapidement réalisé que Trump pourrait leur être très utile, d’autant plus qu’un grand nombre de leurs fidèles s’identifiaient à son discours nationaliste et revanchard.

Pour Trump, l’appui inconditionnel de la droite chrétienne évangélique est devenu un pilier indispensable et quasi inamovible de sa base électorale. Pour les leaders de la droite religieuse, Trump est un instrument utile pour atteindre le vrai pouvoir. Un bon deal de part et d’autre. 

Impacts réels

La droite religieuse a déjà eu un impact majeur sur le droit, notamment avec la décision de la Cour suprême qui a remis la criminalisation de l’avortement à l’ordre du jour. La Cour suprême de l’Alabama, jugeant que cette décision accorde une personnalité juridique aux embryons humains, vient d’interdire de facto la fécondation in vitro (FIV) dans l’État. Donald Trump et les républicains ont beau dire qu’ils approuvent la FIV, les juges conservateurs auront le dernier mot.

Il y a une bonne dose d’hypocrisie dans l’attitude des républicains-trumpistes qui s’apprêtent à céder à la droite religieuse en bloquant le projet de loi de la sénatrice démocrate Tammy Duckworth visant à garantir la légalité des traitements de FIV.

Au-delà de l’avortement

La droite religieuse a aussi dans sa mire le droit d’accès à la contraception, le droit au mariage pour les personnes de même sexe et la laïcité de l’enseignement public. Bref, on veut effacer le mur de séparation entre l’Église et l’État érigé par les fondateurs en s’accrochant au train politique de Trump.

Si Trump reprend le pouvoir, il n’improvisera pas. Pour refaire la fonction publique et la magistrature fédérales de fond en comble, il puisera dans un bassin de candidats préapprouvés par ses proches conseillers issus de la droite religieuse.

En attendant, l’impact de cette droite religieuse se fait sentir jusqu’en politique étrangère. Comme je l’écrivais samedi, le blocage de l’aide militaire à l’Ukraine par les républicains du Congrès vient du fait que plusieurs d’entre eux s’identifient davantage au conservatisme religieux dans lequel Vladimir Poutine enrobe son impérialisme autoritaire qu’au pluralisme libéral et laïc de Volodymyr Zelensky.

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