Susciter l'intérêt des jeunes pour la physique quantique 

Ghislain Lefebvre est responsable aux développement des partenariats à l’Institut quantique (IQ) de l’Université de Sherbrooke.

L’Institut quantique (IQ) de l’Université de Sherbrooke s’impose de plus en plus comme une ressource en vulgarisation scientifique au Québec. L’équipe de développement s’est par ailleurs donné le mandat dans la dernière année d’intéresser les jeunes aux possibilités émergentes de la physique quantique.


La mission de l’Institut quantique (IQ) de l’Université de Sherbrooke est de rassembler les expertises nécessaires pour favoriser le passage des sciences quantiques aux technologies de demain.

Pour ce faire, le responsable aux développements des partenariats de l’IQ Ghislain Lefebvre admet qu’il faut penser dès maintenant à la relève scientifique en recherche quantique. Dans cette optique, l’initiative des « Curieux quantiques » a été créée l’été dernier.

Si le premier volet de ce projet a une portée grand public et offre des conférences aux entreprises technologiques de la région intéressées par la science quantique, la seconde vise davantage les étudiants du collégial en sciences, en mathématique et en informatique. L’objectif? Susciter un intérêt chez les jeunes pour la programmation quantique.

« L’ordinateur quantique, c’est très mystérieux. La programmation quantique est complètement différente de la programmation classique. Il faut repenser notre façon d’aborder les algorithmes. Mais une fois que l’on connaît les trois ou quatre phénomènes de base de la mécanique quantique, on peut rapidement commencer à programmer », explique Ghislain Lefebvre.

Lors d’un webinaire de trois heures, les étudiants peuvent notamment apprendre comment est conçu l’ordinateur quantique. Un atelier pratique leur permet également de simuler une téléportation quantique.

« Ça pique l’imaginaire et les jeunes aiment beaucoup ça », raconte M. Lefebvre qui anime à l’occasion l’activité. « Et c’est somme toute assez simple. En sept ou huit opérations, on peut faire de la téléportation quantique. »

« Et ça existe pour de vrai », précise-t-il. « Une équipe chinoise a effectivement réussi, il y a un an ou deux, à téléporter l’état d’un électron de la Terre jusque sur un satellite. C’est une opération qui est à la base de ce que sera l’Internet quantique un jour, lorsque ça existera. »

Au total, 750 étudiants canadiens ont participé gratuitement à cette activité en français ou en anglais de manière virtuelle au cours de la dernière année.

Se préparer pour le quantique

Selon l’Université de Sherbrooke, « l’avantage quantique appartiendra aux entreprises qui se positionnent dès aujourd’hui. » C’est pour cette raison que l’Espace IBM Q situé à l’Institut quantique a rapidement été créé.

« L’objectif c’est d’y avoir des professionnels et des chercheurs qui développent leur expertise en programmation quantique. Et comme c’est tout nouveau comme domaine, il existe peu d’experts en la matière. Nous devons donc former les gens et nous avons besoin de relève », mentionne Ghislain Lefebvre.

« De se rendre dans les Cégeps, c’est tout à fait naturel. C’est évident que la création d’emploi sera exponentielle. Il y a des besoins énormes. Je pense aux physiciens, aux ingénieurs et aux mathématiciens évidemment, mais aussi aux conseillers en marketing qui devront par exemple être en mesure de comprendre le milieu. »

La Ville de Sherbrooke a par ailleurs choisi le thème de la science quantique comme marque de commerce dans un processus visant à désigner des zones d’innovation à travers le Québec. Dans sa demande de désignation au ministère de l’Économie et de l’Innovation du Québec, la ville a fait valoir son expertise dans ce domaine.

Bien qu’aucune annonce n’ait encore été faite à ce sujet, « Sherbrooke rayonne quantique », affirme Ghislain Lefebvre.