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Wuhan (Hubei), le 8 avril 2020
A l’aéroport de Wuhan, le jour de sa réouverture officielle, un policier équipé d’une caméra de lecture thermique et de reconnaissance faciale. Le 8 avril est le jour officiel de la réouverture de Wuhan. Même si beaucoup d’habitants restent encore confinés, beaucoup des contraintes de déplacements sont levés avec des niveaux variables en fonction des quartiers et du statut des résidents (santé, occupation professionnelle).
GILLES SABRIE POUR "LE MONDE"

Chine : la diplomatie du « loup combattant »

Par  et  (Pékin, correspondant)
Publié le 30 avril 2020 à 15h06, modifié le 04 mai 2020 à 15h26

Temps de Lecture 12 min.

Un policier équipé d’une caméra de lecture thermique et de reconnaissance faciale, à l’aéroport de Wuhan, le 8 avril.

Le 10 avril 1974, Deng Xiaoping, alors vice-premier ministre chinois, prononçait à la tribune des Nations unies (ONU) un discours resté célèbre : « La Chine n’est pas une superpuissance et ne cherchera jamais à l’être », affirmait l’émissaire de Mao Zedong.

Le 10 avril 2020, des sinologues n’ont pu s’empêcher de le rediffuser sur les réseaux sociaux, tant les événements indiquent aujourd’hui le contraire. Pékin déploie à travers le monde une mise en scène de sa « diplomatie du masque » d’autant plus spectaculaire que la Chine avait imposé aux autres pays, quelques semaines plus tôt, de ne pas communiquer sur les dons de matériel qu’ils expédiaient à destination du foyer initial de la pandémie due au coronavirus, la province du Hubei, dans le centre du pays.

Depuis que l’Union européenne (UE) et les Etats-Unis sont à leur tour victimes du Covid-19, Pékin – avec l’appui de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) – érige sa gestion de la crise en modèle planétaire. Et se propose d’aider tous les pays qui en feraient la demande. A « l’Amérique d’abord ! » du président américain Donald Trump, son homologue chinois Xi Jinping essaie désormais d’opposer son concept de « communauté de destin partagé pour l’humanité ».

L’impréparation à la lutte contre la pandémie et la débâcle sanitaire qui a suivi aux Etats-Unis, pays qui dénombre aujourd’hui le plus de morts liés au coronavirus, et en Europe, région qui compte les deux tiers des décès, sont du pain bénit pour la Chine. M. Xi et les hommes qui gravitent autour de lui – à l’instar du propagandiste Wang Huning, au titre évocateur de « chef de la Commission centrale pour la construction d’une civilisation spirituelle du Parti communiste chinois (PCC) » – sont persuadés que le pays doit savoir saisir les opportunités historiques lorsque celles-ci se présentent. « La Chine utilise la crise pour déployer une stratégie de communication très agressive, qui donne l’impression d’une très grande générosité, mais qui sert à préparer l’avenir », analyse un diplomate européen à Pékin.

Le président chinois Xi Jinping dans une usine de production de masques à Ankang (province du Shaanxi), le 21 avril.

Au 16 avril, M. Xi ne comptait pas moins de trente-six communications téléphoniques avec d’autres dirigeants de la planète, a fait savoir son ministère des affaires étrangères. Le message est clair : s’il y a un pilote dans l’avion, c’est le président chinois.

Ses citoyens sont d’ailleurs régulièrement informés de l’activisme déployé par Pékin. Chaque jour, une partie du journal télévisé de CCTV-1, la chaîne publique centrale, est ainsi consacrée au ballet des colis estampillés « China aid for shared future » (« Aide chinoise pour un avenir partagé »), envoyés partout sur le globe et réceptionnés par des populations enthousiastes. Sur CCTV-2, une émission entière intitulée « Guerre globale contre l’épidémie » donne la part belle à cette aide fournie par le pays.

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