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Profilage racial: Le gouvernement du Québec prié de ne pas faire appel

Des groupes communautaires et de défense des droits et libertés implorent François Legault de ne pas faire appel de la récente décision de la Cour supérieure, qui interdit aux policiers de procéder à l'interception de véhicules sans motif valable.

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À la suite du jugement rendu le 25 octobre dernier par le juge Michel Yergeau, le gouvernement du Québec dispose de 30 jours pour contester cette décision.

Le regroupement a tenu une conférence de presse lundi, à Québec, pour demander au premier ministre de ne pas aller dans cette direction.

«Un appel qui ira jusqu’en Cour suprême, ça prend 5 à 8 ans. Entre-temps, il y a des Québécois et Québécoises racisés qui vont continuer à être profilés», déplore Mbaï-hadji Mbaïrewaye, responsable du profilage racial au Collectif 1629.

Une lettre a aussi été envoyée par le groupe au ministre de la Sécurité publique, François Bonnardel.

Rappelons que le juge a donné six mois au gouvernement provincial pour mettre en application son jugement.

La ville de Québec ne fait pas exception

Un des membres du regroupement, qui est aussi un résident de Québec, dit s’être déjà lui-même fait interpeller par les policiers sans motif.

«On ne se voile pas la face, la discrimination elle existe. Les gens des communautés noires sont de plus en plus stigmatisés et arrêtés, c’est une réalité», dit Mamadou Ndiaye, qui est directeur des groupes d'équité de l'Alliance de la Fonction publique du Canada.

La Ligue des droits et libertés, qui collabore avec l’Observatoire des profilages sur des projets de recherche visant à documenter la situation, dresse le même constat.

«Les deux projets de recherche jusqu’à maintenant nous amènent à considérer que le profilage racial existe, qu’il se pratique sur le territoire de la Ville de Québec et que [...] le phénomène est peut-être plus fort sur la route que dans l’espace public», souligne le coordonnateur de la Ligue des droits et libertés, section de Québec, Maxim Fortin.

M. Fortin déplore l’inaction de la Ville et la police de Québec, notamment après la série d’arrestations musclées qui ont fait les manchettes à l’automne dernier.

«Là où il y avait urgence et où il y a une opportunité importante qui n’a pas été saisie, c’est l’année dernière [...] une conseillère a amené l’idée de mener une étude qui documenterait l’ethnicité des personnes interpellées et malheureusement la Ville de Québec a rejeté du revers de la main cette proposition...»

Pour le coordonnateur de la Ligue des droits et libertés, il est important d’obtenir des chiffres afin de pouvoir dresser un bilan complet de la situation.

Depuis le début de cette controverse impliquant des membres des forces policières, le maire de Québec, Bruno Marchand, réitère sa confiance en son service de police. La situation a tout de même enclenché une réflexion au sein du SPVQ. Le démantèlement de l'Unité spéciale GRIPP, qui a terminé son mandat la fin de semaine dernière après près de 20 ans d’existence, fait partie des changements amenés par cette crise.

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