Bulletin Juristat — En bref
Les armes à feu et les crimes violents au Canada, 2021

par Adam Cotter

Début de l'encadré

Faits saillants

  • En 2021, il y a eu 8 047 victimes de crimes violents sur les lieux desquels une arme à feu était présente, ce qui représente 2,6 % de toutes les victimes de crimes violents.
  • Par rapport à 2020, les crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu ont diminué de 5 % en 2021, passant d’un taux de 29,0 victimes pour 100 000 habitants à un taux de 27,4 victimes pour 100 000 habitants. Au cours de la même période, le taux global de crimes violents a augmenté de 4 %.
  • La diminution du nombre de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu est principalement attribuable au recul enregistré dans les régions urbaines, plus précisément dans la région métropolitaine de recensement de Toronto, où le taux observé en 2021 était de 22 % inférieur à celui affiché en 2020.
  • Le taux de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu était considérablement plus élevé dans les régions rurales du Nord du Canada (107,1 victimes pour 100 000 habitants) que dans les régions rurales du Sud (26,7) et les régions urbaines (24,8). Ces résultats concordent avec les tendances relatives aux crimes violents en général.
  • En 2021, le taux de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu dans les régions rurales du Nord a atteint un sommet inégalé depuis que des données comparables ont commencé à être diffusées en 2009.
  • Après avoir connu une période de recul au début des années 2010, les crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu ont suivi une tendance généralement à la hausse. En 2021, le taux de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu était de 25 % supérieur à celui enregistré 10 ans plus tôt, en 2012.
  • Comme cela a toujours été le cas, les armes de poing étaient le type d’arme à feu le plus souvent présent sur les lieux des affaires de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu en 2021, ce qui était particulièrement vrai dans les régions urbaines. Quant aux régions rurales, ce sont les carabines ou les fusils de chasse qui étaient plus souvent présents lors de la perpétration des crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu.
  • Les voies de fait, le vol qualifié et les infractions au Code criminel se rapportant explicitement aux armes à feu, qui comprennent le fait de décharger une arme à feu avec une intention particulière, le fait de braquer une arme à feu et l’usage d’une arme à feu lors de la perpétration d’un acte criminel, représentaient 80 % des crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu en 2021.
  • Même si des armes à feu étaient présentes sur les lieux d’une faible proportion de tous les crimes violents, les affaires dans lesquelles une arme à feu était présente ont plus souvent fait plusieurs victimes et entraîné des blessures graves ou la mort, comparativement aux affaires dans lesquelles un autre type d’arme était présent ou aucune arme n’était présente.
  • En 2021, il y a eu 297 victimes d’homicide au Canada dont la principale cause de décès était la décharge d’une arme à feu, ce qui se traduit par un taux de 0,78 pour 100 000 habitants. Il s’agit du plus haut taux enregistré depuis 1992.
  • Pour une sixième année consécutive, parmi les victimes d’homicides, la cause du décès était plus souvent la décharge d’une arme à feu, et 40 % des homicides en 2021 mettaient en cause une arme à feu. La majorité (57 %) des homicides par arme à feu ont été commis au moyen d’une arme de poing.

Les crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu représentent une faible proportion de tous les crimes qui sont portés à l’attention de la police au Canada. Toutefois, les crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu demeurent un sujet de préoccupation à l’échelle fédérale, provinciale, territoriale, municipale et individuelle. En effet, divers changements législatifs, mécanismes de financement et programmes visant à réduire et à prévenir ce type de crime ont été proposés ou mis en œuvre au cours des dernières années (voir Allen, 2022; Sécurité publique Canada, 2022; Gendarmerie royale du Canada, 2022).

En s’appuyant sur les données tirées du Programme de déclaration uniforme de la criminalité (DUC) et de l’Enquête sur les homicides, on examine, dans le présent article de Juristat, les tendances les plus récentes au chapitre des crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu. Dans le contexte de cette analyse, un crime violent commis à l’aide d’une arme à feu désigne un crime où une arme à feu était présente lors de la perpétration de l’infraction et pour lequel la police a jugé que l’arme à feu était pertinente au crime. Il est important de noter que, dans la présente analyse, les données du Programme DUC pour la province de Québec sont exclues en raison de préoccupations liées à la qualité des données pour la variable de l’arme; plus précisément, une proportion élevée a été enregistrée pour ce qui est des affaires dans lesquelles l’arme la plus dangereuse sur les lieux de l’affaire a été déclarée comme étant inconnueNote  .

Récemment, le Centre canadien de la statistique juridique et de la sécurité des collectivités de Statistique Canada, l’Association canadienne des chefs de police et les services de police de partout au pays ont collaboré pour améliorer le Programme DUC, particulièrement en ce qui a trait aux données et aux connaissances portant sur les armes à feu et les crimes au Canada. Les changements apportés au Programme DUC comprennent l’uniformisation de la définition de « décharge d’une arme à feu » et d’« arme à feu liée à un acte criminel », ainsi que l’introduction de nouvelles variables permettant d’améliorer la collecte des renseignements clés sur les armes à feu (voir l’encadré 2; Allen, 2022). Les analyses à venir sur les armes à feu et les crimes violents pourraient également comprendre cette mention, car les services de police continuent de mettre à jour leurs systèmes de gestion des dossiers pour intégrer ces changements.

Le présent article a été produit avec l’aide financière de Sécurité publique Canada.

Le nombre de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu a diminué en 2021, tandis que pour l’ensemble des crimes violents, une augmentation a été observée

Pour la plupart des crimes violents déclarés par la police en 2021, aucune arme n’était présente. Dans l’ensemble, environ le quart (23 %) des victimes de crimes violents l’ont été dans une affaire où une arme — comme une arme à feu, un couteau, un instrument contondant ou tout autre type d’arme — était présente lors de la perpétration de l’infraction. Plus précisément, 2,6 % des victimes de crimes violents déclarés par la police l’ont été dans le cadre d’une affaire qui comportait la présence d’une arme à feu (tableau 1). Parmi les victimes de crimes violents en 2021, les armes à feu étaient le quatrième type d’arme le plus souvent présent lors de la perpétration de l’infraction, derrière les couteaux (5,9 %), les liquides qui brûlent ou les substances caustiques (2,9 %) et les massues ou les instruments contondants (2,7 %)Note .

En 2021, une arme à feu était présente sur les lieux de l’affaire pour 8 047 victimes de crimes violents, ce qui représente un taux de 27,4 victimes pour 100 000 habitants. Il y a eu 417 victimes de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu de moins par rapport à 2020, et le taux de victimes de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu a connu une baisse de 5 % (il s’établissait à 29,0 pour 100 000 habitants l’année précédente) (tableau 2). À titre de comparaison, le nombre de crimes violents dans l’ensemble a augmenté de 4 % en 2021 (graphique 1).

Graphique 1 début

Graphique 1

Tableau de données du graphique 1 
Tableau de données du graphique 1
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 1. Les données sont présentées selon Année (titres de rangée) et Crimes violents et Crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu, calculées selon taux pour 100,000 habitants unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Année Crimes violents Crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu
taux pour 100,000 habitants
2009 1 262 28,6
2010 1 246 23,2
2011 1 148 21,9
2012 1 093 21,9
2013 994 19,2
2014 937 21,0
2015 956 25,0
2016 955 26,1
2017 983 27,7
2018 1 015 27,0
2019 1 105 28,7
2020 1 076 29,0
2021 1 115 27,4

Graphique 1 fin

Malgré certaines variations enregistrées d’une année à l’autre, le nombre de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu et le nombre total de crimes violents ont généralement augmenté à la suite de la période de diminution qu’ils ont connue au début des années 2010. Les crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu ont atteint leur plus bas niveau en 2013, et les crimes violents en général, en 2014.

Hormis ces similitudes générales, certains écarts au chapitre des tendances ont été observés au cours des dernières années. Par rapport à cinq ans auparavant, en 2017, le taux de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu enregistré en 2021 est demeuré semblable (-1 %); toutefois, le nombre total de crimes violents était en hausse de 13 %. Cela dit, comparativement à 10 ans plus tôt, le nombre de crimes violents était de 2 % supérieur en 2021, tandis que le taux de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu était 25 % plus élevé (21,9 en 2012 par rapport à 27,4 en 2021).

Les crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu diminuent dans les régions urbaines et rurales du Sud, mais augmentent dans les régions rurales du Nord

Bien qu’un portrait national des crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu puisse fournir des renseignements importants, il est essentiel de se pencher sur les niveaux géographiques inférieurs, car le contexte dans lequel les crimes commis à l’aide d’une arme à feu sont perpétrés peut différer grandement d’une région du pays à l’autre. L’un des principaux aspects à prendre en compte est le fait que le crime ait été commis dans une région urbaine ou rurale et dans une région du Nord ou du Sud, et ce, tant à l’échelle nationale qu’à l’échelle provinciale et territoriale. En effet, selon les données déclarées par la police, il existe de grandes variations régionales en ce qui a trait à la prévalence des crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu et à l’évolution de leur nombre au fil du temps, particulièrement lorsque l’on compare les régions urbaines aux régions rurales du Nord et du Sud.

Aux fins des données déclarées par la police, les services de police ruraux sont ceux qui desservent un territoire où la majorité de la population vit à l’extérieur d’une région métropolitaine de recensement (RMR) ou d’une agglomération de recensement (AR)Note . Les services de police ruraux du Nord comprennent ceux dans les territoires et le Nord provincial, tandis que les services de police ruraux du Sud comprennent ceux des régions du sud des provinces. Les services de police urbains sont ceux qui desservent un territoire dont la majorité de la population vit dans une RMR ou une ARNote .

En 2021, le taux de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu s’élevait à 107,1 victimes pour 100 000 habitants dans les régions rurales du Nord, soit un taux environ quatre fois plus élevé que ceux enregistrés dans les régions rurales du Sud (26,7) et dans les régions urbaines (24,8). Parallèlement, le taux global de crimes avec violence enregistré dans les régions rurales du Nord s’élevait à 4 609 victimes pour 100 000 habitants, soit un taux près de quatre fois plus élevé que celui observé dans les régions rurales du Sud (1 206) et près de cinq fois supérieur à celui enregistré dans les régions urbaines du Canada (983) (tableau 1; tableau 2).

Comparativement à l’année précédente, les régions urbaines et les régions rurales du Sud ont enregistré des baisses de leurs taux de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu (-8 % et -11 %, respectivement) (graphique 2). En revanche, 158 victimes de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu de plus ont été recensées dans les régions rurales du Nord, ce qui a entraîné une augmentation de 22 % du taux, celui‑ci ayant atteint un sommet inégalé depuis que des données comparables ont commencé à être diffusées en 2009. Cette augmentation s’explique en grande partie par le plus grand nombre de victimes de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu dans les régions rurales du nord de l’Alberta (+58), du Manitoba (+38) et du Nunavut (+34).

Graphique 2 début

Graphique 2

Tableau de données du graphique 2 
Tableau de données du graphique 2
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 2. Les données sont présentées selon Année (titres de rangée) et Régions urbaines, Régions rurales du Sud et Régions rurales du Nord, calculées selon taux pour 100 000 habitants unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Année Régions urbaines Régions rurales du Sud Régions rurales du Nord
taux pour 100 000 habitants
2009 29,5 17,3 53,4
2010 22,9 16,9 56,4
2011 21,3 18,1 53,8
2012 21,1 19,4 53,2
2013 18,7 15,1 50,6
2014 20,5 16,8 53,2
2015 24,4 19,5 64,1
2016 25,1 20,5 75,5
2017 26,8 22,1 74,9
2018 26,2 20,8 74,7
2019 27,4 24,9 80,7
2020 26,9 30,1 88,0
2021 24,8 26,7 107,1

Graphique 2 fin

Par rapport à 10 ans auparavant, les crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu étaient plus nombreux dans chacune de ces trois régions géographiques en 2021. Cependant, l’ampleur des augmentations variait grandement, le taux de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu ayant augmenté de 18 % dans les régions urbaines, de 38 % dans les régions rurales du Sud et de 101 % dans les régions rurales du Nord depuis 2012.

Plus récemment, le taux de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu a diminué dans les régions urbaines (-7 %) comparativement à cinq ans plus tôt en 2017, tandis qu’il a augmenté dans les régions rurales du Sud (+21 %) et du Nord (+43 %).

Les taux de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu sont plus élevés dans les territoires et les provinces des Prairies

À l’instar des crimes violents en général (Moreau, 2022) et conformément aux tendances des crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu observées précédemment (Allen, 2022), les plus hauts taux de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu ont été enregistrés dans les territoires et les provinces des Prairies en 2021 (tableau 1; tableau 2). Le Nunavut (172,6 victimes pour 100 000 habitants) et les Territoires du Nord-Ouest (160,4) ont affiché les taux les plus élevés, suivis de la Saskatchewan (82,5) et du Manitoba (57,8). En revanche, les taux les plus faibles ont été observés en Colombie-Britannique (18,1), à Terre-Neuve-et-Labrador (15,0) et à l’Île-du-Prince-Édouard (7,3).

Bien que des fluctuations aient été observées à l’échelle du pays, c’est l’Ontario qui a le plus contribué à la baisse globale des crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu enregistrée de 2020 à 2021. Il y a eu 522 victimes de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu de moins en Ontario en 2021, tandis que pour le reste des provinces et des territoires combinés, une augmentation de 105 victimes a été observée.

Après l’Ontario (-522 victimes et une diminution de 15 % du taux), les autres diminutions les plus importantes ont été enregistrées en Alberta (-47 victimes, -3 % du taux), en Colombie-Britannique (-32 victimes, -4 % du taux) et en Nouvelle-Écosse (-20 victimes, -10 % du tauxNote ).

En Alberta et en Colombie-Britannique, les diminutions observées à l’échelle provinciale s’expliquent en grande partie par les baisses importantes enregistrées dans les régions rurales du Sud. Dans les régions rurales du sud de l’Alberta, le taux a diminué de 36 % et le nombre de victimes de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu a reculé de 100; dans les régions rurales du sud de la Colombie-Britannique, le taux a connu une baisse de 39 %, le nombre de victimes ayant diminué de 47.

Les baisses du nombre de victimes observées de 2020 à 2021 ont été quelque peu contrebalancées par les hausses enregistrées au Manitoba (+96 victimes et une augmentation de 14 % du taux), en Saskatchewan (+73 victimes, +8 % du taux) et au Nunavut (+34 victimes, +99 % du taux).

Début de l'encadré 1

Encadré 1
Comptabiliser les affaires plutôt que les victimes pour mesurer les crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu

Dans le présent article, comme c’est le cas pour la plupart des mesures des crimes violents, l’analyse est fondée sur le nombre de victimes. Autrement dit, les chiffres et les taux présentés reflètent le nombre de victimes dans les affaires sur les lieux desquelles une arme à feu était présente. Selon cette approche, pour les affaires ayant fait plusieurs victimes, chaque victime est comptée individuellement comme un « crime commis à l’aide d’une arme à feu ».

Cependant, pour certaines infractions avec violence déclarées dans le cadre du Programme de déclaration uniforme de la criminalité, la police n’est pas nécessairement tenue de fournir des renseignements sur les victimes. Dans le cas des infractions avec violence se rapportant explicitement aux armes à feu, un enregistrement relatif à la victime peut être fourni, mais il n’est pas requis, car certaines affaires (p. ex. le fait de décharger une arme à feu) peuvent n’avoir fait aucune victime. C’est la raison pour laquelle une autre façon d’examiner les tendances des crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu consiste à tenir compte du nombre d’affaires plutôt que du nombre de victimes.

En 2021, la police a déclaré 8 265 affaires de crimes violents dans lesquelles une arme à feu était présente. Pour la première fois depuis que des données comparables ont commencé à être diffusées en 2009, il y avait plus d’affaires de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu qu’il y avait de victimes (8 047 personnes). Ces 8 047 victimes représentaient 6 157 affaires distinctes; environ le quart (26 % ou 2 108 affaires) des affaires de crimes commis à l’aide d’une arme à feu déclarées par la police ne comprenaient pas de renseignements sur les victimes. La proportion d’affaires de crimes commis à l’aide d’une arme à feu pour lesquelles des renseignements sur les victimes n’ont pas été fournis a augmenté au cours des dernières années. Elle s’établissait à 18 % en 2009, à 20 % ou 21 % annuellement de 2010 à 2017, à 22 % en 2018, à 24 % en 2019, puis à 26 % en 2020 et 2021.

La majorité (60 %) de ces affaires de crimes commis à l’aide d’une arme à feu pour lesquelles il n’y avait pas de renseignements sur les victimes mettaient en cause les trois infractions au Code criminel se rapportant explicitement aux armes à feu, soit le fait de décharger une arme à feu (36 %), le fait de braquer une arme à feu (18 %) et l’usage d’une arme à feu lors de la perpétration d’un acte criminel (6 %). Les menaces (22 %) et les vols qualifiés (15 %) représentaient la plupart des affaires restantesNote .

L’approche fondée sur le nombre d’affaires et celle fondée sur le nombre de victimes donnent des résultats similaires. Par exemple, à l’instar des taux de victimes, les taux les plus élevés d’affaires de crimes commis à l’aide d’une arme à feu en 2021 ont été observés au Nunavut (178 affaires pour 100 000 habitants), dans les Territoires du Nord-Ouest (167), en Saskatchewan (92), au Yukon (65) et au Manitoba (53). Le nombre d’affaires révèle également que les crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu mettent plus souvent en cause une arme de poing (51 %). Enfin, les tendances générales au chapitre de ces deux mesures sont également semblables; la mesure fondée sur la victime et celle fondée sur l’affaire ont montré une augmentation générale depuis le creux enregistré en 2013 (graphique 3).

Graphique 3 début

Graphique 3

Tableau de données du graphique 3 
Tableau de données du graphique 3
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 3. Les données sont présentées selon Année (titres de rangée) et Victimes de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu et Affaires de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu, calculées selon taux pour 100 000 habitants unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Année Victimes de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu Affaires de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu
taux pour 100 000 habitants
2009 28,6 24,2
2010 23,2 20,5
2011 21,9 19,6
2012 21,9 19,5
2013 19,2 17,3
2014 21,0 19,3
2015 25,0 23,0
2016 26,1 23,9
2017 27,7 25,3
2018 27,0 25,7
2019 28,7 27,9
2020 29,0 28,8
2021 27,4 28,2

Graphique 3 fin

Fin de l’encadré 1

La diminution des crimes commis à l’aide d’une arme à feu est principalement attribuable à la baisse de ces crimes à Toronto

Comme il a été mentionné précédemment, la diminution du nombre de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu est principalement attribuable aux régions urbaines, et plus précisément aux baisses observées dans la plus grande RMR du Canada, TorontoNote . Comparativement à l’année précédente, il y avait 405 victimes d’affaires de crimes violents mettant en cause des armes à feu de moins à Toronto, ce qui a entraîné une baisse de 22 % du taux (celui‑ci est passé de 31,4 victimes pour 100 000 habitants en 2020 à 24,5 en 2021) (tableau 3). Bien que Toronto ait de loin enregistré le plus grand nombre de victimes en raison de sa taille, son taux de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu s’est classé au 13rang parmi les RMR en 2021.

Au sein des RMR, les taux les plus élevés ont été observés dans les provinces des Prairies. Plus précisément, Regina (68,5), Winnipeg (56,9) et Saskatoon (46,7) ont affiché les taux de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu les plus élevés en 2021. Pour chacune de ces RMR, le taux était en hausse par rapport à 2020 (+12 %, +8 % et +8 %, respectivement).

Hormis Toronto, les tendances ont légèrement varié dans les autres RMR les plus importantes au Canada en 2021Note . En Alberta, par exemple, Calgary (+7 %, pour atteindre un taux de 37,1 victimes pour 100 000 habitants) et Edmonton (-9 %, pour atteindre un taux de 26,5) ont affiché des tendances opposées. Cependant, Vancouver (-8 %, pour atteindre un taux de 15,4) et OttawaNote  (-5 %, pour atteindre un taux de 15,9) ont toutes deux enregistré des baisses.

Certaines RMR ont affiché des variations marquées en 2021. Par exemple, le taux à Thunder Bay a plus que doublé (passant de 10,3 à 26,5) en raison de l’augmentation du nombre de victimes (qui est passé de 13 en 2020 à 33 en 2021). Une situation inverse a été observée à Brantford, où le taux enregistré en 2021 (26,3) était de moitié inférieur à celui affiché en 2020 (56,2), le nombre de victimes ayant diminué de 43. Par conséquent, Brantford est passée de la RMR ayant affiché le deuxième taux de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu en importance en 2020, derrière Regina uniquement, à celle ayant affiché le onzième taux en importance en 2021.

Dans toutes les provinces, les régions du Nord enregistrent les taux les plus élevés de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu

Dans l’ensemble des provincesNote , les plus hauts taux de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu ont été observés dans les régions rurales du Nord (tableau 1; tableau 2). Les régions rurales du nord de la Saskatchewan ont connu une très légère baisse du taux d’une année à l’autre, ayant affiché deux victimes de moins qu’en 2020, mais ont enregistré le taux le plus élevé au pays (467 pour 100 000 habitants) pour une septième année consécutive.

Bien que cette tendance ait également été observée en Ontario, l’écart était plus faible que celui enregistré dans les autres provinces. Le taux de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu dans les régions rurales du nord de l’Ontario s’élevait à 26,9 pour 100 000 habitants, comparativement à 21,2 pour les régions urbaines de l’Ontario et à 11,9 dans les régions rurales du sud de l’Ontario.

Bien que les taux de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu aient été plus élevés dans les régions nordiques du pays, cela est probablement en grande partie le reflet de la criminalité en général, qui est plus élevée dans le Nord (Allen et Perreault, 2015; Perreault, 2019). Toutes proportions gardées, des armes à feu étaient présentes sur les lieux d’un pourcentage semblable d’affaires à l’échelle du pays, à savoir dans les régions urbaines (2,6 %), dans les régions rurales du Sud (2,4 %) et dans les régions rurales du Nord (2,5 %).

Bon nombre des régions au Canada où les taux de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu étaient les plus élevés affichaient des proportions relativement plus faibles de victimes de crimes violents mettant en cause des armes à feu. Par exemple, dans les territoires, une arme à feu était présente lors de la perpétration de l’infraction pour moins de 2 % des victimes de crimes violents en 2021 (1,5 % au Yukon, 1,7 % dans les Territoires du Nord-Ouest et 1,8 % au Nunavut). De même, malgré le taux élevé de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu dans les régions rurales du nord du Manitoba, 1,9 % des victimes l’ont été dans une affaire où une arme à feu était présente.

Comme il a été mentionné précédemment, les régions rurales du nord de la Saskatchewan, qui affichaient le plus haut taux de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu au pays, ont enregistré une proportion plus élevée que la moyenne nationale de 2,6 %; 3,5 % des victimes de crimes violents l’ont été dans une affaire de crime commis à l’aide d’une arme à feu. Toutefois, cette proportion était inférieure à celles enregistrées dans les régions rurales du sud (4 %) et dans les régions urbaines (5 %) de la Saskatchewan.

Début de l'encadré 2

Encadré 2
Lacunes statistiques relatives aux armes à feu

Les renseignements recueillis dans le cadre du Programme de déclaration uniforme de la criminalité (DUC) présentent des lacunes au chapitre des armes à feu utilisées lors de la perpétration de crimes. Par exemple, à l’heure actuelle, peu de renseignements sont recueillis sur les caractéristiques de ces armes à feu, comme des précisions sur le type exact d’arme, son origine, le fait qu’elle ait été volée, son propriétaire (p. ex. l’auteur présumé, la victime ou une autre personne), la manière dont elle a été entreposée ou la détention d’un permis par le propriétaire. Il arrive parfois que ces renseignements ne soient pas consignés par les services de police, qu’ils ne soient pas consignés de façon uniforme ou, dans certains cas, qu’ils ne soient tout simplement pas accessibles.

Par conséquent, à la suite de consultations menées auprès d’importants intervenants, un certain nombre de révisions ont été apportées au Programme DUC en 2021. Il faudra peut-être quelques années pour que ces changements soient pleinement mis en œuvre par les services de police de manière à permettre la déclaration des renseignements en question dans le cadre du Programme DUC.

Les changements suivants ont été apportés :

  • recueillir des renseignements sur le nombre d’armes à feu récupérées, saisies ou volées dans le cadre d’une affaire criminelle;
  • améliorer les mesures liées aux « décharges d’arme à feu » en élaborant une définition normalisée qu’utiliseront les services de police et en ajoutant au Programme DUC une variable permettant de savoir si une arme à feu a été déchargée dans le cadre d’une affaire;
  • élaborer une définition uniforme d’« arme à feu liée à un acte criminel » que les services de police utiliseront pour désigner : a) les armes à feu (au sens du Code criminel) utilisées ou soupçonnées d’avoir été utilisées lors de la perpétration d’une infraction criminelle, peu importe que la possession de l’arme à feu était légale ou non; b) les armes à feu dont le numéro de série a été oblitéré, modifié ou enlevé.

En plus de chercher à améliorer la collecte de données pour les renseignements directement liés aux armes à feu, Statistique Canada est déterminé à collaborer avec la communauté policière et les principaux organismes pour permettre aux services de police de déclarer des données sur les groupes autochtones et les groupes racisés dans les statistiques sur les crimes déclarés par la police portant sur les victimes et les auteurs présumés, y compris au chapitre des affaires de crimes commis à l’aide d’une arme à feu (Statistique Canada, 2020).

Fin de l’encadré 2

Les crimes violents commis à l’aide d’une arme de poing, d’une carabine ou d’un fusil de chasse ou d’une autre arme à feu ont tous diminué en 2021

Comme cela a toujours été le cas, un peu plus de la moitié (54 %) des crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu en 2021 mettaient en cause une arme de poing. Bien que les armes de poing soient demeurées le type d’arme à feu le plus souvent présent sur les lieux de l’affaire en 2021, le taux de crimes violents commis à l’aide d’une arme de poing (14,8 victimes pour 100 000 habitants) était de 6 % inférieur au taux observé l’année précédente, et il a atteint son plus bas niveau depuis 2014, alors qu’il s’établissait à 12,8 victimes pour 100 000 habitants (graphique 4; tableau 4).

Graphique 4 début

Graphique 4

Tableau de données du graphique 4 
Tableau de données du graphique 4
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 4. Les données sont présentées selon Année (titres de rangée) et Arme de poing, Carabine ou fusil de chasse, Autre arme à feu et Arme semblable à une arme à feu ou type inconnu d’arme à feu, calculées selon taux pour 100 000 habitants unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Année Arme de poing Carabine ou fusil de chasse Autre arme à feuTableau de données du graphique 4 Note 1 Arme semblable à une arme à feu ou type inconnu d’arme à feuTableau de données du graphique 4 Note 2
taux pour 100 000 habitants
2009 18,0 3,8 1,4 5,4
2010 13,0 4,2 1,0 5,1
2011 12,5 3,5 1,1 4,9
2012 12,5 3,6 0,9 4,9
2013 11,2 3,2 0,9 3,9
2014 12,8 3,3 0,8 4,2
2015 15,1 4,2 1,1 4,6
2016 15,7 4,5 1,1 4,8
2017 16,3 4,9 1,6 4,8
2018 16,4 4,7 1,4 4,4
2019 16,8 5,0 1,6 5,2
2020 15,7 5,4 1,5 6,5
2021 14,8 4,9 1,4 6,3

Graphique 4 fin

Les crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu mettant en cause une carabine ou un fusil de chasse ont également diminué en 2021, en baisse de 115 victimes, ce qui représente une diminution de 8 % du taux (qui est passé de 5,4 pour 100 000 habitants en 2020 à 4,9 en 2021). Comme les années précédentes, un peu moins de 1 victime de crime violent commis à l’aide d’une arme à feu sur 5 (18 %) l’a été dans une affaire où une carabine ou un fusil de chasse était présent en 2021.

Les autres catégories d’armes à feu visées par le Programme DUC ont également enregistré des diminutions d’une année à l’autre, mais dans une moindre mesure que les armes de poing ainsi que les carabines ou les fusils de chasse. Il y a eu 15 victimes de moins dans des affaires mettant en cause une carabine ou un fusil de chasse à canon scié ou une arme à feu entièrement automatique. La diminution observée dans cette catégorie d’armes est entièrement attribuable aux carabines et fusils de chasse à canon scié; le nombre de victimes d’affaires mettant en cause une arme à feu entièrement automatique est demeuré stable (43 en 2020 et 43 en 2021). Les armes à feu entièrement automatiques représentent un nombre relativement faible de victimes de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu déclarés par la police au cours d’une année donnée au Canada, allant d’un creux de 39 victimes en 2014 à un sommet de 67 victimes en 2017. Par ailleurs, il y a aussi eu 38 victimes de moins dans des affaires mettant en cause une arme semblable à une arme à feu ou un type inconnu d’arme à feuNote .

Les armes de poing sont plus souvent présentes sur les lieux de l’affaire dans les régions urbaines, tandis que dans les régions rurales, ce sont les carabines ou les fusils de chasse qui le sont

Pour ce qui est de la répartition géographique des armes à feu présentes sur les lieux des crimes violents, encore une fois, les données en 2021 étaient conformes aux tendances passées. Dans les crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu dans les régions urbaines, les armes de poing représentaient près des deux tiers (63 %) des armes à feu présentes sur les lieux de l’affaire, soit une proportion nettement supérieure à celles enregistrées dans les régions rurales du Sud (26 %) et du Nord (20 %) (graphique 5). Dans les régions rurales, une carabine ou un fusil de chasse était le type d’arme à feu le plus courant; il était présent sur les lieux de l’affaire pour environ 4 crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu sur 10, tant dans le Sud (38 %) que dans le Nord (40 %).

Graphique 5 début

Graphique 5

Tableau de données du graphique 5 
Tableau de données du graphique 5
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 5 Arme de poing, Carabine ou fusil de chasse, Autre arme à feu et Arme semblable à une arme à feu ou type inconnu d’arme à feu, calculées selon pourcentage unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Arme de poing Carabine ou fusil de chasse Autre arme à feuTableau de données du graphique 5 Note 2 Arme semblable à une arme à feu ou type inconnu d’arme à feuTableau de données du graphique 5 Note 3
pourcentage
Total 54,0 18,0 5,1 23,0
Régions urbaines 63,2 11,6 4,6 20,6
Régions rurales du Sud 26,1 38,3 6,3 29,3
Régions rurales du Nord 20,1 40,4 7,2 32,4
RMR de Toronto 86,3 1,4 0,8 11,6
RMR de Vancouver 71,5 6,1 3,0 19,4
RMR de Calgary 68,0 11,2 1,7 19,0
RMR d'Edmonton 57,9 15,5 9,6 17,0
RMR d'OttawaTableau de données du graphique 5 Note 1 73,0 5,1 1,1 20,8
RMR de Winnipeg 52,6 17,7 8,0 21,7
RMR de Regina 18,2 21,0 17,7 43,1
RMR de Saskatoon 36,9 19,4 14,4 29,4

Graphique 5 fin

Même si, en général, les armes de poing étaient plus souvent présentes lors du crime dans les régions urbaines, des variations ont été observées d’un bout à l’autre du pays. Par exemple, à Toronto, près de 9 victimes de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu sur 10 (86 %) l’ont été dans une affaire où une arme de poing était présente en 2021. À Regina, la RMR ayant enregistré le taux le plus élevé de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu en 2021, plus de 4 victimes sur 10 (43 %) de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu l’ont été dans une affaire mettant en cause une arme semblable à une arme à feu ou un type inconnu d’arme à feu.

Début de l'encadré 3

Encadré 3
Crime organisé, gangs de rue et crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu

En 2016, le Programme de déclaration uniforme de la criminalité (DUC) a commencé à recueillir des renseignements obtenus de la police sur les activités du crime organisé et des gangs de rueNote  Note .

Lorsqu’on examine le sous-ensemble des services de police ayant déclaré ces renseignementsNote , il ressort qu’en 2021, 6 % des victimes de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu l’ont été dans une affaire que l’on a confirmé ou soupçonné qu’elle était attribuable aux activités du crime organisé ou des gangs de rue. À titre de comparaison, la proportion de victimes de crimes violents commis à l’aide d’un autre type d’arme s’établissait à 0,6 %, et celle des victimes de crimes violents où aucune arme n’était présente, à 0,2 %.

Autrement dit, lorsque l’on prenait en compte le crime organisé et les gangs de rue, les proportions divergeaient beaucoup par rapport aux crimes violents en général, où une grande majorité des affaires n’ont pas été commises à l’aide d’une arme et où une arme à feu était présente sur les lieux de l’affaire pour 2,6 % de l’ensemble des victimes. Parmi les victimes d’affaires de crimes violents que l’on a confirmées ou soupçonnées d’être attribuables aux activités du crime organisé ou des gangs de rue, 36 % des affaires ne mettaient en cause aucune arme, 35 % mettaient en cause une arme à feu et 29 %, un autre type d’arme.

À l’instar des crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu en général, parmi les victimes de crimes commis à l’aide d’une arme à feu et attribuables aux activités du crime organisé ou des gangs de rue, les armes de poing étaient plus souvent présentes sur les lieux de l’affaire (56 %). Venaient ensuite les carabines ou les fusils de chasse (19 %) et les armes semblables à une arme à feu ou les types inconnus d’armes à feu (18 %).

Fin de l’encadré 3

La tendance générale à la baisse des crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu découle en grande partie de la diminution du nombre de vols qualifiés

En 2021, la majorité (80 %) des victimes de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu ont fait l’objet de voies de fait, d’un vol qualifié ou d’une infraction relative aux armes à feu prévue au Code criminel; la proportion restante des victimes ont fait l’objet de l’une des autres infractions avec violence. La diminution du nombre de victimes de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu observée en 2021 s’explique en grande partie par la baisse de 373 du nombre de victimes de vols qualifiés commis à l’aide d’une arme à feu, ce qui représente une diminution de 16 % du taux (tableau 5). Les vols qualifiés où une arme à feu était présente représentaient 16 % de toutes les victimes de vol qualifié au Canada en 2021Note .

La baisse du nombre de vols qualifiés commis à l’aide d’une arme à feu est également le reflet de la diminution de l’ensemble des vols qualifiés observée ces dernières années (Moreau, 2022), et ce changement est peut-être attribuable aux mesures et aux restrictions liées à la pandémie, comme le fait que les gens sortaient moins souvent de la maison et que de nombreux magasins de détail ont modifié leur modèle d’affaires.

Des baisses ont aussi été observées au chapitre du nombre de victimes de menaces lors desquelles une arme à feu était présente (-64 victimes, -9 % du taux) et dans la catégorie des homicides, des autres infractions causant la mort et des tentatives de meurtre (-26 victimes, -5 % du taux). Il convient de noter qu’une arme à feu était présente sur les lieux de 45 % de ces infractions en 2021, soit une proportion supérieure à celles observées pour toutes les autres catégories d’infractions avec violence, à l’exception des infractions se rapportant explicitement aux armes à feu.

Il y a trois infractions avec violence au Code criminel qui, par définition, se rapportent aux armes à feu et ces infractions ont diminué dans l’ensemble en 2021 (-54 victimes). En particulier, le fait de décharger une arme à feu avec une intention particulière (-63 victimes) et le fait de braquer une arme à feu (-15 victimes) ont connu une baisse. En revanche, il y a eu une augmentation (+24 victimes) de l’usage d’une arme à feu lors de la perpétration d’un acte criminel.

Il convient de souligner que le nombre de victimes de voies de fait commises à l’aide d’une arme à feu a augmenté en 2021, passant de 2 379 à 2 474 (+95). Les voies de fait majeures (niveaux 2 et 3) sont à l’origine de la plus grande partie de l’augmentation.

Début de l'encadré 4

Encadré 4
Autres infractions commises à l’aide d’une arme à feu au Canada

Les crimes mettant en cause des armes à feu ne sont pas tous classés comme violents. Il existe un certain nombre d’infractions sans violence, y compris l’introduction par effraction pour voler une arme à feu et un éventail d’infractions administratives relatives aux armes, ce qui comprend l’entreposage non sécuritaire d’une arme à feu, pour lesquelles la police déclare des renseignements dans le cadre du Programme de déclaration uniforme de la criminalité (DUC). Pour obtenir des statistiques détaillées fondées sur les infractions, les tableaux suivants peuvent être consultés : 35-10-0001-01, 35-10-0002-01, 35-10-0026-01, 35-10-0061-01 à 35-10-0064-01, 35-10-0066-01, 35-10-0067-01 ainsi que 35-10-0177-01 à 35-10-0191-01.

De plus, une autre mesure des crimes commis à l’aide d’une arme à feu au Canada est le nombre d’affaires dans lesquelles une arme à feu a été déclarée volée à la police. Dans le cadre du Programme DUC, la police peut recenser jusqu’à cinq types différents de biens volés dans une affaire, y compris quatre catégories distinctes d’armes à feu : les armes à autorisation restreinte, les carabines, les fusils de chasse et les autres armes à feu. En 2021, il y a eu 2 184 affaires où au moins une arme à feu faisait partie des biens volésNote , ce qui représente une baisse de 17 % du nombre d’affaires, comparativement à 2020 (2 618). En fait, c’est en 2020 et en 2021 que l’on a fait état des plus faibles nombres d’affaires dans lesquelles une arme à feu a été volée depuis que des données comparables ont commencé à être diffusées en 2009. La pandémie de COVID‑19 et les restrictions connexes ont peut-être contribué à la baisse enregistrée au cours de ces deux années, comme c’est le cas pour de nombreux autres types de crimes, en particulier ceux contre les biens (Moreau, 2022). Cela dit, les affaires dans lesquelles des armes à feu ont été volées suivent une tendance à la baisse depuis 2015, année où elles ont atteint un sommet à 4 141 affaires.

En 2021, les carabines étaient le type d’arme à feu le plus souvent déclaré volé (1 235 affaires mettant en cause au moins une carabine volée), suivies des fusils de chasse (574), des autres armes à feu (491) et des armes à feu à autorisation restreinte (309)Note . Les carabines sont le type d’arme à feu le plus fréquemment déclaré volé, et ce, chaque année depuis 2009, lorsque les données sur les tendances sont devenues accessibles.

Fin de l’encadré 4

Les affaires sur les lieux desquelles une arme à feu est présente font plus souvent plusieurs victimes

Bien que les crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu représentent une faible minorité des crimes violents en général, les armes à feu sont surreprésentées dans les affaires de crimes violents ayant fait plusieurs victimes ainsi que dans les affaires de crimes violents ayant entraîné des blessures graves ou la mort.

En 2021, 1 victime sur 5 (21 %) de crime violent commis à l’aide d’une arme à feu a été impliquée dans une affaire ayant fait deux victimes (15 %) ou trois victimes ou plus (6 %). Les affaires de crimes violents commis avec un autre type d’arme (dont 11 % ont fait deux victimes et 3 %, trois victimes ou plus) ou dans lesquelles aucune arme n’était présente (dont 7 % ont fait deux victimes et 1 %, trois victimes ou plus) ont fait moins souvent plusieurs victimes.

La proportion d’affaires ayant fait plusieurs victimes était semblable pour les affaires mettant en cause une arme de poing (16 % ont fait deux victimes, 6 % ont fait trois victimes ou plus) et celles mettant en cause une carabine ou un fusil de chasse (15 % ont fait deux victimes, 7 % ont fait trois victimes ou plus).

En plus des renseignements sur la présence d’une arme, en ce qui concerne les affaires où la victime a subi des blessures corporelles, le Programme DUC permet également de recueillir des renseignements sur l’arme ayant causé les blessures. En 2021, 4 victimes de crimes violents sur 10 (41 %) ont été blessées physiquement dans le cadre de l’affaire, et la grande majorité (93 %) de ces blessures étaient considérées comme mineures. La proportion restante de blessures découlant d’un crime violent étaient graves (6 %) ou ont entraîné la mort de la victime (0,6 %).

Parmi toutes les victimes de crimes violents qui ont subi des blessures en 2021, une arme à feu était l’arme qui a causé les blessures pour 1,7 % d’entre elles, ce qui représente plus de 2 000 victimes. Dans les cas où une arme à feu a entraîné une blessure lors d’un crime violent en 2021, il s’agissait le plus souvent de blessures mineures (56 %); venaient ensuite les blessures graves (31 %) ou les décès (13 %). Lorsqu’un autre type d’arme ou la force physique était à l’origine de la blessure, les proportions correspondantes étaient de 94 %, 6 % et 0,3 %, respectivement.

Victimes et auteurs présumés de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu

La majorité des victimes de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu en 2021 étaient des hommes, ce qui correspond aux tendances antérieures. Parmi toutes les victimes dont l’âge et le genreNote  étaient connus de la police, 59 % étaient des hommes adultes, 29 % étaient des femmes adultes, 8 % étaient des garçons et 4 % étaient des fillesNote .

En 2021, la moitié (49 %) des victimes de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu ont été agressées par un étranger, une proportion qui était deux fois plus élevée que celle des victimes de crimes violents en général (25 %). Il y a eu 803 victimes de violence entre partenaires intimes commise à l’aide d’une arme à feu en 2021, ce qui représente 10 % de toutes les victimes de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu. Plus de 4 victimes sur 5 (84 %) de violence entre partenaires intimes commise à l’aide d’une arme à feu étaient des femmes et des filles.

Pour 6 victimes de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu sur 10 (58 %) en 2021, l’affaire a été résolue. Cela signifie qu’un auteur présumé a été identifié et que l’affaire a été classée par le dépôt ou la recommandation d’accusations (53 %) ou a été classée sans mise en accusation (5 %), ce qui comprend les cas où la victime a demandé qu’aucune autre mesure ne soit prise et les cas où le pouvoir discrétionnaire de la police a été exercé, entre autres. La proportion restante d’affaires (42 %) n’ont pas été classées, le plus souvent parce que les preuves étaient insuffisantes pour procéder à une mise en accusation (21 %) ou parce que l’enquête était toujours en cours (16 %).

Il y a eu plus de 5 600 auteurs présumés d’affaires de crimes violents dans lesquelles une arme à feu était présente en 2021Note . La grande majorité (87 %) était des hommes et des garçons. Parmi les auteurs présumés dont l’âge et le genre étaient connus de la police, il y avait 769 jeunes (12 à 17 ans) auteurs présumés de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu en 2021; parmi eux, 9 sur 10 (89 %) étaient des garçons, et la proportion restante (11 %) étaient des filles. Les affaires où l’auteur présumé était un jeune mettaient plus souvent en cause des armes de poing (54 %) et des armes semblables à une arme à feu ou des types inconnus d’armes à feu (35 %).

Pour obtenir plus de renseignements sur les tendances récentes concernant les caractéristiques des victimes et des auteurs présumés de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu, voir Allen, 2022.

Homicides commis à l’aide d’une arme à feu au Canada, 2021

Contrairement à la tendance à la baisse observée au chapitre de l’ensemble des crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu, les homicides commis à l’aide d’une arme à feu ont augmenté en 2021 : la police au CanadaNote  a déclaré 297 homicides dont la cause du décès était la décharge d’une arme à feu, en hausse par rapport à 278 en 2020. Ce nombre représentait un taux de 0,78 victime pour 100 000 habitants, soit une augmentation de 6 % par rapport à l’année précédente (0,73 pour 100 000 habitants). Parallèlement, le nombre global d’homicides a également augmenté, passant de 759 en 2020 à 788 en 2021, ce qui a entraîné une hausse de 3 % du taux.

Les 297 victimes d’homicides par arme à feu représentaient le plus haut nombre de victimes d’homicides enregistré depuis le lancement de l’Enquête sur les homicides en 1961, dépassant le sommet précédent de 292 victimes observé en 1975. Cela dit, la population a considérablement augmenté au cours de la période allant de 1975 à 2021, et le taux d’homicides commis à l’aide d’une arme à feu en 2021 était de 38 % inférieur au sommet atteint en 1975 (1,26 pour 100 000 habitants) (graphique 6). Bien que le taux d’homicides par arme à feu enregistré en 2021 soit demeuré inférieur au sommet inégalé, il s’agit du plus haut taux enregistré au Canada depuis 1992, année où les décharges d’une arme à feu ont entraîné la mort de 247 victimes, et où le taux s’établissait à 0,87 pour 100 000 habitants.

Graphique 6 début

Graphique 6

Tableau de données du graphique 6 
Tableau de données du graphique 6
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 6. Les données sont présentées selon Année (titres de rangée) et Arme à feu, Arme pointue, Coups portés et Toutes les autres méthodes, calculées selon taux pour 100 000 habitants unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Année Arme à feu Arme pointue Coups portés Toutes les autres méthodes
taux pour 100 000 habitants
1971 0,87 0,31 0,42 0,32
1972 0,90 0,35 0,41 0,48
1973 0,97 0,41 0,46 0,28
1974 1,24 0,41 0,57 0,36
1975 1,26 0,54 0,70 0,50
1976 1,10 0,58 0,63 0,53
1977 1,10 0,63 0,64 0,62
1978 1,04 0,61 0,63 0,45
1979 0,86 0,67 0,55 0,51
1980 0,79 0,56 0,48 0,54
1981 0,80 0,71 0,62 0,44
1982 0,99 0,72 0,49 0,43
1983 0,89 0,68 0,60 0,50
1984 0,89 0,74 0,46 0,50
1985 0,86 0,88 0,47 0,50
1986 0,67 0,63 0,48 0,37
1987 0,76 0,70 0,51 0,43
1988 0,63 0,63 0,52 0,35
1989 0,79 0,62 0,47 0,48
1990 0,70 0,77 0,47 0,40
1991 0,97 0,80 0,51 0,40
1992 0,87 0,74 0,53 0,42
1993 0,68 0,67 0,40 0,42
1994 0,68 0,53 0,37 0,46
1995 0,59 0,62 0,41 0,35
1996 0,72 0,66 0,44 0,28
1997 0,65 0,56 0,38 0,35
1998 0,50 0,62 0,41 0,30
1999 0,55 0,47 0,41 0,32
2000 0,60 0,49 0,42 0,25
2001 0,55 0,55 0,39 0,26
2002 0,49 0,58 0,40 0,32
2003 0,52 0,45 0,39 0,33
2004 0,54 0,64 0,43 0,30
2005 0,69 0,61 0,44 0,26
2006 0,59 0,64 0,37 0,23
2007 0,57 0,57 0,36 0,23
2008 0,60 0,61 0,37 0,23
2009 0,54 0,62 0,35 0,26
2010 0,52 0,49 0,34 0,26
2011 0,46 0,61 0,38 0,28
2012 0,49 0,47 0,33 0,24
2013 0,38 0,56 0,29 0,19
2014 0,44 0,53 0,29 0,18
2015 0,50 0,60 0,38 0,17
2016 0,62 0,48 0,32 0,22
2017 0,73 0,56 0,30 0,19
2018 0,68 0,49 0,33 0,22
2019 0,70 0,57 0,27 0,24
2020 0,73 0,62 0,35 0,20
2021 0,78 0,63 0,34 0,20

Graphique 6 fin

Ces 297 homicides par arme à feu représentaient 40 % de tous les homicidesNote  au Canada en 2021, ce qui fait de la décharge d’une arme à feu la principale cause de décès chez les victimes d’homicides; venaient ensuite les agressions à l’arme blanche (32 %), les coups portés (17 %) et toutes les autres méthodes (10 %). Ces proportions sont relativement stables depuis 2016; la décharge d’une arme à feu est la cause de décès la plus fréquente chaque année depuis six ans. Avant cela, de 1985 à 2015, la cause de décès la plus courante au Canada alternait entre la décharge d’une arme à feu et l’agression à l’arme blanche.

Comme c’est le cas chaque année depuis 1995, les armes de poing (57 %) étaient le type d’arme à feu le plus souvent utilisé dans les homicides par arme à feu au Canada en 2021; venaient ensuite les carabines ou les fusils de chasse (26 %). Les 169 victimes d’homicides commis à l’aide d’une arme de poing représentaient le plus grand nombre de victimes enregistré à ce jour dans le cadre de l’Enquête sur les homicides, et le taux correspondant (0,44 pour 100 000 habitants) a atteint son niveau le plus élevé depuis les sommets atteints en 1991 (0,48) et en 1992 (0,45) (graphique 7).

Graphique 7 début

Graphique 7

Tableau de données du graphique 7 
Tableau de données du graphique 7
Sommaire du tableau
Le tableau montre les résultats de Tableau de données du graphique 7. Les données sont présentées selon Année (titres de rangée) et Carabine ou fusil de chasse, Arme de poing et Autre type d’arme à feu, calculées selon taux pour 100 000 habitants unités de mesure (figurant comme en-tête de colonne).
Année Carabine ou fusil de chasse Arme de poing Autre type d’arme à feu
taux pour 100 000 habitants
1971 0,61 0,22 0,04
1972 0,61 0,25 0,05
1973 0,61 0,26 0,09
1974 0,84 0,33 0,07
1975 0,83 0,38 0,05
1976 0,72 0,29 0,09
1977 0,74 0,26 0,10
1978 0,75 0,26 0,03
1979 0,57 0,22 0,06
1980 0,50 0,25 0,04
1981 0,50 0,24 0,06
1982 0,62 0,35 0,02
1983 0,52 0,31 0,06
1984 0,56 0,26 0,07
1985 0,54 0,28 0,03
1986 0,44 0,15 0,08
1987 0,43 0,22 0,11
1988 0,38 0,18 0,08
1989 0,49 0,20 0,11
1990 0,36 0,25 0,10
1991 0,46 0,48 0,03
1992 0,37 0,45 0,04
1993 0,32 0,32 0,04
1994 0,32 0,31 0,05
1995 0,26 0,32 0,01
1996 0,33 0,36 0,03
1997 0,29 0,33 0,02
1998 0,22 0,24 0,05
1999 0,21 0,30 0,04
2000 0,22 0,35 0,03
2001 0,17 0,36 0,03
2002 0,15 0,32 0,03
2003 0,15 0,35 0,02
2004 0,16 0,35 0,03
2005 0,22 0,41 0,07
2006 0,20 0,34 0,05
2007 0,15 0,38 0,04
2008 0,16 0,39 0,06
2009 0,14 0,33 0,07
2010 0,15 0,31 0,06
2011 0,13 0,28 0,05
2012 0,14 0,31 0,05
2013 0,11 0,26 0,02
2014 0,11 0,29 0,03
2015 0,17 0,29 0,05
2016 0,17 0,36 0,08
2017 0,24 0,40 0,09
2018 0,20 0,39 0,09
2019 0,23 0,35 0,12
2020 0,22 0,36 0,15
2021 0,20 0,44 0,13

Graphique 7 fin

Au total, 84 % des homicides par arme à feu en 2021 ont été commis dans des régions urbaines, une proportion semblable à celle de la population vivant dans ces régions (85 %). La proportion restante d’homicides par arme à feu ont été perpétrés dans les régions rurales du Sud (11 %) ou dans les régions rurales du Nord (5 %). Comme c’était le cas pour les crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu en général, le taux d’homicides par arme à feu était plus élevé dans les régions rurales du Nord (1,52 victime pour 100 000 habitants), et était bien supérieur à celui enregistré dans les régions urbaines (0,76) et les régions rurales du Sud (0,69).

En 2021, presque toutes (160 victimes, ou 95 %) les victimes d’homicides commis à l’aide d’une arme de poing se trouvaient dans des régions urbaines. Toutefois, la répartition des homicides commis à l’aide d’une carabine ou d’un fusil de chasse au pays différait : 56 % avaient été perpétrés dans les régions urbaines, 28 % l’avaient été dans les régions rurales du Sud et 15 %, dans les régions rurales du NordNote .

Selon les données policières, on a confirmé ou soupçonné que près de la moitié (46 %) des homicides par arme à feu étaient attribuables à des gangs en 2021, comparativement à 7 % des homicides commis au moyen d’autres méthodesNote . Les proportions variaient selon le type d’arme à feu : 53 % des homicides mettant en cause une arme de poing étaient attribuables à des gangs (89 homicides sur 169), tout comme 29 % des homicides mettant en cause une carabine ou un fusil de chasse (23 sur 78) et 50 % des homicides mettant en cause un autre type d’arme à feu ou d’un type inconnu d’arme à feu (25 sur 50).

Autrement dit, la grande majorité (82 %) des homicides attribuables à des gangs mettaient en cause la décharge d’une arme à feu, et les deux tiers (65 %) de ces homicides ont été commis à l’aide d’une arme de poing.

Pour obtenir de plus amples renseignements sur les homicides au Canada en 2021, voir David et Jaffray, 2022.

Début de l'encadré 5

Encadré 5
Décès par arme à feu au Canada, 2020

Les crimes violents, c’est-à-dire les homicides et les autres infractions causant la mort, ne sont pas la principale cause de décès par arme à feu au Canada. Selon les données les plus récentes tirées de la Base canadienne de données de l’état civil — DécèsNote , il y a eu 714 décès causés par la décharge d’une arme à feu au Canada en 2020, comparativement à 836 en 2019.

À l’instar des années précédentes, la majorité (71 %) de ces décès découlaient de lésions auto-infligées. Les homicides ou les voies de fait étaient la deuxième cause la plus courante de décès par arme à feu (24 %), les autres étant classées comme étant accidentelles (3 %) ou le résultat d’une intervention de la force publique (2 %).

Pour obtenir plus de renseignements, voir le Tableau 13-10-0156-01 Décès, selon la cause, Chapitre XX : Causes externes de morbidité et de mortalité (V01 à Y89)

Fin de l’encadré 5

Résumé

En 2021, il y a eu 8 047 victimes de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu, ce qui représentait 2,6 % de toutes les victimes de crimes violents déclarés par la police. Il s’agit d’un taux de 27,4 victimes pour 100 000 habitants, soit un taux de 5 % inférieur à celui enregistré en 2020.

Cette baisse s’explique en grande partie par le fait qu’il y a eu moins de victimes de crimes commis à l’aide d’une arme à feu dans les régions urbaines, particulièrement dans la région métropolitaine de recensement de Toronto. La diminution est également attribuable à la baisse du nombre de vols qualifiés et du nombre de victimes de crimes violents commis à l’aide d’une arme de poing. Cela dit, les crimes violents mettant en cause des carabines ou des fusils de chasse, d’autres types d’armes à feu et des armes semblables à une arme à feu ont également diminué en 2021.

Comme c’est le cas pour les crimes violents en général, les taux de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu étaient plus élevés dans les régions rurales du Nord. La prévalence des crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu diffère selon la région géographique, ce qui est également vrai pour plusieurs de leurs caractéristiques. Par exemple, même si des armes de poing étaient présentes sur les lieux de la majorité des crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu, cela était particulièrement le cas dans les régions urbaines; les carabines ou les fusils de chasse étaient les armes à feu les plus souvent présentes sur les lieux de l’affaire dans les régions rurales.

Bien qu’elles représentent une faible proportion de tous les crimes violents signalés à la police, les affaires mettant en cause des armes à feu étaient plus susceptibles de faire plusieurs victimes et d’entraîner des blessures graves ou la mort que les affaires mettant en cause d’autres types d’armes ou la force physique seulement.

Les homicides par arme à feu ont augmenté en 2021, et ils représentaient la cause de décès la plus fréquente parmi les victimes d’homicide au Canada, et ce, pour une sixième année consécutive. La majorité des homicides par arme à feu ont été commis à l’aide d’une arme de poing. À l’instar des crimes violents en général, les armes de poing étaient plus souvent mises en cause dans les décharges d’armes à feu en milieu urbain, tandis que les carabines ou les fusils de chasse étaient plus souvent mis en cause dans les homicides par arme à feu perpétrés dans les régions rurales.

Tableaux de données détaillés

Tableau 1 Victimes de crimes violents déclarés par la police, selon l’arme la plus dangereuse présente, provinces et territoires, régions urbaines et régions rurales, 2021

Tableau 2 Victimes de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu déclarés par la police, provinces et territoires, régions urbaines et régions rurales, 2011 à 2021

Tableau 3 Victimes de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu déclarés par la police, selon la région métropolitaine de recensement, 2011 à 2021

Tableau 4 Victimes de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu déclarés par la police, selon le type d’arme à feu présent, Canada, 2009 à 2021

Tableau 5 Victimes de crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu déclarés par la police, selon l’infraction, Canada, 2020 et 2021

Sources de données et concepts

Programme de déclaration uniforme de la criminalité

Le Programme de déclaration uniforme de la criminalité (DUC) a été mis sur pied en 1962 avec la collaboration et l’aide de l’Association canadienne des chefs de police. L’enquête vise à dénombrer les crimes déclarés par les services de police fédéraux, provinciaux, territoriaux et municipaux au Canada.

Une affaire peut comprendre plus d’une infraction. Les nombres de victimes présentés dans cet article sont fondés sur l’infraction la plus grave commise contre la victime. L’infraction la plus grave est déterminée par la police en fonction des règles de classification normalisées du Programme DUC, qui tiennent compte, par exemple, de la nature violente ou non de l’infraction ainsi que de la peine maximale prévue par le Code criminel.

Base de données sur les tendances du Programme de déclaration uniforme de la criminalité fondé sur l’affaire

La base de données sur les tendances du Programme de déclaration uniforme de la criminalité fondé sur l’affaire (DUC 2) est établie à partir d’une enquête à base de microdonnées qui permet de saisir des renseignements détaillés sur les crimes signalés à la police et dont cette dernière a établi le bien-fondé. Les données portent sur les caractéristiques des victimes, des auteurs présumés et des affaires. On estime que la couverture du Programme DUC 2 de 2009 à 2021 s’élève à 99 % de la population du Canada. Seuls sont inclus les services de police qui ont toujours participé au Programme DUC 2, afin que des comparaisons puissent être établies au fil du temps.

Dans la présente étude, le Québec est exclu de l’analyse des données du Programme DUC en raison de la proportion élevée d’affaires dans lesquelles l’arme la plus dangereuse sur les lieux de l’affaire a été déclarée comme étant inconnue. Par conséquent, l’analyse des données du Programme DUC dans cet article couvre 77,4 % de l’ensemble de la population canadienne en 2021.

Sont exclues les données du Service de police de Saint John (SPSJ). Le Centre canadien de la statistique juridique et de la sécurité des collectivités, en collaboration avec le SPSJ, a pris la décision de supprimer les données du SPSJ des fichiers de recherche de 2016, 2017, 2018 et 2019 en raison de préoccupations liées à la qualité des données pour ces années. Par conséquent, les données du SPSJ ont également été retirées du fichier de microdonnées sur les tendances, qui ne comprend que les services de police qui ont déclaré des données chaque année de 2009 à 2021.

Enquête sur les homicides

L’Enquête sur les homicides permet de recueillir des données auprès de la police sur les caractéristiques de l’ensemble des affaires, des victimes et des auteurs présumés d’homicide au Canada. Cette enquête permet de recueillir des renseignements sur l’ensemble des homicides depuis 1961.

Lorsque la police prend connaissance d’un homicide, le service de police qui mène l’enquête remplit les questionnaires de l’Enquête sur les homicides, puis les envoie à Statistique Canada. Certains homicides sont portés à l’attention de la police des mois ou des années après avoir été commis. Ces affaires sont comptabilisées dans l’année au cours de laquelle la police en a été informée. Les renseignements sur les auteurs présumés d’homicide sont disponibles seulement pour les affaires résolues (c.-à-d. celles dans lesquelles au moins un auteur présumé a été identifié). Les caractéristiques des auteurs présumés sont mises à jour à mesure que les affaires d’homicide sont résolues et que de nouveaux renseignements sont envoyés aux responsables de l’Enquête sur les homicides.

Les données recueillies au moyen des questionnaires sur la victime et sur l’affaire sont également mises à jour à la suite de la résolution d’une affaire.

L’Enquête sur les homicides a récemment fait l’objet d’un remaniement qui a permis d’améliorer la qualité des données et d’accroître leur pertinence. Des changements ont été apportés aux questions existantes, et des questions ont été ajoutées pour la période de déclaration de 2019.

Services de police ruraux et urbains

Les services de police ruraux sont ceux qui desservent un territoire où la majorité de la population vit à l’extérieur d’une région métropolitaine de recensement (RMR) ou d’une agglomération de recensement (AR). Les services de police urbains sont ceux qui desservent un territoire dont la majorité de la population vit dans une RMR ou une AR. Une RMR ou une AR est formée d’une ou de plusieurs municipalités adjacentes situées autour d’un centre de population (aussi appelé « noyau »). Une RMR doit compter au moins 100 000 habitants, dont au moins 50 000 vivent dans le noyau. Une AR doit avoir un noyau d’au moins 10 000 habitants. Pour faire partie d’une RMR ou d’une AR, les municipalités adjacentes doivent être fortement intégrées au noyau, c’est-à-dire qu’au moins 50 % de leur population doit transiter par le noyau, le débit de la migration quotidienne étant calculé à partir des données sur le lieu de travail du recensement précédent. Il convient de souligner que les données disponibles ne permettaient pas de déterminer dans tous les cas si les services de police étaient ruraux ou urbains.

Régions rurales du Nord et régions rurales du Sud

Les régions rurales du Nord comprennent tous les services de police ruraux des territoires et du Nord provincial, qui désigne les régions septentrionales de Terre-Neuve-et-Labrador, du Québec, de l’Ontario, du Manitoba, de la Saskatchewan, de l’Alberta et de la Colombie-Britannique (Nord et Sud ― Variante de la Classification géographique type 2016). Les régions rurales du Sud comprennent les services de police ruraux des régions du sud de ces provinces ainsi que ceux de l’Île-du-Prince-Édouard, de la Nouvelle-Écosse et du Nouveau-Brunswick. Comme le Québec est exclu de l’analyse des données du Programme DUC dans le présent rapport en raison de la proportion élevée d’affaires dans lesquelles l’arme la plus dangereuse sur les lieux de l’affaire a été déclarée comme étant inconnue, l’analyse des crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu dans le Nord et le Sud exclut les régions du nord et du sud du Québec.

Types d’armes à feu

Aux fins du Programme DUC et de l’Enquête sur les homicides, une arme à feu désigne toute arme qui permet de tirer des coups de feu, des balles ou tout autre projectile et qui peut causer la mort d’une personne ou lui infliger des lésions corporelles. Différents types d’armes à feu se distinguent les uns des autres (présentés par ordre décroissant de gravité selon la hiérarchie de détermination de l’arme la plus dangereuse):

Références

Allen, M. (2022). Tendances des crimes violents commis à l’aide d’une arme à feu au Canada, 2009 à 2020. Juristat. Produit no 85-002-X au catalogue de Statistique Canada.

Allen, M. et Perreault, S. (2015). Les crimes déclarés par la police dans le Nord provincial et les territoires du Canada, 2013. Juristat. Produit no 85-002-X au catalogue de Statistique Canada.

David, J.-D. et Jaffray, B. (2022). L’homicide au Canada, 2021. Juristat. Produit no 85-002-X au catalogue de Statistique Canada.

Gendarmerie royale du Canada. (2022). Rapport du commissaire aux armes à feu de 2020.

Moreau, G. (2022). Statistiques sur les crimes déclarés par la police au Canada, 2021. Juristat. Produit no 85-002-X au catalogue de Statistique Canada.

Perreault, S. (2019). Les crimes déclarés par la police en milieu rural et en milieu urbain dans les provinces canadiennes, 2017. Juristat. Produit no 85-002-X au catalogue de Statistique Canada.

Sécurité publique Canada. (2022). Les armes à feu.

Statistique Canada. (2020). Collecte de données sur les groupes autochtones et ethnoculturels pour les statistiques officielles sur les crimes déclarés par la police au Canada : Une déclaration commune de Statistique Canada et de l’Association canadienne des chefs de police.


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